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Conseil pratique – Danser pendant ses règles

Le passage de la petite fille à l’adolescente, puis à la femme adulte, est souvent ritualisé par les premières règles. Tout un évènement… Enfin, surtout un non-événement puisque cela concerne tant les animaux que les humains. Pourtant, dans leur pratique de la danse, encore de trop nombreuses jeunes filles et femmes s’empêchent d’aller à leurs cours, par la douleur, la fatigue, aussi la gêne. Mais la pratique de la danse et les règles ne sont en rien incompatibles, bien au contraire ! Le conseil pratique de ce mois est donc dédié aux femmes, jeunes et moins jeunes, qui doutent d’elles-mêmes et de leur corps durant leurs menstruations.

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La règle générale

Sans faire de mauvais jeu de mots, avoir ses règles n’est pas une maladie ou une indisposition. C’est un état naturel et périodique… qui arrive peu ou prou tous les mois à la moitié de la population. Mais certaines femmes souffrent physiquement et psychologiquement durant cette période. Mais la douleur pendant les règles n’est ni une fatalité, ni une normalité. Vous devez consulter afin d’en identifier la raison. Il existe de nombreux traitements (médicaux, homéopathiques, allopathiques, ostéopathiques etc…) pour comprendre cette douleur. 

La pratique du sport n’a pas à être suspendue pendant vos menstruations. Au contraire, pratiquer régulièrement la danse permet à votre corps de sécréter de la bêta-endorphine qui stimule le bien-être, influençant aussi sur le ressenti de la douleur.

 

Les phases du cycle menstruel

De la même façon que l’âge a de l’influence sur notre danse, le cycle menstruel apporte des particularités à l’organisme.

Juste après les règles, le taux de testostérone est élevé. Vous êtes plus dynamique, résistez mieux à la douleur. Ces deux semaines sont le moment propice pour une reprise d’activité par exemple. Le développement musculaire est optimum, favorisant le travail d’explosivité. La petite batterie et le grand allegro deviennent votre terrain de jeu.

S’ensuit la période d’ovulation. Des coups de fatigue peuvent arriver mais il y a une augmentation de la souplesse articulaire. Votre grand écart progressera subitement. Tant mieux… Mais attention : qui dit « articulaire » et « fatigue » signifie aussi risque de blessures durant le cours. Restez donc à l’écoute de votre corps.

La période avant les règles est symptomatique pour certaines. Augmentation de la température corporelle, manque de sommeil, ballonnements, maux de tête… Bref, le corps se prépare et l’humeur peut être en berne. Mettez à profit cette agressivité ou cette tristesse. La danse est l’émotion d’un mouvement, donc exprimez ce ressenti ! Pensez aussi à modifier votre tenue de danse. Souvent les justaucorps n’offrent pas le soutien nécessaire à une poitrine douloureuse. Ajoutez une brassière si besoin est. La ceinture du collant peut s’avérer inconfortable. Selon son élasticité adaptez-le : enroulé sur le bassin par exemple, ou remonté jusqu’à la poitrine.

 

La période des règles

Touchant notre zone intime, chacune réagit différemment. Vous pouvez dédier cette période au repos ou au contraire être dans une période de galas et concours. Écoutez-vous, votre corps est une machine de grande intelligence à condition de savoir la conduire.

Si physiquement vous subissez, favorisez quelques cours de stretching, yoga, pilates et/ou barre au sol. Réveillez en douceur et en longueur la zone du psoas. Travaillez votre respiration ventrale. Remettez de la vie dans cette zone engourdie.

 

Pour le cours de danse, échauffez cette même zone. Couvrez la zone du ventre avec un châle par exemple et allongez-vous sur le dos. Réalisez quelques torsions en posant vos jambes de côté. Concentrez-vous sur votre respiration. Puis les pieds parallèles posés au sol, levez et descendez progressivement le bassin. Comme précédemment, réveillez votre psoas et les autres muscles du bassin avant d’entamer le cours.

Votre masse musculaire est identique durant cette période, donc votre performance physique devrait être inchangée. Les bémols seraient l’abondance du flux qui peut entraîner anémie, fatigue et/ou la douleur, plus ou moins supportables. 

Les adducteurs en rouge et le psoas en vert

Les protections

Les goûts et les couleurs sont propres à chacune.

Les culottes de règle sont apparues sur le marché depuis quelques années. Elles sont compatibles avec la pratique sportive. À vous de trouver la marque qui vous conviendra. Idem pour les cup menstruelles. 

Les serviettes hygiéniques sont utilisables mais inconfortables. Vous pouvez les disposer sur le justaucorps, mais si c’est le cas, utilisez un sous-vêtement de sport fin et près du corps. Si vous transpirez, évitez ce type de protection. Garder l’humidité sur la zone intime peut être une source d’infections et de cystites.

