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[Montpellier Danse] The Falling Stardust d’Amala Dianor

Avec The Falling Stardust, Amala Dianor signe la première grande création du festival Montpellier Danse 2019. Le chorégraphe franco-sénégalais a quitté ses territoires habituels, ceux de la danse contemporaine et du hip-hop, pour inventer un dialogue sur scène avec le langage académique classique. The Falling Stardust réunit ainsi neuf danseuses et danseurs venus de ces différents univers techniques pour les faire cheminer à la recherche de leur identité en s’appuyant sur  leurs oppositions stylistiques. Une expérience passionnante et réussie.

The Falling Stardust d’Amala Dianor

Que disent le style et la technique d’un danseur et d’une danseuse de son identité ? La question que pose Amala Dianor est fort pertinente tant ce sont les premières portes d’entrées du public. Et comment introduire le métissage ? The Falling Stardust, qu’Amala Dianor traduit par « Poussières d’étoiles », propose une réponse en mêlant neuf danseuses et danseurs appartenant à différentes planètes esthétiques. Certains sont de formation classique, d’autres d’horizons plus contemporains ou du hip-hop. Rien ne les distingue de prime abord lorsque débute le spectacle. Toutes et tous sont vêtus de noir, ambiance Tomb Raider et Lara Croft ! Ils entrent sur le plateau méfiants en s’observant, avant de finalement se regrouper au centre et de s’immobiliser. Tout cela en silence, sans musique. Comme s’ils cherchaient à se jauger, à se juger, à faire connaissance.

Amala Dianor donne ainsi l’illusion que la chorégraphie se créée en direct devant nous. Mais il n’en est rien. Ces poussières d’étoiles décrivent en fait une danse élaborée où le chorégraphe alterne les mouvements centrifuges et centripètes, ils s’éloignent du centre pour mieux y retourner. Ils créent des lignes pour aussitôt les casser. Et c’est à mesure que le spectacle avance que la danse se complexifie. Chacune et chacun montre aux autres son savoir-faire et se délecte de ses performances techniques. La grammaire classique académique y et très présente : arabesques à foison, tours, batteries avec lequel alternent le langage contemporain et la technique hip-hop.

The  Falling Stardust d’Amala Dianor

Avec ce déluge de virtuosité, Amala Dianor s’amuse à construire et déconstruire des symétries alternant le tempo entre des séquences à toute allure et des moments de calme, où la troupe se rassemble et semble reconstituer ses forces en puisant dans celles de l’autre. Le chorégraphe ose aussi leur faire tourner le dos au public le temps d’une marche sur place. Certes, ce syncrétisme stylistique n’est pas nouveau. D’autres s’y sont déjà essayés mais Amala Dianor excelle dans cette combinaison des gestuelles.

Tout est fluide en permanence dans The Falling Stardust, grâce entre autres à cette troupe éphémère que le chorégraphe a composée spécialement pour cette aventure artistique. Chacune et chacun excelle dans son style. Grâce aussi aux jolis sons électroniques d’Awir Léon qui signe la partition originale du spectacle. Le Théâtre de l’Agora où il était présenté est un lieu magnifique et l’on se réjouit à chaque fois de s’asseoir  sous le ciel étoilé montpelliérain. Mais les contraintes du plein air interdisaient que soit installée la scénographie de Clément Debras qui a créé une structure de cristal détournant le lustre des maisons d’opéra qu’Amala Dianor associe à la danse classique et qu’il considère « comme un dixième danseur« . Il faudra donc y retourner, ce serait dommage de le rater !

The Falling Stardust d’Amala Dianor

 

The Falling Stardust d’Amala Dianor au Théâtre de l’Agora dans le cadre de Montpellier Danse. Avec Mourad Bouayad, Lucie Dubois, Baptiste Lenoir, Charlotte Louvel, Sandra Mercky, Keyla Ramos, Yukie Spruijt, Jeanne Stuart et Elena Thomas. Dimanche 23 juin 2019. À voir en tournée durant la saison 2019-2020. Montpellier Danse continue jusqu’au 6 juillet.

 

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