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Casse-Noisette de Rudolf Noureev par le Ballet de l’Opéra de Paris (repris 2023) – Qui voir danser sur scène ?

Casse-Noisette au Ballet de l’Opéra de Paris pour la période de Noël ? Cela n’arrive pas si souvent ! La dernière reprise de la version de Rudolf Noureev d’après Marius Petipa, la seule en cours dans la compagnie en ce moment, n’avait pas été reprise depuis neuf ans. C’est donc toute une nouvelle génération qui s’empare des rôles principaux, avec quelques Étoiles reprenant un ballet avec lequel elles ont souvent débuté. Tant pis alors pour cette production qui n’avait pas laissé d’excellents souvenirs : l’excitation des nouvelles distributions fait le charme de cette reprise, tout comme la magie de Noël distillée tout au long du premier acte. Le point sur les couples principaux à voir durant toute cette série (les rôles secondaires n’ayant pas été communiqués…), qui se tient du 11 décembre au 1er janvier à l’Opéra Bastille.

Note : une grève a fait annuler les deux premières représentations, des 8 et 10 décembre.

Mise à jour : 17 décembre.

 

La distribution Débuts excitants

Inès McIntosh (Clara) et Paul Marque (Drosselmeyer/Le Prince) : les 11, 20 et 23 (soirée) décembre.

Voilà le duo qui fait courir les Balletomanes ! Et qui aura tout aussi pour plaire au public néophyte. Inès McIntosh, jeune danseuse d’à peine 20 ans qui monte de façon stratosphérique dans la hiérarchie, étrenne son premier rôle d’Étoile quelques semaines après avoir été nommée Première danseuse. Et aura pour partenaire Paul Marque, Étoilé par temps de Covid qui séduit à chaque nouvelle proposition. Ils sont jeunes, ils sont beaux, ils sont très école française, ils ont la virtuosité, le charme et l’élégance : ce duo-là, on y croit fort ! Et pourquoi pas le début d’un long travail de partenariat ? Cela se pourrait bien.

 

Casse-Noisette de Rudolf Noureev – Paul Marque et Inès McIntosh en répétition

 

La distribution noureevienne

Sae Eun Park (Clara) et Mathias Heymann (Drosselmeyer/Le Prince) : les 29 et 31 décembre.

EDIT – Mathias Heymann étant finalement forfait, il est remplacé sur toutes ses dates par Germain Louvet. 

Sae Eun Park et Mathias Heymann avaient été associés en 2015, sous Benjamin Millepied. Les voici de retour ensemble, avec un sacré chemin parcouru pour les deux : une longue attente avant une nomination puis un parcours éclatant pour elle, un chemin sinueux et jonché de blessures puis un retour en confiance pour lui. Mathias Heymann reste peut-être le meilleur danseur « Noureev » de l’institution, comprenant la chorégraphie parfois tarabiscotée et sachant en faire quelque chose de profondément naturel. Elle mène sa technique superlative – la plus brillante de la Maison aujourd’hui – toujours au service de la musicalité et de la trame narrative. Voilà un duo qui a beaucoup pour s’accorder sur ce type de ballet, à suivre avec intérêt, et un beau cadeau pour la Saint-Sylvestre.

 

Casse-Noisette de Rudolf Noureev – Sae Eun Park et Mathias Heymann en répétition

 

Les distributions Souvenirs

Dorothée Gilbert (Clara) et Guillaume Diop (Drosselmeyer/Le Prince) : les 13, 16 et 19 décembre.

Myriam Ould-Braham (Clara) et Germain Louvet (Drosselmeyer/Le Prince) : les 14, 17 et 22 décembre.

MISE À JOUR : Myriam Ould-Braham étant blessée, elle est remplacée par Sae Eun Park (Clara) aux côtés de Germain Louvet (Drosselmeyer/Le Prince) : les 14, 17, 22 et 26 décembre. 

Sur le papier, ces duos ne sont pas forcément ceux qui nous séduisent le plus. Mais Casse-Noisette représente pour tous une belle étape dans leur parcours. C’est sur ce rôle que Dorothée Gilbert a été nommée Danseuse Étoile. Deux saisons avant sa retraite, elle continue de le danser avec toujours la même passion – elles ne sont pas si nombreuses à faire ça. Myriam Ould-Braham aussi a abordé Clara dans ses premiers rôles, et continue de le danser à quelques mois de la retraite. Et l’on se réjouit de découvrir ce rôle par des danseuses qui auront une toute autre maturité. Pour Germain Louvet aussi Casse-Noisette représente un premier rôle d’Étoile, une étape toujours fondamentale. Quant à Guillaume Diop, il continue de dévorer les prises de rôle avec passion et envie. Alors oui, l’association Dorothée Gilbert et Guillaume Diop ne nous a toujours pas convaincus. Germain Louvet et Myriam Ould-Braham sont tout en harmonie mais ne semblent pas avoir grand-chose à se dire. Mais la magie de Casse-Noisette peut agir !

