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La Danse et la grossesse 2/5 – Le premier trimestre

Danser en état de bonne espérance est un moment de partage et de bien-être entre vous et votre bébé. Continuons ainsi notre dossier « La Danse et la grossesse » et, après le temps de l’annonce, penchons-nous sur le premier trimestre. Ces premiers mois ne sont pas les plus faciles. La fatigue, les nausées, l’envie souvent de ne pas annoncer la bonne nouvelle tout de suite, le corps qui se modifie déjà, sont autant de bouleversements à digérer. Et la danse dans tout ça ? Elle a toute sa place et ne représente pas de danger pour ces premiers mois. Mais sa pratique doit parfois s’adapter à vos difficultés du premier trimestre. Le maître-mot de ce premier trimestre ? Écouter son ressenti ! 

La danseuse Ashley Bouder pendant sa grossesse

Petit récap’ de la professeure de danse

La grossesse se rapproche de l’Art : c’est un état limité dans le temps où votre corps et votre esprit créent une œuvre. Les changements physiques et émotionnels sont importants et nécessaires. Cependant, telle la création d’une œuvre, ils ne sont ni immédiats ni identiques et peuvent prendre divers chemins. À ce titre, le suivi médical et spécialisé est indispensable. Il n’est pas remplaçable par des interprétations ou des conseils. Votre santé physique et mentale prime

 

Ma grossesse mentalement – Trouver la bonne place pour son cours de danse 

Le corps est une formidable machine qui, au bout parfois de seulement quelques jours, vous indique ce gros changement par des gênes et douleurs. Votre esprit peut parfois instinctivement les déceler, d’autres fois l’esprit est trompeur et le début de la grossesse passe inaperçu. Il est alors fort possible que l’annonce de votre grossesse se fasse durant ou à la fin de ce premier trimestre. Je vous invite donc à continuer la lecture de cet article et à l’agrémenter par notre premier épisode : « La danse et la grossesse : l’annonce ». 

Envie de danser mais petite forme

Ce nouvel état décuple les émotions. Elles modifient la perception de vous-même, de votre entourage et de votre environnement. D’où cette volonté du corps médical d’inciter à pratiquer une activité physique modérée de 30 minutes par jour durant ce premier trimestre. Une recommandation qui n’est donc en rien incompatible avec votre ou vos deux cours de danse par semaine. 

Mais entre l’immense fatigue qui vous a saisi sans préavis ou/et les nausées qui parfois vous clouent au lit, ne serait-ce qu’arriver au studio de danse vous semble être un parcours du combattant et vous vous demandez comment font les autres.  Sans oublier que vous cherchez, parfois sans succès, la tenue de danse qui pourra apporter un meilleur maintien à votre poitrine décuplée. S’ajoute à cela parfois la volonté de taire votre état et d’attendre la fin du trimestre pour annoncer la nouvelle, et donc l’appréhension de croiser vos camarades et professeure de danse.

Alors où caser votre passion de la danse entre nausées, boulot et rendez-vous médicaux ?

Instaurer une nouvelle routine

L’idée est d’installer et de maintenir une bonne forme physique grâce à la danse sans volonté de performance ou de compétition. Si besoin, changez l’horaire de votre cours ainsi que son niveau. Pourquoi ne pas aussi ne faire qu’une partie du cours ? 45 minutes par exemple, le temps d’une barre complète, voire du début du milieu. Prévenez votre professeur.e de danse en amont, en justifiant par exemple d’une grosse fatigue ou d’un temps disponible plus réduit si vous ne souhaitez pas encore lui annoncer la nouvelle. 

Vous êtes enceinte de quelques semaines et vous êtes en pleine forme, sans fatigue ni nausée ? Profitez-en ! Et continuez vos cours de danse comme à votre habitude. 

Dans tous les cas, le but de votre pratique de la danse est de garder une belle image de soi, maintenir la forme pour lutter contre l’anxiété ou un syndrome dépressif lié à tous ces bouleversements. Détente et bien-être sont les clefs, le tout agrémenté de régularité. Bannissez l’intensité.

