Casse-Noisette de Rudolf Noureev par le Ballet de l’Opéra de Paris – Inès McIntosh et Paul Marque
Voilà neuf ans que le Ballet de l’Opéra de Paris n’avait pas présenté Casse-Noisette, dans la version habituelle de Rudolf Noureev d’après Marius Petipa. La dernière reprise ayant laissé une impression mitigée quant à la vigueur de cette production, ce retour en scène pour ce Noël 2023 était attendu avec une certaine appréhension. Las ! La relecture vaguement psychanalytique – et surtout terriblement embarrassante autour du fantasme d’un homme âgé sur une enfant de 12 ans – a définitivement fait son temps. Sans compter la chorégraphie du deuxième acte boursouflée et vite indigeste. Restent les interprètes ! Inès McIntosh fut épatante en Clara, crevant la scène pour son premier rôle d’Étoile. Partenaire attentif, danseur brillant au jeu d’acteur en verve, Paul Marque se montra sous son meilleur jour en Prince/Drosselmeyer. Le couple donna tout l’éclat d’une soirée sinon bien terne.
Que de choses peuvent se passer en neuf ans ! Que de ballets peuvent paraître dépassés en moins d’une décennie, comme tant d’œuvres peuvent y trouver une nouvelle vigueur. Revoir le Casse-Noisette de Rudolf Noureev d’après Marius Petipa au Ballet de l’Opéra de Paris penchait plutôt, a priori, du côté du premier sentiment. Neuf ans plus tôt, le ballet gardait un certain charme malgré un deuxième acte incompréhensible et loin de la magie de Noël. Restait la trame narrative. En faisant interpréter les rôles de Drosselmeyer et du Prince par un seul et même danseur, Rudolf Noureev a bloqué le ballet dans une autre époque, celle où l’on croit qu’une enfant de 12 ans peut fantasmer sur un vieil oncle de 50 ans (spoiler alert : cela n’arrive jamais. Jamais). Mais il y a neuf ans, cela n’apparaissait pas si prégnant. L’on pouvait ne pas y faire attention, ne pas le remarquer. Et une nouvelle direction ou d’autres répétiteurs et répétitrices peuvent justement donner un tout nouvel élan à des passages paraissant poussifs.
Là, donc. La chorégraphie apparaît toujours aussi amusicale. Surtout, la trame narrative qui pouvait passer au second plan apparaît désormais dans toute sa problématique. Car que de choses sociétales ont bougé en neuf ans ! Me Too est passé par là, Le Consentement de Vanessa Springora aussi. Les affiches du film tapissant les murs de Paris laissent un goût étrange aux abords de l’Opéra Bastille. Pourtant, ce Casse-Noisette démarre bien, à peu près. Tout est toujours un peu trop sage à l’Opéra de Paris. Y compris chez les Petits rats, très en place mais un peu trop studieux pour un jour de Noël (alors que nous ne sommes pas encore au 24, mes enfants sont dans un état d’excitation bien autre). Mais le charme opère. Il y a ces décors chaleureux, ces multiples personnages, cette musique enivrante de Tchaïkovski, ce goût des soirées lumineuses et des souvenirs joyeux de l’enfance. Et il y a ces deux artistes dans les rôles principaux qui illuminent la scène et transcendent le tout. Pour son premier rôle d’Étoile, la jeune Inès McIntosh prouve que sa récente nomination de Première danseuse n’est pas usurpée. Elle embrasse la scène avec un naturel désarmant autant qu’enthousiasmant et prend l’espace avec naturel et joie. Sa technique est sûre, on le savait déjà. Elle est surtout déjà affûtée, aboutie, jouant de la musique. La danseuse arrive ainsi à faire des variations bien tarabiscotées de Rudolf Noureev une danse la plus naturelle et vivante du monde. Son jeu et sa caractérisation du personnage montrent là encore une belle maturité. Sa Clara est entre deux âges. Elle n’est plus vraiment une enfant qui s’amuse des poupées, elle regarde parfois les groupes de gamins de loin… même si l’on se demande si parfois, elle n’aimerait pas les rejoindre encore un peu. C’est une vision très touchante de la pré-adolescente, toujours portée par un bonheur de danser qui irradie tout sur son passage.
