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[Prix de Lausanne 2019] Rencontre avec la candidate Mackenzie Brown, élève de l’Académie Princesse Grace

Mackenzie Brown, 16 ans, est américaine et élève à l’Académie Princesse Grace de Monaco. Après avoir découvert le Prix de Lausanne l’année dernière avec le Projet chorégraphique, elle revient pour l’édition 2019, cette fois-ci en tant que candidate. Pour DALP, elle raconte son parcours et ses sentiments après déjà deux journées bien chargées au Théâtre de Beaulieu. 

Prix de Lausanne 2019 – Mackenzie Brown

 

Aujourd’hui, vous êtes élève à l’Académie Princesse Grace, mais, avant cela, où dansiez-vous et comment êtes-vous arrivée à Monaco ?

D’abord, je pratiquais tous les styles de danses, je faisais notamment beaucoup de compétitions de modern-jazz. La danse classique, je ne m’y suis mise sérieusement qu’à douze ans. J’ai rapidement participé au YAGP (Youth American Grand Prix), c’est là que j’ai été acceptée à l’Académie Princesse Grace.

 

Qu’appréciez-vous dans cette école, quelle évolution y avez-vous connue ?

C’est ma troisième année dans cette école, que j’adore vraiment. L’ambiance est incroyable, et c’est comme une grande famille. On y reçoit un très grand soutien. Mon évolution, là-bas a été technique, bien sûr, mais pas seulement : j’ai beaucoup grandi artistiquement et en tant que personne. L’Académie ne nous apprend pas seulement à danser mais aussi à devenir de meilleures personnes. Ils nous éduquent beaucoup en ce sens.

 

Quels styles y apprenez-vous ? Vous avez par exemple appris un des fameux exercices de pointe de Christiane Vaussard (« Et les petits pieds, les petits pieds  ! »), est-ce courant ?

Cet exercice de Christiane Vaussard était juste une petite pièce que l’on a apprise, une amie et moi. Ma professeure, Carole Pastorel, vient de l’Opéra de Paris, alors en classe, de temps en temps, nous faisons des exercices qui rappellent le style qui est enseigné à l’Opéra.

Prix de Lausanne 2019 – Mackenzie Brown

Est-ce un avantage, ici, pour suivre les cours donnés par Élisabeth Platel ?

Oui ! Je suis chanceuse d’avoir fait l’expérience de ce style auparavant. Parce que, à mon sens, elle insiste assez clairement sur de nombreux aspects qui ressortent de ce style durant les cours.

 

Ce n’est pas votre première expérience lausannoise… Pouvez-vous me parler du Projet chorégraphique auquel vous avez participé l’année dernière ?

L’an dernier, j’ai eu la chance de participer à ce premier projet chorégraphique et c’était une fantastique expérience. C’était la première fois que je prenais part à la création d’une œuvre avec autant de gens et, surtout, en si peu de temps. Rien que le fait d’être au Prix de Lausanne m’a beaucoup plu. J’ai rencontré beaucoup de gens et je suis encore en contact avec des camarades ; j’ai travaillé avec des professeur.es.s et chorégraphes exceptionnels. Et c’était très intéressant d’y être présente sans participer à la compétition. Je n’avais pas à subir le stress qui est inévitable lorsque l’on est candidat.e. Cette semaine-ci est alors un peu plus sereine que si je ne connaissais pas les lieux dans lesquels se déroule le concours. L’ambiance, entre les deux expériences, est néanmoins très similaire, il n’y a juste aucun stress qui l’altère lorsque l’on participe au projet chorégraphique.

 

Venons-en au concours de cette année : comment se sont déroulés les premiers jours ?

Jusqu’à présent, je me suis beaucoup amusée. J’ai expérimenté pour la première fois le fait de danser sur cette scène en pente, mais sur pointes. Je m’attendais à bien pire, cela s’est plutôt bien passé finalement. Ce n’est, en somme, pas si différent des sols plats, on s’y fait en ajustant une ou deux choses et c’est bon. Sinon, tout le monde est très gentil, et je me réjouis terriblement de la suite de la semaine !

 

Il vous reste notamment à découvrir le coaching contemporain ?

Oui, et je me réjouis justement de voir comment cela va se passer. On n’a pas encore eu l’occasion d’approfondir nos variations contemporaines.

Prix de Lausanne 2019 – Mackenzie Brown (en justaucorps vert)

À propos des variations, comment avez-vous choisi les vôtres ?

Je danse la troisième Ombre de La Bayadère en classique et Abstract de Jean-Christophe Maillot en contemporain. C’est mon professeur qui a choisi ces variations pour moi. Elles me plaisent beaucoup, évidemment, mais il m’a guidée vers celles qui me correspondaient le mieux pour le concours. Pour la variation contemporaine, il est pratique que mes professeur.e.s aient pu travailler avec Jean-Christophe Maillot pour me l’apprendre.

 

Qu’attendez-vous du Prix de Lausanne, à la fois pour l’expérience en elle-même et pour les résultats qui peuvent en découler ?

Tout simplement, je suis vraiment contente d’être exposée au regard de toutes ces stars de la danse qui sont là pour nous cette semaine. Ça, c’est vraiment incroyable. Je suis vraiment reconnaissante d’être ici et d’avoir accès à tout cela. Je sens déjà combien cette expérience me fait grandir comme personne et comme danseuse. Je ne cherche pas à aller dans une autre école que celle dans laquelle je suis déjà, je ne suis là que pour vivre ce concours en lui-même.

 

Et s’il vous arrivait de remporter un prix, que feriez-vous ?

Alors, ça, oh la la ! Je ne suis pas sûre du tout…

 

Avançons alors de quelques années : quelles sont les compagnies dans lesquelles vous rêveriez de travailler plus tard ?

Il y a plusieurs compagnies qui sont celles « de mes rêves ». J’aime beaucoup le Royal Ballet de Londres évidemment, l’ABT (American Ballet Theatre), le Ballet de Stuttgart et le Het Nationale ballet. Ça, ce sont vraiment mes compagnies favorites. C’est leur répertoire qui m’attire le plus. J’aimerais pouvoir danser tous ces grands ballets qu’ils ont, mais sans oublier le contemporain qu’ils considèrent aussi beaucoup !

 

Quels sont les danseurs ou les danseuses que vous appréciez en général, ou en particulier ?

J’aime les danseurs et danseuses qui font attention à leur public et se focalisent sur leur expressivité, non pas seulement sur la technique. Si je devais choisir une danseuse, ce serait Sylvie Guillem, ou alors Marianela Nuñez aujourd’hui, qui est géniale elle aussi.

Prix de Lausanne 2019 – Mackenzie Brown

Finalement, quels sont les rôles que vous voudriez interpréter durant votre carrière ?

Le rôle de mes rêves est certainement celui de Marguerite dans La Dame aux camélias. Je pense aussi à Onéguine, que j’aimerais beaucoup danser. Évidemment, tous les autres grands classiques également.

 

Ce sont donc les rôles particulièrement théâtraux qui vous inspirent le plus ?

Les ballets comme Onéguine racontent vraiment une histoire, c’est un ballet que j’apprécie particulièrement en tout cas. Dans la même veine, il y a aussi Roméo et Juliette que j’aimerais danser.

 

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