 

Casse-Noisette de Rudolf Noureev – Guillaume Diop et Dorothée Gilbert en répétition

 

Les distributions « Le talent est dans tous les grades »

Marine Ganio (Clara) et Marc Moreau (Drosselmeyer/Le Prince) : les 23 (matinée), 25, 28 et 30 décembre.

Héloïse Bourdon (Clara) et Thomas Docquir (Drosselmeyer/Le Prince) : le 1er janvier.

José Martinez n’oublie pas la génération plus ancienne, celle des trentenaires. Il offre ainsi une très belle opportunité à Marine Ganio, Sujet. Mise en valeur par Benjamin Millepied, elle avait dit adieu aux personnages de premier plan sous Aurélie Dupont. Ce premier rôle est un beau cadeau pour une danseuse à la forte personnalité. L’association avec Marc Moreau, qui brille dans le classique et impose sa maturité scénique, a aussi tout pour fonctionner. Héloïse Bourdon a également droit à une belle récompense. Elle assure toutes les séries depuis un an, les premiers et seconds rôles. Si elle ne semble pas être dans les plans de la direction pour l’étoilat, la voilà toutefois récompensée de sa constance et de sa générosité en scène. Idem pour Thomas Docquir – encore dans la catégorie « Jeune talent », souvent remplaçant, qui a là une très belle prise de rôle avec une soliste expérimentée. Une jolie façon de démarrer l’année.

 

Casse-Noisette de Rudolf Noureev – Thomas Docquir et Héloïse Bourdon en répétition

 




 

Commentaires (7)

  • Dominique VEILLON-PERRIN

    C’est parfait quand il n’a pas grève !
    Que vais je dire à mes petites filles desormais ? Leur cadeau dd Noël est annulé.
    Alors oui je suis colère

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  • Lucie Turlay

    Même chose ! Cadeau de noël de mes petites filles pour le 23 en suspens !
    Je suis aussi en colère. Il y a peut être d’autres moments pour faire grève.

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    • Myriam

      Dans le même cas que vous : cadeau de Noël pour notre fille de 6 ans prévu le 23/12… Quand saura-t-on ? Ce suspens est insoutenable !

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  • Christian Louboutin

    Pour moi c fini l’opéra de Paris. Pas compensation pour l’annulation grève. Ce sera Londres. Aussi très en colère.

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  • Alex

    Bonjour, merci pour ces mises à jour. Sait-on pourquoi Héloïse B. est en général distribuée 1 fois seulement sur les grands ballets classiques? Il me semble que sur le lac elle n’avait également qu’une date? Je pensais qu’il s’agissait du fait qu’elle n’est pas étoile mais Marine G. est distribuée cette fois 4 fois et Ines M. 3 fois. Merci 🙂

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  • Flora

    Des l’annonce de Héloïse Bourdon en Clara je me suis précipitée pour prendre des billets Cette ballerine est magnifique et tellement plus singulière que les autres . Elle apporte en scène toutes les qualités et les émotions qu’on attend des grandes danseuses :la classe , la technique , la beauté, le magnétisme le charme , la profondeur , la créativité . Je l’avais déjà vu dans ce rôle où elle était merveilleuse tout comme dans le Lac où elle a toujours été la meilleure et la plus envoûtante . Hâte d’être au 1 er Janvier

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  • Manish

    Bonjour,
    Je ne suis pas un spécialiste du ballet et vient tout juste de regarder la deuxième représentation, diffusée à la télévision fin 2023, que j’avais enregistrée il y a bientôt un an

    Guillaume Diop était assez scolaire, il fait trop attention à sa partenaire, comme quelqu’un qui passe un examen et qui oublie de jouer

    Dorothée Gilbert semblait un peu rigide et trop âgée pour son partenaire si jeune

    De plus, en regardant des représentations étrangères sur internet, la première déception est la comparaison avec la fée du sucre ici amalgamée avec Clara qui finalement interprète assez mal sa danse, aucune féerie, on a presque l’impression qu’elle est robotique

    D’ailleurs même le celesta est à peine audible alors que c’est l’air le plus célèbre du ballet

    Je regrette que la partie chinoise n’ait rien conservé de chinois. C’était une vision exotique de la Chine à l’époque, rien de raciste et personne ne va au ballet pour voir un documentaire ethnographique authentique. D’ailleurs, les chinois eux-mêmes ne s’en sont jamais plaints, les critiques viennent que de blancs bien-pensants

    La représentation de la pastorale et la danse des fleurs furent parfaites et les enfants à la hauteur

    Le gros point fort de cette version, les costumes, pour le coup beaux et qui échappent au kitsch habituel

    Dommage que cette version sombre soit la seule présentée à Paris

    Les américains qui présentent plusieurs versions à chaque Noël savent garder la magie, la technique et surtout ne dévient pas trop de l’original

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