Les tampons sont les plus utilisés par les sportives avec les coupes menstruelles. À vous de choisir la taille et le modèle, avec ou sans applicateur. Et pour rassurer les adolescentes : non, on ne perd pas sa virginité en mettant un tampon ou une coupe ! Pensez cependant à le changer ou la vider avant et après le cours. Pour le tampon par exemple, son ouverture en corolle et son temps d’utilisation peuvent vous gêner ou faire mal lors des mouvements. Ces deux protections sont fiables et très largement utilisées pendant les cours de danse. Si vous restez cependant dans la crainte de la tâche sur le justaucorps, prenez-vous un temps entre la barre et le centre. Ajoutez aussi une serviette hygiénique sur votre justaucorps ou votre dessous.

Vous avez peut-être l’impression de saigner plus durant un cours de danse ? C’est bon signe ! Soutenir son bassin passe par une contraction du périnée auquel s’ajoute l’accélération de l’effort physique. Votre descente de sang est plus importante mais pas la quantité sur le temps de menstruations.

 

Le temps de menstruations

La période de vos menstruations peut être réduite si votre activité sportive est importante. Cependant, la disparition ou l’irrégularité de vos règles sont mauvais signe (sauf s’il y a une volonté de grossesse). Consultez sans attendre un.e professionnel.le de santé car il y a un risque de fragilisation des os notamment.

Enfin, on évite la petite astuce d’enchaîner deux plaquette de pilule pour éviter sa période de règles. La pilule est un moyen de contraception et non de menstruation, même si l’on dit qu’elle enlève les boutons et régule les règles. Avant d’essayer cette technique, si vous y tenez absolument, il faut d’abord consulter son.sa médecin car toutes les plaquettes ne le permettent pas.

Conseil pratique – Danser pendant ses règles

Les règles pendant les cours de danse : parlons-en 

Réduire le phénomène des règles à l’intime est dommage. Partager ces expériences permettrait de rendre compte de la diversité des sensations et de rendre exponentiel les possibilités. De plus, quel que soit le genre, chacun devrait être à même d’expliquer et d’écouter cette particularité corporelle. Vous vous sentez différentes durant cette période, alors votre professeur.e de danse peut aussi modifier son travail afin de mettre en avant vos performances physiques. Et n’hésitez pas à témoigner en commentaire sur la façon dont vous vivez cette période pendant vos cours de danse. 

 



Commentaires (5)

  • Merci pour cet article ! J’ai personnellement toujours vécu les règles pendant les cours comme un « non-événement », dans le sens où c’était naturel et n’entravait pas nécessairement la pratique. Ce n’était pas tabou non plus puisque les filles réglées portaient généralement un short noir par-dessus le justaucorps, toléré pour être plus à l’aise et porter des protections hygiéniques, par exemple. La danse m’a toujours fait du bien pour soulager les douleurs, même si de rares fois j’ai dû m’abstenir et me contenter de regarder le cours. On s’habitue vite à l’inconfort de certaines positions avec l’habitude, et peut-être que les nouvelles protections comme la culotte menstruelle offre de nouvelles solutions pour les jeunes filles (moi en tout j’aurais été ravie d’en avoir !)

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  • Magalie

    Très bonne idée de sujet dont on parle très peu!
    Pour ma part, une semaine avant mes règles je suis en très petite forme, mais cela ne m’a jamais fait rater un cours. J’arrive fatiguée, mais pendant le cours j’oublie sans le vouloir les malaises ou désagréments et sans faire des prouesses, je profite au moins de ces 2h de danse en profitant de l’endorphine! La difficulté c’est surtout de se bouger jusqu’au cours!
    Pendant les règles j’utilise un tampon (la cup ne tient pas assez bien) et un protège slip de secours.
    Je n’ai qu’un très mauvais souvenir d’une fuite sur un tutu blanc un jour de gala quand j’étais ado (le siècle dernier!) à une époque où on parlait tellement pas des règles: la honte suprême, le cauchemar!

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  • Marie

    Merci mille fois !
    Lorsque j’étais adolescente j’aurais aimé lire un tel article.

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  • Sophie

    Merci d’en parler!
    Je me suis déjà posée la question pour ma fille de 11 ans qui pratique la danse intensive en sport études.
    Elle n’a pas encore ses règles mais elle a dans son sac tout le nécessaire au cas où car elle est en justaucorps 15h par semaine!
    Par contre, pour les 1ères règles, on oublie tampons et coupes menstruelles. Trop jeune.
    Donc le moment venu, j’opterai pour les culottes, certainement plus confortables et écologiques 🙂

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  • Pellen

    Bonjour, je n’ai pas mes règles depuis 1 semaine mais je pratique intensivement la danse 15heures par semaine et j’ai eu beaucoup de concours ce mois ci. Pensez vous que l’absence de règles est liée à cela ?
    Merci

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