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[Prix de Lausanne 2020] Rencontre avec le candidat Marco Masciari de l’Académie Princesse Grace

Après Chloe Petermann, rencontre avec un autre candidat du Prix de Lausanne 2020 : l’italien Marco Masciari, 17 ans, qui vient de l’Académie Princesse Grace. Et qui comme chaque élève de cette école, a de sérieuses chances d’accéder à la finale. Avec sa participation l’année dernière au Projet Chorégraphique, Marco Masciari connaissait déjà un peu le Prix de Lausanne. Il y revient cette fois-ci en tant que candidat, alors qu’il termine sa dernière année de formation à Monaco.

Marco Masciari au Prix de Lausanne 2020 – Cours de danse classique

Bonjour Marco Masciari, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Marco, je suis italien et j’ai 17 ans. J’ai commencé la danse chez moi, en Calabre, à 9 ans, parce que mon père et mon grand-père étaient toujours en train d’écouter de la musique classique. J’ai ainsi baigné dans ce monde artistique, même si mes parents n’étaient pas artistes. J’ai demandé à ma mère de faire de la danse et elle m’a amené dans une école privée. Au bout de cinq ans, j’ai remporté le premier prix d’un concours de danse à Rome. Un professeur de danse qui travaillait à l’Académie Princesse Grace m’a vu et a parlé de moi à Luca Masala, le directeur de l’école. Je suis allé faire là-bas un stage d’été de cinq semaines avant d’être reçu en tant qu’élève. J’avais 13 ans à l’époque, alors que l’on ne peut que rentrer à 14 ans à l’Académie, mais Luca Masala m’a tout de même accepté.

 

Comment s’est passée cette première année à l’Académie ?

Moi qui ne parlais ni français ni anglais lors de ma première année, j’ai apprécié retrouver plusieurs élèves italiens à l’Académie. Mes proches m’ont manqué bien sûr, mais j’étais bien entourée. Cette école, c’est comme une famille. Physiquement, cela a été plus dur au début, avec des douleurs aux genoux et aux articulations. Je venais d’une école amateur, et tout à coup je me mettais à danser énormément, plusieurs heures par jour, toute la semaine. Mon corps n’était pas prêt à un entrainement intensif, il a fallu que je prenne de la force, que je m’habitue à tout.

 

Vous êtes maintenant en cinquième année. Comment cela se passe avec votre professeur de danse classique Michel Rahn ?

Il est passionnant. Il a beaucoup de connaissances et il aime vraiment nous apprendre ce que lui-même a appris quand il avait notre âge. Je le remercie énormément. Pour lui, le plus important est d’être un artiste, de faire attention à l’expression, les mains. Plus que la technique, il faut exprimer des choses aux gens.

Marco Masciari avec son groupe des garçons B – Prix de Lausanne 2020

Comment est venu le Prix de Lausanne dans votre formation ?

L’année dernière, j’étais au Projet chorégraphique du Prix de Lausanne, j’avais ainsi goûté à cette atmosphère sans le stress. C’était une expérience magnifique. Cette année, Luca Masala a décidé de m’envoyer pour la compétition, avec ma camarade Kotomi Yamada.

 

Les deux dernières éditions du Prix de Lausanne ont été remportées par des élèves de l’Académie. Cela te rajoute-t-il une pression supplémentaire ?

Les premiers mois de préparation ont été très stressants, j’avais la pression de représenter l’Académie, je voulais tout faire parfaitement. Puis je me suis dit qu’il s’agissait d’abord de mon expérience. Je dois avant tout apprendre, et donner tout ce que je peux. On a toujours l’ambition d’arriver en finale et de gagner quelque chose en venant au Prix de Lausanne. Mais je voudrais d’abord que le public se souvienne de moi, qu’il voit qui je suis et que j’arrive à le toucher. Le premier jour à Montreux, j’étais très stressé. De regarder le Prix sur Internet et d’être sur place, ce n’est pas pareil. C’était de plus un très grand rêve qui se réalisait et j’avais envie de faire les choses bien. Puis je me suis dit de juste danser, de ne penser à rien d’autre.

 

Avez-vous eu des conseils de la part d’anciens élèves de l’Académie ?

