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M¡longa de Sidi Larbi Cherkaoui

Aux yeux de Sidi Larbi Cherkaoui, le tango a « toujours été une des plus belles danses du monde« . Dans son nouveau spectacle M¡longa, il lui rend donc hommage. Quelques musiciens, des chaises, une ambiance festive et flâneuse comme dans les milongas de Buenos Aires dont les images défilent à l’écran. Et sur scène, dix danseurs et danseuses de tango, auxquels se mêlent deux danseurs contemporains.

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Pourtant, des mélanges des genres, il n’y en a pas vraiment. Sidi Larbi Cherkaoui casse plutôt la forme du tango. Cette danse joue souvent sur le cliché des sexes : un homme un peu macho qui mène et une femme sensuelle qui le suit. Ici, le tango se danse dos à dos, à deux, trois ou quatre, en groupe, chacun prend tour à tour le loisir de donner le tempo. Les interprètes sont exceptionnel-le-s, donnant une saveur toute particulière aux différents tableaux… qui pourtant ont tous l’air de se ressembler. Un nouveau tango, il n’en est en effet pas question. Sidi Larbi Cherkaoui semble s’être arrêté à la forme (le couple cliché) sans oser aller plus loin, de peur d’abîmer cette danse. C’est là le problème d’être un peu trop fan des choses : on n’ose pas vraiment les modifier de peur de les défigurer.

Où sont donc d’ailleurs les deux danseurs contemporains ? Fondus dans la masse, essayant d’être au plus justes avec les autres, quitte à gommer leurs particularités, alors que c’était justement à eux d’apporter une nouvelle gestuelle. Un seul tableau – le plus réussi chorégraphiquement – joue vraiment le jeu des mélanges, avec un trio d’hommes où la danse contemporaine jongle tout en fluidité avec le tango.

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Mais même si au niveau de l’inventivité M¡longa déçoit, cela reste toutefois un spectacle loin d’être inintéressant. Sidi Larbi Cherkaoui ne réinvente pas le tango, mais il lui rend tout de même un bel hommage. Pendant 1h30, ce sont une quinzaine passionné-e-s du genre qui s’expriment, par la musique ou la danse, et délivrent les codes du tango dans un bel élan d’amour. Si les différentes formes et quelques vidéos sont plaisantes, c’est toutefois dans la simplicité que cet hommage s’exprime peut-être le mieux. Un couple, quelques tables, de la musique qui sonne de plus en plus vite. Les jambes cisaillent l’air, le mouvement s’emballe follement, les interprètes se font virtuoses. Comme un parfum d’Argentine qui flotte sur Paris.

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M¡longa de Sidi Larbi Cherkaoui à la Grande halle de La Villette. Avec les danseurs et danseuses Melina Brufman, Cristian Cisneros, Nikito Cornejo, Martin Epherra, Gisela Galeassi, Esther Garabali, Maricel Giacomini, Bruno Gibertoni, Claudio Gonzalez, Valentina Villaroel, Silvina Cortés et Damien Fournier, et les musiciens Fernando Marzan, Guillermo Rubino, Alejandro Sancho et Federico Santisteban. Mercredi 27 novembre 2013.

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