Hugo Marchand et Hannah O’Neill sont les deux lauréat.e.s du Prix de l’AROP 2015, remis pour la saison 2014-2015. Les membres de l’AROP ont voté au mois d’octobre. Mais la remise des prix n’a au lieu que le dimanche 13 mars 2016, au Palais Garnier, en même temps que la remise des Prix lyriques (remis à Olga Seliverstova et Pietro Di Bianco).

Hugo Marchand et Hannah O’Neill Prix de l’AROP 2015

Le Prix de l’AROP récompense chaque année un ou deux jeunes talents du Ballet de l’Opéra de Paris. Créé en 1987, le Prix a récompensé de nombreux.ses danseurs et danseuses devenu.e.s Étoile depuis : Manuel Legris, Agnès Letestu, Aurélie Dupont, Hervé Moreau, plus récemment Josua Hoffalt ou Amandine Albisson. Le Prix lyrique existe pour sa part depuis 1998. Pendant longtemps, les Prix étaient remis lors de deux soirées séparées : un cocktail pour le Prix de la danse et un récital pour le Prix lyrique. L’année dernière, les deux Prix étaient réunis en une seule et même soirée. Et en 2016, les deux danseurs primé.e.s ont même pu danser un pas de deux avant le récital lyrique raccourci, proposant un meilleur équilibre entre le chant et la danse.

C’est donc Hugo Marchand et Hannah O’Neill qui ont ouvert la soirée des Prix de l’AROP 2015. Les deux jeunes danseur.se.s ont proposé le premier pas de deux des Variations Goldberg de Jerome Robbins, repris récemment. Élégance, précision, finesse et musicalité, les deux artistes vont décidément bien ensemble.Hugo Marchand montre de plus ses belles qualités de partenaire attentif. Même si un pas de deux du répertoire, avec variations, les aurait mieux mis individuellement en valeur.

Hannah O’Neill et Hugo Marchand – Les Variations Goldberg de Jerome Robbins lors du Prix AROP 2015

Des remerciements à Benjamin Millepied

Hugo Marchand et Hannah O’Neill reviennent ensuite sur scène pour recevoir leur Prix, remis par le Président de l’AROP Jean-Louis Beffa et le futur ex-Directeur de la Danse Benjamin Millepied. Ce dernier fait un petit discours de présentation, très court au demeurant (on le sent déjà parti, et un peu triste). Hugo Marchand et Hannah O’Neill font partie des jeunes artistes mis en avant par Benjamin Millepied. « J’ai été très heureux de travailler avec vous deux. Ils ont tout pour eux, leur talent est une évidence« , lance le directeur. « Continuez de danser avec votre coeur, avec sincérité. On a encore plus envie de vous découvrir. Vous irez très loin. La route va être géniale !« , les encourage-t-il. « Vous savez où me trouver et je serai toujours là pour vous« .

Hannah O’Neill se dit « sincèrement honorée de recevoir le prix de l’AROP« , d’autant plus qu’elle vient de l’étranger. « Ma danse est accueillie par le public français« . La danseuse remercie chaleureusement Benjamin Millepied « pour m’avoir donné autant d’opportunités« . Hannah O’Neill remercie aussi ses coachs, Laurent Novis, Stéphanie Romberg, Agnès Letestu « pour sa grâce et sa finesse« , Pierre Lacotte « qui a cru en moi« . La ballerine salue aussi ses collègues (« Je remercie tous les membres du corps de ballet qui partage ma passion de la danse« ) ainsi que sa famille (« Même s’ils sont loin, ils restent my best supporters« ). Hannah O’Neill salut enfin son co-lauréat, Hugo Marchand, « l’un de mes meilleurs amis« , en signalant qu’ils dansaient pour la première fois ensemble au Palais Garnier à l’occasion de ce Prix AROP.

Hannah O’Neill lors du Prix AROP 2015

Hugo Marchand a prononcé un discours engagé, soutenant avec émotion le travail de Benjamin Millepied. « Depuis deux ans je n’ai de cesse d’avoir de magnifiques rôles. Je me sens m’épanouir artistiquement. Je remercie Benjamin Millepied« , lance le danseur. Il se présente comme un danseur d’aujourd’hui, ne voulant pas « opposer répertoire et création, tradition et modernité. Je crois quand ces temps troubles, le rôle de l’artiste est d’autant plus important« . Hugo Marchand exprime aussi son souhait de « faire rayonner l’Opéra de Paris à l’étranger ».

La soirée continue avec la remise des Prix lyrique, un récital autour de Don Giovanni et d’un pot dans le Grand Foyer. La date et l’heure (un dimanche soir avant une grosse semaine de première) n’aide pas, très peu de danseurs et danseuses sont présents. Ce qui n’empêche pas les deux lauréats d’être couverts de félicitations.

Hugo Marchand lors du Prix AROP 2015

Deux ascensions rapides

Hugo Marchand a débuté la danse à neuf ans. Après des études au conservatoire de Nantes, il entre à l’École de Danse de l’Opéra de Paris en 2007. Quatre ans plus tard, il est reçu dans le corps de ballet. En 2014, il monte Coryphée et reçoit la Médaille de bronze au Prix de Varna, avant d’être promu Sujet en 2015 puis Premier danseur en 2016. L’arrivée de Benjamin Millepied a accéléré sa carrière : il se voit confier pour la première fois un premier rôle dans Casse-Noisette en décembre 2014, alors qu’il est encore Coryphée. Il a depuis dansé Des Grieux ou Solor, tout en participant aux créations de Benjamin Millepied. Depuis un an, il forme un couple scénique tout particulièrement intéressant avec Dorothée Gilbert. Ils danseront d’ailleurs Roméo et Juliette ensemble en avril.

Mélanie Hurel et Hugo Marchand dans Casse-Noisette

Hannah O’Neill est née en 1993 d’une mère japonaise et d’un père néo-zélandais. C’est au Japon qu’elle démarre la danse, à l’âge de trois ans. Après des études au Kishibe Ballet Studio, elle part pour l’Australian Ballet School, où elle étudie pendant quatre ans. Pendant ses études, elle remporte le Prix de Lausanne (2009) et le YAGP (2010). Un an après, elle se présente au concours d’entrée du Ballet de l’Opéra de Paris. Elle est surnuméraire pendant deux ans, avant d’être titularisée en 2013. Elle passe Coryphée en 2014, gagne la Médaille d’argent au Concours de Varna et le Prix du Cercle Carpeaux la même année. Hannah O’Neill est promue Sujet en 2015 et Première danseuse en 2016. Benjamin Millepied lui a permis à elle-aussi de danser ses premiers grands rôles : Odette/Odile, Paquita ou Gamzatti en 2015. À la fin du mois de mars, Hannah O’Neill  participera à l’entrée au répertoire d’In Creases de Justin Peck.

Le Lac des cygnes – Hannah O’Neill