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La danse au cinéma – Épisode 1 / 2

Danse et cinéma entretiennent des relations très étroites depuis longtemps. C’est pourquoi il est bien difficile de faire un choix parmi les très nombreux films qui parlent de danse ou mettent en scène des danseur.euse.s. Voici une première sélection de longs métrages incontournables (hors films musicaux à venir dans une prochaine série) à voir ou à revoir. Vous ne les avez pas chez vous en DVD ? Nous vous proposons pour chacun un lien de visionnage en VOD. Il en existe sans doute d’autres. À vous de dénicher l’offre de location ou d’achat selon votre fournisseur d’accès qui vous conviendra le mieux. Prêt.e.s pour une séance de cinéma à la maison ?

Les chaussons rouges

1 – Les chaussons rouges de Michael Powell et Emeric Pressburger. « Pourquoi voulez-vous danser ?« , interroge le chorégraphe et directeur de ballet Boris Lermontov. « Pourquoi voulez-vous vivre ?« ,  lui répond la jeune Victoria Page. Sait-elle qu’il lui faudra choisir et tout sacrifier à son art y compris l’amour d’un jeune compositeur ? Considéré par beaucoup comme un  chef-d’œuvre, porté par des actrices et acteurs vibrants notamment l’Écossaise Moira Shearer, ancienne danseuse du Sadler’s Wells Theatre, ce film a été restauré en 2009 par l’association de protection des oeuvres cinématographiques de Martin Scorsese. Le réalisateur ne s’est jamais caché de son amour immodéré pour ce film.

2 – Billy Eliott de Stephen Daldry. Dans un village minier du Nord-Est de l’Angleterre, Billy, 11 ans, s’entraîne à la boxe après l’école pour faire plaisir à son père. Un jour, il découvre qu’un cours de danse classique partage le même gymnase que son club de boxe. D’abord épouvanté, il se laisse peu à peu troubler par la gestuelle académique des fillettes en collant rose. Au point de laisser tomber les gants de cuir pour prendre part aux leçons de Miss Wilkinson… Jamie Bell, l’acteur principal, alors âgé de 13 ans, explose à l’écran avec sa fougue maladroite et sa détermination farouche.

3 – La danseuse de Stéphanie di Giusto. Pour ce premier film, la cinéaste raconte l’histoire vraie de Loïe Fuller, danseuse et chorégraphe américaine dans le Paris Belle Époque. Faux biopic plutôt audacieux, ce film met à l’honneur la personnalité de cette créatrice visionnaire. Interprétée par la comédienne Soko, le film rend hommage à celle qui a eu une influence réelle sur l’esthétique artistique moderne.

4 – Yuli de Iciar Bollain. Pour Pedro Acosta, la danse sera pour son fils Yuli l’échappatoire qui va lui permettre de se sortir de sa condition modeste. Une intuition couronnée de succès puisque Carlos Acosta deviendra le premier danseur noir à incarner les grands rôles du répertoire comme Roméo, au sein du Ballet de Houston, puis du Royal Ballet de Londres. Ce film touchant retrace le parcours de ce merveilleux Danseur Étoile, des rues de Cuba au Royal Ballet de Londres.

Yuli

5 – Frances Ha de Noah Baumbach. Frances, jeune New-Yorkaise, rêve de devenir chorégraphe. Film en noir et blanc, à la délicate photographie, ce film est un portrait doux-amer d’une jeune femme qui croit en ses rêves et peine à assumer le passage à l’âge adulte. L’actrice principale Greta Gerwig est absolument délicieuse. On la suit dans sa déambulation un peu nonchalante et fantasque dans un film lunaire à la grâce avérée.

6 – Black Swan de Daren Aronofsky. Malgré les rivalités dans la troupe du New York City Ballet, Nina est prête à tout pour obtenir le rôle principal du Lac des cygnes. C’est sans compter le tyrannique chorégraphe Thomas et sa concurrente, la belle Lily à qui rien ne fait peur… Objet d’avis contradictoires, ce film n’est pas parvenu à mettre d’accord les amoureux de la danse. Trop excessif, trop caricatural… La prestation de Natalie Portman reste tout de même assez bluffante. Pour vous amuser, je vous conseille de regarder Les Chaussons rouges avant pour remarquer combien le réalisateur y a puisé abondamment !