Paul Marque se montre tout aussi enjoué. Alors que l’on ne le connaissait pas forcément très bon acteur, il donne à Drosselmeyer un ton comique bienvenu, très en verve, donnant le ton et le rythme de la soirée. Luna Peigné (Luisa) et Chun-Wing Lam (Fritz) sont de joyeux seconds rôles, dans le ton et assumant crânement leur moment de soliste. Malgré les défauts d’une première que l’on sent un peu malmenée par les grèves des répétitions, tout se passe au mieux. Les choses se corsent un peu au moment du cauchemar. L’intrigue (que l’on connaît pourtant par cœur !) n’est pas des plus lisibles sur une scène excessivement dans la pénombre. Mais Inès McIntosh et Paul Marque, par leur investissement dramatique de tous les instants, sauvent le tout. Même le fait que le Casse-Noisette se transforme en Prince aux traits de Drosselmeyer passe inaperçu. Le deuxième est tellement grimé qu’il est difficile de savoir qu’il s’agit d’une seule et même personne (certes, il suffit de lire la feuille de distribution, mais le plus important reste ce que l’on voit en scène). D’où sort ce beau Prince charmant ? On ne sait trop où, mais quelle importance : nous sommes dans Casse-Noisette où tout peut arriver et où nous ne sommes pas à une incongruité près.
Et le couple principal y met tellement de cœur qu’il est difficile de ne pas tomber sous le charme. Inès McIntosh se transforme petit à petit en une jeune fille, presque lyrique dans ce magnifique pas de deux. Paul Marque est l’image du Prince charmant prévenant, sans jamais tomber dans la caricature du Prince charmant prévenant, en donnant toujours du sens et du soin à chacun de ses pas. Ils transforment un adage qui veut devenir indigeste en un moment de poésie pure, portée par la plus belle musique qui soit. La Valse des Flocons, une petite merveille de danse de groupe où chacune donne l’impression d’être soliste, à l’ambiance fantasmagorique et mystérieuse, conclut d’une bien jolie façon un premier acte qui, malgré ses défauts, sait opérer de son charme.
Le deuxième acte est une autre paire de manches. Entre la famille de Clara qui revient sous forme de cauchemar, les Rats qui refont une petite visite, Drosselmeyer qui repart et revient, Clara transformée en une créature terrorisée et passive (il y aurait en même temps de quoi), et le tout qui se transforme en Salon Louis XV écrasant, difficile d’y comprendre quoi que ce soit. La magie n’opère pas, par plusieurs problèmes. D’abord les danses de caractère apparaissent dépassées et non exemptes de clichés. Il ne suffit pas de s’appeler « Danse des acrobates » pour ne plus être le poncif d’une danse chinoise, ou de supprimer les maquillages pour ne plus aligner les stéréotypes. Si l’on ajoute à ça une chorégraphie qui ne semble pas avoir de sens, l’on obtient un divertissement indigeste – excepté Clara Mousseigne, et surtout Bianca Scudamore, qui ont su donner un peu de sens à la Pastorale. Ces divertissements ne sont jamais faciles, tant la musique de Tchaïkovski joue aussi dans cette veine. Mais certain-e-s chorégraphes y ont réussi.
Puis la Valse des Fleurs et le Grand pas, pourtant sonnant comme l’apothéose, d’une absolue magnificence à l’oreille, apparaissent comme écrasants. Rudolf Noureev aimait la difficulté. Les défis, le dépassement, font aussi partie de ce que l’on aime dans le ballet classique. Mais il y a ici l’impression de voir une accumulation de difficultés techniques sans aucun sens, sans aucune transcendance. Juste pour le plaisir un peu sadique de mettre danseurs et danseuses en difficultés. Il est ainsi difficile d’en vouloir à la compagnie d’avoir, peu ou prou, fait n’importe quoi. La Valse des Fleurs a ainsi montré une désynchronisation perplexe, ponctuées de chutes et autres entrées ratées (pensée pour le danseur qui s’est retrouvé sans partenaire pendant les deux premières minutes et qui a dû vivre un grand moment de solitude). Si Paul Marque s’en est sorti avec les honneurs, Inès McIntosh, si sereine depuis le début du ballet, est apparue faillible dans sa variation. Mais comment se sortir de quelque chose d’aussi peu organique, d’aussi peu musical ? L’on ne peut que remercier les artistes d’avoir tenté, bon an mal an, d’y mettre un peu de lyrisme.
