Spectacle de l’École de Danse de l’Opéra de Paris 2014 – Le programme
Il est de bon ton de dire que le spectacle annuel de l’École de Danse de l’Opéra de Paris est le seul de la saison où l’on est sûr de ne pas ressortir déçu. Disons en tout cas que ces représentations sont toujours une réussite. Le programme aime à puiser dans le répertoire de l’institution avec des incursions contemporaines. Les élèves y montrent à la fois une immense joie de danser et déjà un très grand professionnalisme. Et puis c’est toujours une ambiance un peu particulière dans la salle, beaucoup d’enfants et de famille mêlé-e-s à des habitué-e-s qui aiment y repérer les futurs talents de demain.
Gros plan sur le programme du spectacle 2014 de l’École de Danse de l’Opéra de Paris, permettant cette année à tous les élèves d’êtres sur scène. Les représentations auront lieu du 5 au 9 avril au Palais Garnier.
Concerto en Ré de Claude Bessy
Claude Bessy a chorégraphié Concerto en Ré pour l’École de Danse en 1977, alors qu’elle en était déjà la directrice. Sur la partition de Bach du même nom, les élèves montrent tout leur savoir-faire technique dans une chorégraphie mettant en avant la danse classique à la française. Le ballet montre aussi la graduation des élèves : ce sont les plus jeunes des 6e divisions qui démarrent, les 1ères divisions qui le terminent, avec une pose finale réservant une petite surprise.
Fête des fleurs à Genzano – extrait de Napoli d’August Bournonville
Cet extrait est composé du pas de six et de la Tarentelle. Fête des fleurs à Genzano (extrait du ballet Napoli) est l’une des oeuvres emblématiques du Ballet Royal de Copenhague. Mais il est régulièrement repris par des compagnies du monde entier, aussi par des écoles de danse, constituant un très bon exercice pour de jeunes solistes et un joli ensemble sur scène. Ce sont essentiellement les élèves des grandes classes (première et seconde division) qui seront distribués sur cette oeuvre.
Scaramouche de José Martinez
Créé en 2005, Scaramouche est vite devenu un classique de l’École de Danse de l’Opéra. 13h25, les élèves rentrent dans le studio de danse… Que va-t-il se passer jusqu’à 13h30, lorsque le professeur arrivera ? Petits Rats, Sylphides et les personnages de la commedia dell’arte se croisent dans un joyeux divertissement. Le tout donne un ballet vraiment adorable qui permet de mettre en valeur les plus jeunes élèves de l’École, qui n’ont pas toujours l’occasion de danser lors du spectacle annuel.
Yondering de John Neumeier
Ballet plus contemporain, Yondering de John Neumeier est rentré au répertoire de l’École de Danse en 1996, et a depuis régulièrement été repris. Le titre fait référence à une vieille expression américaine, désignant l’acte de passer la frontière et de partir à l’aventure vers l’inconnu. Une jolie métaphore pour les plus grands élèves, qui quelques mois après le spectacle partiront de l’École vers le monde professionnel. Le ballet est d’ailleurs réservé aux grandes divisions.
catherine
Bonsoir; c’est avec un IMMENSE PLAISIR que je suis allée avec ma danseuse de fille voir Dimanche LE Spectacle de l’école. C’est la 3ème fois que je vais voir ce spectacle et en résumer il passe à une vitesse vertigineuse. On ne s’ennuie pas du tout du tout. J’ai adoré les petites divisions hyper appliquées dans tout ce qu’elles font. Les pointes de pieds hyper tendues , une musicalité sans commentaire. Un peu déçue par Napoli car les fifilles n’étaient pas ensemble et les placements étaient un peu bizarre. J’ai adoré bien entendu Scaramouche qui nous fait rire de bonheur et nous démontre l’exceptionnalité de ces élèves pas que danseurs mais comédiens également. J’ai découvert avec emerveillement Youdering que je ne connaissais pas (je suis inculte) et à part un début un peu pas ensemble pour les 3 garçons, le reste était vraiment bien dansé . Nous avons passé un après midi de pure bonheur.
Valérie Baroth
Quelques unes de mes impressions majeures:
Youndering, clôt le programme, qui signifie comme tu le dis « passer la frontière pour aller ver l’inconnu », cet inconnu extérieur, mais aussi l’inconnu de la profondeur de soi.
Concerto en Ré de Bach
Le rideau s’ouvre sur les plus jeunes placés en arc de cercle, telle la représentation de la voûte céleste.
Ils réalisent sur le Concerto en ré de Bach, musique on ne peut plus spirituelle notamment par la pulsation inexorable du rythme, les pas les plus simples de l’enseignement de la danse classique, dans toute leur pureté, sans vaine fioriture et manifestent une joie sereine malgré l’enjeu majeur de se produire sur cette scène mythique.
Soudain, je comprends, je ressens que dans toute la fraîcheur de leur jeune âge, ils manifestent là, sans même le savoir, rien moins que la voie du chemin spirituel vers l’essence de soi.
Ce chemin qui passe par le rituel de la leçon de danse quotidienne au cours de laquelle ils développent la concentration de l’esprit, la force et la souplesse d’un corps parfaitement aligné en lui-même et avec leur esprit, en pleine conscience de chaque mouvement, afin que tous deux, corps et esprit se mettent au service de l’expression la plus profonde de leur âme et réalisent ainsi l’unité de l’être.
Ce fût bouleversant !
Entre le premier et le dernier ballet de ce programme parfaitement construit, nous avons pu ressentir dans les mouvements d’ensemble, à deux ou à plusieurs, à quel point ces jeunes danseurs étaient à la fois parfaitement unifiés en eux-mêmes et pleinement en contact les uns avec les autres.
Une véritable leçon de vie !