7 – En corps de Cédric Klapisch. Une danseuse gravement blessée durant une représentation renoue avec l’envie de danser après avoir cru que sa carrière était terminée. Cédric Klapisch, amoureux revendiqué de l’art chorégraphique, rejoue une partition connue du cinéma. Mais il le fait avec son énergie habituelle en esquivant tant bien que mal les clichés (non, le tutu c’est pas cucul !). À l’exception de quelques ficelles scénaristiques dispensables, il confirme deux choses : le réalisateur n’a pas son pareil pour filmer la danse (tous les styles !) et pour laisser éclore devant sa caméra les acteurs et actrices en devenir. Le talent de Marion Barbeau, Première danseuse du Ballet de l’Opéra de Paris, était déjà connu. Dans En corps, son baptême du feu cinématographique, la jeune femme se révèle émouvante et convaincante. 

En corps de Cédric Klapisch

8 – Ballerina de Eric Summer et Eric Warrin. Félicie est une jeune orpheline bretonne qui n’a qu’une passion : la danse. Avec son meilleur ami Victor, futur grand inventeur, ils mettent au point un plan pour s’échapper de l’orphelinat. Direction Paris et son Opéra ! Un film d’animation sur le monde de la danse, voilà qui est séduisant surtout que le graphisme a été particulièrement travaillé à partir des mouvements de danseur.euse.s de l’Opéra de Paris tel.le.s que Aurélie Dupont et Jérémie Bélingard. Au final un joli film qui a sans doute suscité de nombreuses vocations !

9 – Polina danser sa vie de Valérie Müller et Angelin Preljocaj. Adaptation de la bande-dessinée à succès de Bastien Vivès, ce film suit le parcours d’une jeune danseuse classique prometteuse. Alors qu’elle s’apprête à intégrer le prestigieux Ballet du Bolchoï, sa découverte de la danse contemporaine l’oblige à reconsidérer sa trajectoire. Le film tient beaucoup à la grâce de son interprète principale Anastasia Shevtsova et à la connaissance fine que les deux réalisateurs ont du monde de la danse.

Polina- Danser sa vie

10 – Company de Robert Altman. À mi-chemin entre la comédie dramatique et le documentaire, ce film délicat assez méconnu vaut surtout pour la performance de Neve Campbell. Ancienne élève de l’école du National Ballet Of Canada, cette jeune actrice s’est beaucoup impliquée dans ce projet. C’est elle qui a pensé à Robert Altman, pour restituer l’ambiance de cette communauté de danseur.euse.s du Joffret Ballet de Chicago quelques semaines avant la première du ballet Blue Snake. Les scènes de danse sont d’ailleurs assez mémorables.

11 – Soleil de nuit de Taylor Hackford. Entre film d’espionnage et film de danse, Soleil de nuit livre une poésie un peu surannée. Si son scénario n’a vraiment rien de très original, ce film vaut surtout pour les scènes de danse enthousiasmantes et bien filmées. La rencontre entre Mikhail Baryshnikov et Gregory Hines est jubilatoire. Et s’il ne fallait garder qu’une scène, celle du « défi pirouettes » est absolument géniale. Aucun risque de spoiler tant la scène a été vue et revue mille fois sur le web en racontant que les 11 tours de Misha sont d’une classe folle.

12 – Fame de Alan Parker. « Fame, I’m gonna live for ever, I’m gonna learn how to fly, I feel it coming together, People will see me and cry. » Vous vous souvenez ? L’hymne culte de années 1980. Huit adolescent.e.s suivent des cours de danse, de théâtre et de chant à la prestigieuse High School of Performing Arts de New York. Chacun rêve de devenir célèbre. Le film retrace le parcours de ces jeunes, leur acharnement, leurs doutes, leurs rêves. Ambitieuse, Coco est prête à tout pour faire ses débuts dans le show-business. Quitte à se brûler les ailes… D’origine modeste, Leroy est un sublime danseur qui supporte mal la discipline de l’école.

13 – Girl de Lukas Dhont. Lara, 15 ans, rêve de devenir Danseuse Étoile. Avec le soutien de son père, elle se lance à corps perdu dans cette entreprise. Mais ce corps ne se plie pas si facilement à la discipline que lui impose Lara, car celle-ci est née garçon. Bien sûr, la révélation du film est le jeune comédien qui endosse ce magnifique rôle. Victor Polster est élève à l’École Royale de Ballet d’Anvers. Girl est sa première apparition au cinéma (couronnée par un Prix d’interprétation à Cannes dans Un certain Regard).  Sa beauté androgyne, sa calme détermination irradient l’écran, troublantes et touchantes à la fois.

Girl

 




 

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