Mais chorégraphie, musicalité, tout cela peut se discuter. Ce deuxième acte se montre surtout problématique par l’histoire qu’il sous-tend, bien plus explicite qu’au premier acte. Sommes-nous vraiment dans le rêve de Clara ? Ou plutôt dans celui de Drosselmeyer ? Car c’est lui qui amène l’action, qui la délie là où il veut – la passivité du personnage de Clara, jeune fille si vive au premier acte, y apparaît presque absurde. Quant au final, il laisse un grand sentiment de malaise. Clara sort de chez elle toute perturbée par son songe. Et croise dehors, sous la neige, Drosselmeyer lui faisant un clin d’œil, faisant comprendre que c’est bien lui qui tire les ficelles. Ce n’est donc pas le rêve d’une enfant de 12 ans envers son vieil oncle que l’on voit sur scène, ce qui est déjà problématique. Mais bien le fantasme du vieil oncle sur sa nièce de 12 ans, ce qui est inacceptable.
L’on se demande comment est-il possible que personne, au sein de l’institution, ne se soit visiblement rendu compte du problème de cette dernière scène. Néanmoins, les errances de cette production de Casse-Noisette ne se limitent pas à ce tableau final. Cette production ne semble plus avoir grand-chose à donner. Si ce ne sont ses interprètes, qui y mettent tout leur cœur et leur passion. Ils mériteraient mieux.
Casse-Noisette de Rudolf Noureev d’après Marius Petipa et Lev Ivanov par le Ballet de l’Opéra de Paris à l’Opéra Bastille. Avec Inès McIntosh (Clara), Paul Marque (Drosselmeyer/le Prince), Luna Peigné (Luisa), Chun-Wing Lam (Fritz), Anéome Arnaud (la Mère), Adrien Bodet (le Père), Ninon Raux (la Grand-mère), Jean-Baptiste Chavignier (le Grand-Père), Lorenzo Lelli et Benjamin Adnet (le Roi des Rats), Camille Bon et Roxane Stojanov (deux Flocons), Roxane Stojanov et Jérémy-Loup Quer (la Danse arabe) et Mathieu Contat, Bianca Scudamore et Clara Mousseigne (la Pastorale). À voir jusqu’au 1er janvier 2024.
Patricia Duval Caporossi
Casse Noisette etait le ballet de Noël parfait, attendu depuis et payé depuis avril 2023 !!!
Mais voilà les premières séances ont été supprimées, pour cause de grève du personnel pendant les répétitions…. Et maintenant s’il faut attendre 9 ans pour le voir ???!!!
Léonard
Il y a des personnes qui voient le vice partout. C est vraiment incroyable de détourner chaque moment et de charger avec les fantasmes d esprit malsain .allez plutot voir simplet dans blanche neige
Favereaux
Seules les bêtes à sang froid ont du venin et le critique acerbe est de cette espèce
Roy
Personnellement j y étais hier, un vrai enchantement, des performances magnifiques, et il m avait effectivement échappé avant de vous lire qu il s agissait là d un nouveau combat pour les insatiables wokeurs de ces débuts d année 2020. Le mal est caché partout mais vous vous faites fort de le débusquer ! Bravo ça laisse admiratif
Cecilia
Mais pourquoi chercher le mal partout ?
Pourquoi cracher sur nos traditions ?
On va à l’Opera pour la danse, pour la musique, pour le spectacle. Et non pour s’allonger sur un divan de psy !
Si on ne peut pas respecter un grand danseurs et chorégraphe comme Noureev, on peut au moins se taire.
Pourquoi on doit toujours lire des commentaires acides sur le travail de l’Opera?
Au lieu des critiques steriles, Il voudrait mieux avoir de la considération pour les efforts innombrables accompli par toute la troupe (danseurs,couturières techiniciens,misiciens etc.) pour aboutir à des spectacles étincelants de couleurs, de magie et de bravure.
Stephane
On a bien compris que l’auteure de cet article n’aime ni les traditions, ni Noureev. Chacun est libre de penser ce qu’il veut. Pour ma part, je prends les traditions pour ce qu’elles sont: une partie de notre histoire, une pierre sur laquelle notre société s’est construite. Un film des années 30 peut paraitre surané… et pourtant cela peut être un pur chef-d’oeuvre. Vouloir comparer une histoire de plus de 100 ans et une chorégraphie de plus de 30 à la société d’aujourd’hui ne peut conduire qu’à un mal-être qui transpire dans cet article. Il ne faut pas se tromper de combat et d’époque. Et savoir apprécier un spectacle vivant et historique à sa valeur, en appréciant les costumes, les tableaux, les décors, le chef et les musicien, les danseurs… et l’incroyable travail réalisé par tous pour notre bonheur! J’y étais le 16 decembre (Dorothée Gilbert & Guillaume Diop) et la salle toute entière ne s’y est pas trompée! C’est un signe…
Gardons notre énergie pour les combats de notre époque sans déboulonner les statues de notre histoire (cela correspond à une autre époque, d’autres moeurs, …)
Revallier
Vu ce soir.
