Crise du Covid-19 – Rentrée de septembre compromise pour les spectacles de danse ?
La Biennale de la Danse reportée, l’Opéra de Paris qui réfléchit à une fermeture de plusieurs mois, les théâtres qui hésitent sur une réouverture en septembre, des conditions drastiques demandées… Après l’annulation de la fin de saison et l’annulation des festivals d’été, c’est désormais la rentrée de septembre qui commence à être menacée pour le monde du spectacle vivant, et bien entendu pour la danse où le principe de distanciation sociale est pour le moins compliqué sur scène et en répétition. Le point sur les différentes annonces.
La Biennale de la Danse reportée à 2021
La Biennale de la Danse de Lyon, l’un des plus gros festivals de danse contemporaine en Europe, qui devait se tenir du 11 septembre au 2 octobre prochain, a décidé de décaler son édition 2020 au printemps 2021. Cette décision a été prise face à l’incertitude qui règne encore sur les conditions de travail des artistes pour les semaines à venir, et qui empêche une organisation sereine de l’événement. « Différer trop tardivement la décision de maintenir ou de reporter la Biennale de la danse, événement majeur entièrement dédié à la création chorégraphique internationale, risquerait de mettre les artistes programmés en très grande difficulté et de fragiliser durablement l’économie du projet« , indique ainsi la Biennale de la Danse dans un communiqué. « Ces risques économiques sont liés à de nombreuses incertitudes (concernant les jauges et les modalités de réouverture des théâtres et salles de spectacles) qui ne seront vraisemblablement pas levées avant le 2 juin, au plus tôt« .
Le Défilé, temps fort de la Biennale de la Danse qui réunit à chaque fois plusieurs milliers de danseurs et danseuses amateurs dans les rues de Lyon, était déjà décalé au printemps 2021. C’est donc toute l’édition 2020 de la Biennale qui aura lieu à ce moment-là, entre mai et juin 2021.
L’Opéra de Paris fermé jusqu’en 2021 ?
Plutôt absent médiatiquement depuis le début de cette crise, le Directeur de l’Opéra de Paris Stéphane Lissner – qui est aussi en poste à l’Opéra de Naples depuis mai 2020, ce qui peut expliquer un certain désengagement – était néanmoins l’invité de France Inter pour parler de la situation de l’Opéra de Paris. Et rien n’est moins sûr concernant une rentrée en septembre.
En effet, le rapport médical pour le milieu de culture demande des mesures qui semblent difficilement applicables : une personne tous les deux ou trois sièges dans le public (et pas sûr que cela soit rentable pour un spectacle de jouer devant une salle au tiers remplie), un sens de circulation dans les espaces publics, la suppression des entractes, une distanciation sociale sur scène ou prise de température fréquente pour les artistes… Pour Stéphane Lissner, ces mesures ne sont pas applicables à l’Opéra de Paris. « Ce protocole est impraticable pour le public, les artistes et les salariés de l’Opéra de Paris. La suppression des entractes, c’est impossible. Faire entrer 2.500 personnes à l’Opéra Bastille en respectant les mesures de distanciations sociales, c’est impossible. La distanciation dans une fosse d’orchestre, sur scène, c’est impossible. Je pense qu’il faut être lucide : en ce qui concerne l’opéra, on ne peut pas proposer demain des spectacles au rabais dans lequel l’exigence artistique serait mise à mal« . Stéphane Lissner débattra ainsi de la question d’une fermeture pour les « deux ou trois mois de la rentrée » lors du prochain conseil d’administration. L’Opéra profiterait de cette mesure pour effectuer des travaux qui devaient avoir lieu à l’été 2021 (et qui aurait aussi entraîné la fermeture des salles). Cette solution avait déjà été évoquée il y a quelques mois, pendant les grèves, si la crise sociale n’avait pas trouvé de solution.
La situation semble néanmoins confuse au sein de l’institution. Comme dit plus haut, Stéphane Lissner a déjà la tête tournée vers Naples alors que la nouvelle direction n’est pas arrivée. Et s’il annonce réfléchir à la fermeture de la Maison jusqu’en 2021, l’Opéra de Paris n’a annoncé que le 8 mai l’annulation de la fin de sa saison 2019-2020 et continue sa campagne d’abonnement pour la saison prochaine, ce qui donne une sérieuse impression d’improvisation et de manque de communication. À noter que la situation particulière des danseurs et danseuses de l’Opéra de Paris, pour lesquels il est compliqué de s’entraîner chez soi, n’a pas été évoqué. Aurélie Dupont, la Directrice de la Danse, ne n’est pas exprimée depuis le début de la crise.
Une rentrée dans les studios
Si les spectacles sont encore dans l’attente d’une reprise, quelques compagnies de danse mettent en place toutefois, tout doucement, une rentrée dans les studios pour ses danseurs et danseuses. Malgré un tapis de danse et une barre, la plupart du temps fourni par les troupes, s’entraîner chez soi n’a rien à voir avec un véritable cours de danse. Et même si les spectacles ne sont pour l’instant pas en ligne de mire (même si les plus petites compagnies espèrent pouvoir rentrer sur scène en septembre), une rentrée en studio avec de véritables cours de danse est très importante pour les compagnies de danse.
Le Ballet du Rhin fait ainsi une rentrée en douceur la semaine du 11 mai, avant une reprise, si tout se passe bien, des cours quotidiens dès le 18 mai. Idem pour les Ballets de Monte-Carlo, et à l’étranger le Ballet de Hambourg ou le Het Nationale Ballet. Partout, les mêmes mesures sont mises en place : cours à quelques danseurs et danseuses avec masques, distanciation sociale à la barre et au milieu, aérations des lieux après chaque cours, fermeture des vestiaires.. À voir sur la durée si ces mesures sont réalistes dans la pratique.
Motet
Et c s Messieurs Dames du ballet de l’Opera de Paris ont fai grève de longues semaines au mépris de leurs publics dont certains abonnés de province et de l’étranger de longue date avaient réservé : spectacles train hôtels ect…se sont retrouvés devant le fait accomplis d’annulations en chaîne au dernier moment.
Eh bien ils vont pouvoir pendant ce temps continuer à danser le lac des cygnes sur le parvis de Garnier