Charlie Keffert, gagnant de « Prodiges » saison 10 : « Mon modèle ? Cesar Corrales, principal au Royal Ballet »
Le 4 janvier, Charlie Keffert, 16 ans, a été désigné grand gagnant de la dixième saison de Prodiges, devant le jury composé de Marie-Claude Pietragalla, Gautier Capuçon et Julie Fuchs. Un an après la victoire de Sacha Meunier, la danse se retrouve de nouveau à l’honneur de cette émission. Charlie, en formation au VM Ballet à Toulouse (grand pourvoyeur de jeunes candidats talentueux de Prodiges) a commencé la danse à l’âge de 6 ans à Barcelone. Pour DALP, il revient sur sa victoire, cette expérience audiovisuelle riche et évoque ses projets.
Pourquoi vous être inscrit au casting de Prodiges ?
Mon professeur au VM Ballet, Matthew Madsen, me l’a proposé. De nombreux danseurs et danseuses de mon école ont déjà participé à l’émission. Quand il m’en a parlé, je n’ai pas hésité. C’est une expérience unique pour un jeune danseur. Et puis, je regarde cette émission depuis des années.
Comment s’est déroulé le tournage ?
Nous avons enregistré les émissions fin octobre. Le rythme est intense. Il faut se familiariser avec un plateau de télévision, les caméras mais au final c’est génial de pouvoir danser avec un orchestre et des choristes. Et puis, l’ambiance est incroyable. Beaucoup de bienveillance les uns envers les autres. On noue des amitiés solides en très peu de temps.
En finale, vous êtes apparu un peu plus fébrile sur le Requiem de Verdi que sur l’ouverture de Guillaume Tell de Rossini lors de la demi-finale. Vous aviez davantage de pression ?
La production nous impose des musiques et il faut s’adapter. Avec mon professeur, nous avons changé sept fois la chorégraphie sur le Requiem de Verdi. Nous avons beaucoup travaillé. Cette variation demandait davantage de gravité, de solennité. Cela m’a permis de travailler l’interprétation. C’était très formateur au final.
Dès la première émission, Marie-Claude Pietragalla n’a pas caché que vous étiez un de ses coups de cœur de cette saison. Quels échanges avez-vous eus avec elle ?
Effectivement, elle m’a tout de suite adressé beaucoup de compliments. Cela m’a fait du bien d’entendre ses mots. Elle m’a aussi dit de m’ouvrir à d’autres registres, notamment le contemporain. Depuis que j’étudie au VM Ballet je découvre d’autres types de danse que le classique. Cela m’enrichit énormément. Depuis le tournage, Marie-Claude Pietragalla me suit et nous avons gardé des liens. Elle souhaite savoir comment va évoluer mon parcours.
Quand elle prononce votre nom à l’issue de l’émission, que ressentez-vous ?
J’avais déjà remporté ma catégorie, ce qui me rendait très heureux. Mais là, quand je comprends que je suis le gagnant de cette 10e saison, c’est un peu comme si la foudre me tombait dessus. Je ne m’y attendais pas, d’autant plus que la danse avait déjà été à l’honneur l’an dernier. J’étais très ému. C’était très intense comme sensation. Les larmes sont montées parce que c’est aussi la fin d’une belle aventure pour tous les candidats. Chacun va repartir de son côté.
Que représente cette victoire ?
Une mise en lumière devant un public très nombreux. Cela compte dans un parcours de jeune danseur.
Qu’est-ce qui vous avez donné envie de commencer la danse ?
L’affiche d’une école de danse devant mon école à Barcelone. Nous vivions en Espagne avec mes parents. Je dansais déjà chez moi. Je regardais des vidéos de ballets. À six ans, j’ai pris mon premier cours et j’ai tout de suite accroché. Quand nous nous sommes installés en France, j’ai continué dans des écoles amatrices. J’étais souvent le seul garçon mais cela ne m’a jamais dérangé. Quand je suis entré au lycée, j’ai pu intégrer le VM Ballet dans un cursus professionnalisant. Je suis actuellement en classe de 1ère.
Que vous a apporté le fait de rejoindre le VM Ballet ?
Pouvoir approfondir la technique garçons, notamment les sauts. J’ai vraiment franchi un cap en quelques mois. Bien sûr, c’est très exigeant, à l’image de l’entraînement d’un sportif de haut niveau. Il faut pouvoir concilier l’enseignement à distance au CNED et les 25-30 heures de danse par semaine. Mais c’est très gratifiant. Parfois, le stress monte mais je ne remets jamais en question mes choix. Je fonce !
Comment allez-vous utiliser la bourse d’études de 10 000 euros que vous avez remportée ?
Elle me sera utile plus tard quand j’intégrerai une compagnie. Les études de danse coûtent cher surtout à l’étranger.
Quels projets dans les mois qui viennent ?
Participer au concours international de Liège. J’aimerais aussi faire un stage cet été, peut-être au Royal Ballet. Je pense aussi préparer le Prix de Lausanne pour l’année prochaine.
Un de vos prédécesseurs est Melvin Lawovi qui danse à l’American Ballet Theatre. Le connaissez-vous ? Est-il un modèle pour vous ?
Melvin est venu donner une master class au VM Ballet il y a quelques mois. C’était un réel plaisir de le rencontrer. Il nous a beaucoup apporté, notamment autour de la technique Balanchine. Il fait une belle carrière. Forcément c’est inspirant. Mon modèle est Cesar Corrales, Principal au Royal Ballet. C’est la compagnie qui me fait rêver.
Vous sentez-vous une responsabilité supplémentaire à l’égard de jeunes garçons qui aimeraient suivre votre exemple ?
Grâce à l’émission, j’ai eu des retours de proches de jeunes garçons qui ont envie de se lancer dans la danse classique. Je suis très content de pouvoir montrer que c’est possible. Mes parents m’ont toujours soutenu et fait confiance dans mes choix. Cette victoire est une grande satisfaction pour eux aussi.
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Zamy
Je suis une grande admiratrice de danse classique
J ai été élevée avec l âge heureux où l interprète principale était delphine Desyeux, cela fut un réel plaisir pour moi.
Nous n étions pas riches, j ai pu faire de la danse uniquement en CP, mais cela ne m a pas empêché de mettre la danse classique en haut de l échelle.
J aime cette discipline pour sa beauté et sa grande rigueur.
Bravo à Charlie, je crois en toi, et tu inspirés les jeunes.
Je crois en ta future belle et grande carrière