Trés honnêtement, je trouve que vous voyez malice ou il n’y en a pas. Drosselmeyer est aussi magicien.
De plus confondre prince charmant et Drosselmeyer, comme vous le dites vous même il faut regarder la distribution.
Casse noisette n’est pas un prince beau mais il le devient dans les rêves de Clara. Son oncle ? Ou la poupée. Comme le disent certains vous voyez beaucoup de mal entre les lignes.
Vous relevez néammoins l’excellente tenue de rôle des danseurs, et leurs engagements. J’ai noté des tableaux qui m’ont laissé hors du temps et dans un rêve, d’autres moins réussi (les masques, la danse espagnole, les danses à la française un peu plates), mais franchement et sur le spectacle en entier une belle réussite pas à 100% mais rien qui mérite le rejet. Le couple principal Marque / McIntosh est superbe avec des passages difficiles réussis à la perfection. Bravo.
Pierre
Madame Bertrand, si vous considérez que ce ballet est une incitation à la pédophilie, pourquoi sur votre site présentez vous les différents ballets Casse-Noisette delà fin d’annee2023? En faire la promotion c est pas joli quand même…
En plus, dans votre analyse, vous n’avez sauf erreur pas mentionné que les auteurs sont des hommes blancs, et en outre, l’origine du compositeur.
Limitez vous à la danse, ce que vous connaissez et ne vous essayez pas à la psychologie
Garigo
Laissez-nous donc profiter de la magie d’un spectacle réservé depuis longtemps !
Fabienne
Je rejoins les commentaires précédents .
Non mais franchement , se permettre de trouver » inacceptable » un prétendu » fantasme » que la direction de l’ institution aurait du débusquer , on est où ? En Urss où les spectacles devaient être approuvés par le parti ?
Quant aux « clichés » parait il véhiculés par les danses chinoises et autres , oui peut-être et alors ? Il ne faut plus représenter aucun étranger ?
Il reste que le corps de ballet n’est clairement plus à la hauteur de ce qu’ il était , et que les difficultés techniques de la chorégraphie de Noureev dépassent maintenant son niveau , ce n’est pas la peine d’ aller chercher des excuses fumeuses .
Lvowski
Merci pour ces commentaires qui expriment une lucidité bienvenue devant cette critique partisane et absurde. Certes, Casse Noisettes n’est peut-être pas le ballet le plus réussi de Rudolf Noureyev, mais y projeter de pareils phantasmes est ridicule. On nous dira bientôt que Le Lac des cygnes fait une apologie lgbt des rapports entre Siegfried et Rothbart et que Gisèle, jeune fille mineure, est abusée par Albrecht ! Au secours !
Amélie Bertrand
@ Patricia : les grèves se sont finalement calmées. Et l’on espère revoir Casse-Noisette avant 9 ans, cela semble être le souhait de la direction actuelle.
@ Léonard, Roy : Le fantasme d’une filleule de 12 ans sur son parrain âgé, ce n’est pas un fantasme de ma part : ce sont les mots de Rudolf Noureev. C’est comme cela qu’il expliquait cette version, très clairement. Je n’invente rien. De mon point de vue, la mise en scène dit l’inverse : il s’agit d’une fantasme du parrain sur sa filleule, et j’explique pourquoi. Personnellement, je trouve cela malsain et oui, la question de savoir si cela peut être donné aujourd’hui se pose.
@ Favereaux : avez-vous lu notre critique si enthousiasme de la soirée Kylian qui a lieu en même temps ? Ou du Lac des cygnes la saison dernière ? Si l’on est enthousiasme, on le dit. Si on ne l’est pas, on le dit aussi. C’est pour cela que DALP est lu. Libre à vous ensuite de ne lire que les critiques positives d’un spectacle, c’est tout à fait de votre droit de lecteur et spectateur.
@ Cécilia : « s’allonger sur un divan »… Noureev revendiquait une vision psychanalytique de son Casse-Noisette. Difficile de ne pas aborder ce point, quand elle est à la base de cette relecture (et assumée par le chorégraphe). Et critiquer une version n’a rien à voir avec cracher sur les traditions. On adore Casse-Noisette à la rédac’ ! Mais on a le droit de ne pas en apprécier toutes les versions.
