The Black Legends aux Folies Bergère
Les comédies musicales à la française aiment les thématiques : disco (D.i.s.c.o.), 60’s (Salut les copains) et tout récemment la musique noire-américaine avec The Black Legends, donné aux Folies Bergère. De comédie musicale, ce spectacle n’en a que le nom. Livret inexistant et pas de personnage, le tout ressemble plus à un spectacle musical zapping. Mais le format fonctionne, la troupe est prête et le jazz-band de bonne qualité apporte une belle dynamique. Au final, le show se regarde avec plaisir et le public tombe facilement dans le jeu de la nostalgie.
The Black Legends veut donc retracer l’histoire de la musique afro-américaine, des champs de coton des esclaves à Beyoncé. Pas de livret et pas d’histoire, le spectacle se base sur l’histoire de l’émancipation du peuple noir-américain, dont la musique a reflété les inspirations et les évolutions. Le gospel passe assez vite pour se concentrer sur les années 1920, l’explosion du jazz, puis le rock, et surtout les années 1960 avec le mouvement des droits civiques.
Il n’y a pas forcément de grande finesse dans la mise en scène, simple et facile sans originalité, mais le tout fonctionne et les tubes s’enchaînent avec un certain plaisir. La troupe y est pour beaucoup, une dizaine de chanteurs et chanteuses investi-e-s à la voix qui porte et très à l’aise sur scène. Chacun-e se sent visiblement à l’aise dans ce répertoire, et prend un vrai plaisir à se glisser dans la peau de leur idole. Surtout, le jazz-band qui les accompagne propose une qualité et un punch que l’on est loin de retrouver dans tous les spectacles musicaux français.
La deuxième partie est plus bancale. Si la première arrivait à se raccrocher à un fil conducteur, le second acte mise beaucoup plus sur le zapping nostalgie, entre le Oprah Winfrey Show, Whitney Houston et Michael Jackson. Toutes les personnes nées dans les années 1980 me comprendront, entendre I Will Always Love You ou Smooth Criminal provoque toujours un petit frisson au coeur. Mais ce jeu a ses limites et le spectacle vire vite à la redondance. Heureusement plus courte, cette deuxième partie limite la casse et se termine joyeusement par la reine des charts Beyoncé. Voilà finalement un show rondement mené, qui tombe sans complexe dans la facilité mais se laisse voir plutôt plaisamment.
The Black Legends aux Folies Bergère. Dimanche 22 mars 2014.