La danseuse Mathilde Froustey pendant sa grossesse

Ma grossesse physiquement – Les Do et Don’t des cours de danse 

En préambule : la pratique dansée n’est pas un risque ni de prématurité, ni de post-terme tant qu’elle est suivie, accompagnée et réfléchie.

Votre programme bien-être pour ces trois premiers mois sera pour certaines d’entre vous inchangé. La danse permet de maintenir un travail en aérobie et un renforcement musculaire de l’ensemble du corps.

À faire/Ne pas faire  

– Votre attention se porte sur la zone du bassin, l’auto-grandissement de la colonne. Peut-être vous sentez-vous déjà limité sur cette zone, les cambrés se réduisent, les penchés vous angoissent. Cependant il vous faudra apprendre à visualiser et mobiliser cette zone.

– Placez votre respiration à chaque mouvement, ne faites pas d’apnée durant l’exécution. Votre fréquence cardiaque progressera rapidement dès ce premier trimestre, votre respiration deviendra plus profonde avec un volume courant plus important. Apprenez à en être consciente et à la cadencer.

– Si votre cours aborde le travail de la chute, du pas de deux, des portés, mettez-les entre parenthèses. Abordez alors d’autres aspects que vous offrent les danses : l’équilibre, le regard, les ports du bras, etc. Toutes ces choses si importantes auxquelles on ne porte parfois pas suffisamment attention en temps normal ! 

– L’ensemble du cours doit prendre en compte un temps d’échauffement, d’introspection et de récupération indépendamment du cours proposé. S’ajoute une hydratation suffisante et régulière. L’environnement de travail doit être suffisamment aéré afin de ne pas subir des sueurs abondantes ou des bouffées de chaleur. Et oubliez le temps de récupération en hammam et/ou sauna.

La question des sauts

Les sauts en cours de danse provoquent souvent de nombreuses interrogations pour les femmes enceintes. Votre médecin vous les déconseillera souvent car il ignore votre force et maintien musculaire sur la zone du bassin et du périnée. Mais si vous pratiquez la danse régulièrement, lors de ce premier trimestre, il n’y a aucun danger à sauter. Cependant, même en sachant cette donnée, vous hésitez toutefois à vous lancer… Alors testez et ressentez. Et faites selon votre ressenti ou comme on dit « votre intuition féminine ». L’idée est de nourrir votre fibre artistique et les liens qui la composent. 

Attention

Votre souplesse s’améliore pendant ces premiers mois de grossesse. Mais elle ne se fait cependant pas sur la masse musculaire mais sur les ligaments et les articulations, créant ainsi une hyperlaxité ligamentaire. Cette nouvelle mobilité a son revers : si vous êtes sujette à des entorses, attention, cette instabilité peut entraîner leur retour et leurs répétitions.

 

Quelques précisions

Malgré tous ces progrès dansés des contre-indications sont à signaler.

Si vous souffrez d’hypertension ou d’une maladie respiratoire ou cardiovasculaire, soyez très prudente quelle que soit la pratique sportive.

Si vous souffrez de diabète gestationnel, un traitement et des recommandations nutritionnelles doivent s’associer à l’activité physique, comme une collation avant ou durant le travail dansé.

Les bénéfices engendrés par la pratique de la danse sont significatifs pour trois heures de cours par semaine. Mais si vous êtes addicts, attention : certaines études médicales indiquent que, au delà de 7 heures par semaine, il peut y avoir une augmentation du risque d’une fausse couche spontanée. Mais ce nombre d’heures est indicatif, vous devez le replacer dans votre contexte personnel, à savoir si la danse est votre métier ou votre loisir. 

 

Après l’annonce, le premier trimestre de la grossesse est là pour installer et/ou confirmer de belles habitudes qui transmettront les prémices de la danse à votre ou vos bébés. Gardez votre ressenti comme ligne de mire ainsi que votre suivi médical.

 



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