@ Stéphane : c’est tout de même bien mal nous connaître. A longueur de saisons sur DALP, nous défendons ardemment le ballet classique, Giselle, Le Lac and co et leur intemporalité. Il y a plein de relectures différentes de ces ballets, et non, toutes n’ont pas forcément bien passées les années.
@ Revallier : A partir du moment où le Prince et Drosselmeyer sont dansés par la même personne, c’est compliqué… Encore une fois, je n’invente rien. C’est revendiqué par Noureev.
@ Pierre : vous ne devez pas avoir lu la chronique : je critique la version de Noureev, pas le ballet en lui-même. C’est pour cela que nous multiplions les articles dessus : il y a des versions, anciennes comme récentes, absolument magnifiques et à découvrir. Et encore une fois, Noureev lui-même revendiquait sa vision psychanalytique de cette relecture.
@ Garigo : alors ne venez pas lire les critiques 🙂 (et vous en avez parfaitement le droit).
@ Fabienne : je ne suis pas sûre que le niveau de la compagnie ait baissé. Quand on les voit au Concours de promotion, ou les spectacles de l’école de danse, je ne vois pas comment on peut dire cela. Par contre, oui, il s’agit d’artistes différents. Peut-on monter les oeuvres de quelqu’un mort il y a 30 ans ? Cette question se pose tous les jours dans le ballet classique. Parfois oui, parfois non. Ces ballets ne cessent d’évoluer. Quant aux danses de caractère du deuxième acte, il ne s’agit pas de ne pas représenter d’étranger, mais des clichés qui peuvent y être véhiculés. La scène finale a mis mal à l’aise de nombreuses personnes du public (pourtant fan de l’Opéra de Paris, pas du tout dans un esprit wokiste). Je serai effectivement intéressée de connaitre le ressenti en interne.
@ Lvowski : encore une fois, cette vision du fantasme de la filleule sur son parrain était revendiquée par le chorégraphe, nous n’inventons rien.
Loiseau
Vous voyez le mal partout, arrêtez avec ce wokisme ridicule qui nous envahit.
Je vous rappelle que Casse Noisettes est un conte. Restez plus simple svp
Denis
Merci Amélie pour votre critique. Je vous rejoins tout à fait sur la nécessaire vigilance quant au message véhiculé par certains ballets classiques. J’avais été très gêné par le Mayerling de McMillan l’année dernière. Votre travail critique est précieux et c’est la magie de ces histoires que de pouvoir être retravaillées, réinterprétées par chaque génération. On peut apprécier une œuvre tout en relevant ces aspects problématiques.
Alex
Merci pour cette critique qui apparement ne plaît pas à tout le monde malgré le fait que vous citez l’intention déclarée du chorégraphe. J’ ai personnellement apprécié le côté sombre du ballet ainsi que les difficultés technique rendues féeriques par des interprètes excellents!!!. Cependant, comme vous, je trouve très malaisant le double rôle parrain / prince sachant que Nureev avait lui même revendiqué cette lecture nauséabonde… je ne vois pas ce que le ballet perdrait à avoir des danseurs différents pour les deux rôles. Mais à la lecture des commentaires… on comprends que le chemin est encore long.
Sabine
J’avais entendu dire que José avait confié à Charles Jude la mission de revisiter / dépoussiérer les chorégraphies de Noureev. A-t-on plus d’informations sur ce travail ?
Darin
Revisiter / dépoussiérer = aujourd’hui, censurer tout ce qui nous dérange, aseptiser.
Demander cela à l’interprète du faune, c’est croquignolesque.
Sandrine
Bonjour, Pourriez-vous citer vos sources s’il vous plait ?
» Le fantasme d’une filleule de 12 ans sur son parrain âgé, ce n’est pas un fantasme de ma part : ce sont les mots de Rudolf Noureev. »
Merci
Hug
Euridyce.
J’ai eu l’occasion de voir le ballet sur France 5 vendredi 5 janvier et mes impressions sont très mitigées…la distribution des rôles titres était décevante…lui trop jeune , immature dans le rôle de Drosselmeyer, elle trop mûre pour le rôle,manquant de fraîcheur et de spontanéité. Le pas de deux final très fébrile,sauf la coda . Point de magie dans ce conte de Noël, éclairage sombre ,danses trop académiques et le tout manquant de fantaisie.Rien à voir avec la version féerique du New-York city ballet !! Mais il faut saluer le niveau technique des danseurs et du corps de ballet :impeccable.!! mention spéciale pour les flocons de neige …