Pontus Lidberg, nouveau directeur du Ballet Nice Méditerranée
Après de nombreux mois de flottement, le Ballet Nice Méditerranée a enfin une nouvelle direction. C’est le chorégraphe Pontus Lidberg qui a été nommé à sa tête. Une surprise, même si le chorégraphe est loin d’être un inconnu dans le monde de la danse.
Pontus Lidberg est donc le nouveau directeur du Ballet Nice Méditerranée. La compagnie, qui n’avait plus de direction depuis la mort de Éric Vu-An le 8 juin dernier, qui de part sa maladie avait été présent de façon intermittente depuis plusieurs années, retrouve enfin un nouvel élan. Le chorégraphe suédois prend son poste dès le mois de décembre, sitôt après sa nomination.
Né à Stockholm, Pontus Lidberg apprend aussi bien la danse classique à l’école du Ballet royal de Suède que la danse contemporaine au Conservatoire National Supérieur de Danse et Musique de Paris. Et sa carrière de chorégraphe est à cette image. Après des études à l’Université de Göteborg, mais aussi de médecine, il commence à être un chorégraphe demandé un peu partout dans le monde autour des années 2010. Il crée ainsi aussi bien une pièce sur le vocabulaire académique pour le New York City Ballet – que le Ballet de l’Opéra de Bordeaux a repris il y a peu – que des oeuvres dans une veine bien plus contemporaine, pour le Ballet de l’Opéra de Paris ou le Ballet du Grand Théâtre de Genève. Énormément de compagnies de ballet font appel à lui, comme les Ballets de Monte-Carlo, le Semperoper Ballett de Dresde, le Ballet Royal de Suède, le Ballet Royal du Danemark ou le Beijing Dance Theatre. Très attiré par l’art visuel, Pontus Lidberg aime mêler la vidéo à ses créations comme réaliser des films, notamment Written on water avec Aurélie Dupont. Pontus Lidberg a enfin l’expérience de la direction, puisqu’il a été à la tête de la Danish Dance Theatre, la grande compagnie contemporaine du Danemark, de 2018 à 2022.
La nomination de Pontus Lidberg, véritable nom à l’international, est indéniablement un coup de boost pour le Ballet Nice Méditerranée. Avec un budget restreint et seulement une vingtaine de beaux danseurs et danseuses, la compagnie n’a pu avoir qu’une faible visibilité ces dernières années. Sans compter les problèmes de management, incluant de graves accusations sur le traitement de danseuses enceintes, qui ont émaillé la direction de Éric Vu-An. C’est aussi un véritable virage pour une compagnie auparavant très marquée par l’héritage de l’Opéra de Paris. Mais quelle programmation accompagnera cette nouvelle direction ?
Si l’on suit le communiqué de presse, les créations de Pontus Lidberg auront une large place dans la programmation. “Pontus Lidberg a pour ambition de revisiter les grands classiques du répertoire tout en introduisant des créations inédites qui abordent des thématiques contemporaines. Il souhaite développer une programmation audacieuse et accessible à tous, en plaçant la création au cœur de son projet ». Mais un Ballet d’opéra n’est pas un CCN, il est rare que cela fonctionne lorsqu’il est transformé en compagnie dédiée à un chorégraphe. Qu’en sera-t-il aussi du répertoire, qui doit bien sûr évoluer, mais contient aussi de belles pièces comme Cendrillon de Thierry Malandain ? Qu’en sera-t-il aussi des racines classiques de la compagnie, qui perduraient malgré l’effectif limité de la troupe ? Si Pontus Lidberg a créé pour beaucoup de Ballets, il reste dans un registre aujourd’hui indéniablement plus contemporain.
La première saison de Pontus Lidberg sera donc suivie de près pour comprendre un peu mieux ses ambitions pour le Ballet Nice Méditerranée. Cette nomination donne en tout cas un nouveau souffle à la troupe et une dimension indéniablement plus internationale. Reste à savoir pour quel type de projet artistique.