Mackenzie Brown, qui a remporté le Prix de Lausanne 2019, m’a donné beaucoup de conseils. Elle m’a surtout conseillé de ne pas stresser et de rester moi-même, de ne pas jouer un personnage.

Marco Masciari au Prix de Lausanne 2020 – Cpaching de sa variation contemporaine

Comment avez-vous choisi vos variations ?

Pour le classique, j’ai pris la variation du Prince Désiré de La Belle au bois dormant. Luca Masala pense que cette variation pouvait bien m’aller parce que j’ai de l’élégance, et j’ai beaucoup aimé son choix. Dans le travail, mes professeurs ont beaucoup insisté sur le style, les bras, l’attitude que je dois avoir, cette variation vient d’un ballet très classique. Le plus difficile dans le travail a été la musicalité dans le double manège final, surtout que la musique du Prix est assez lente. Pour le contemporain, j’ai pris Chroma de Wayne McGregor. J’aime ses mouvements profonds, sa certaine simplicité dans la forme, la musique me parle beaucoup aussi.

 

Comment se passent vos cours de danse à Lausanne ?

Pour la danse classique, Patrick Armand est un très bon professeur. J’aime beaucoup ses combinaisons de pas, c’est simple et beau. J’aime beaucoup les ronds de jambe à terre à la barre que l’on fait cette semaine, très musicaux. Les pianistes aussi sont incroyables à Lausanne. Les cours de danse contemporaine d’Armando Braswel ne sont pas très différents de ce que je fais à l’Académie Princesse Grace, même s’ils sont un peu plus modernes. Mais ça se passe très bien. J’ai essayé de ne pas trop regarder les autres candidats. Je dois être très concentré sur moi-même. Mais c’est sûr qu’il y a un très bon niveau.

Notre directeur Luca Masala nous a interdit à Kotomi Yamada et à moi d’utiliser nos téléphones portables pendant que nous sommes au théâtre. C’est une bonne chose, il veut que nous restions concentrés et de ne pas penser, pendant la journée, à traîner sur les réseaux sociaux ou à répondre à nos amis. Alors quand nous sommes en repos entre deux cours, on en profite pour discuter avec les autres candidats (sourire).

 

Comment s’est déroulé ce troisième jour au Prix de Lausanne (mardi 4 février) ?

Nous avons fait un échauffement d’une heure sur la scène. Puis j’ai eu mon cours de danse contemporaine dans le studio avec cette vue magnifique sur le lac, suivi par mon cours de danse classique devant le jury qui notait. Il y avait belle atmosphère et je me suis servi de la présence du jury pour m’adresser à lui comme à un public. Puis j’ai fait le coaching sur scène de la variation contemporaine avec Antoine Vereecken. Nous étions six-sept garçons et nous avons fait plusieurs groupes. On a passé trois fois la variation ensemble, puis deux pas deux. Le coach nous a expliqué tous les détails et ce que voulait le chorégraphe. Il a insisté sur la transition des mouvements, de faire attention à ne pas faire de pause, de danser en trois dimensions et de rester simple dans l’expression. Et de faire tous les mouvements grands. Le coaching des variations classiques avec Monsieur Le Riche commence mercredi.

 

Quel est votre but au Prix de Lausanne ?

De trouver une place dans une compagnie. Je n’ai pas vraiment de troupe où je veux aller absolument. J’aimerais beaucoup aller dans une compagnie qui fait aussi bien du répertoire classique ou contemporain, et où je puisse danser. J’aimerais bien faire une carrière où je puisse être Principal un jour, je souhaite aussi voyager et danser dans plusieurs compagnies.

 

Qu’allez-vous vous dire juste avant de monter sur scène, le jour des sélections ?

De ne rien freiner et de donner le plus possible.

Marco Masciari au Prix de Lausanne 2020 – Cours de danse classique

Avez-vous des danseurs modèles ?

Rudolf Noureev et Mikhaïl Barychnikov. Je ne les ai vus qu’en vidéo bien sûr, mais je les admire énormément depuis que je suis tout petit. La danse chez eux est quelque chose de naturel : ils dansent tout comme ils respirent.
 

 




 

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