L’instant série : Smash saison 1
Nom de la série : Smash. Producteur : Steven Spielberg. Thème : les coulisses d’une comédie musicale à Broadway. Grande sœur proclamée : Glee.
Forcément, avec ce pedigree, cette nouvelle série était attendue au tournant. Peut-être un peu trop au vu des critiques dubitatives et des audiences qui n’ont pas tenu le coup. Et c’est bien dommage. Car si Smash n’est pas une série révolutionnaire (et n’a en aucun cas le ton politiquement incorrect de Glee), elle n’en est pas moins un show très attachant, bien fait, et plutôt irrésistible pour tous les amateurs et amatrices de comédies musicales.
Julia Houston et Tom Levitt sont un couple d’auteur-compositeur. Depuis 10 ans, ils enchaînent les comédies musicales à succès sur Broadway. Alors qu’ils comptait se consacrer à leur vie personnelle, ils décident sur un coup de tête de monter un nouveau projet : une comédie musicale sur la star absolue, Marilyn Monroe. En quinze épisode, Smash se glisse ainsi dans les coulisses de Broadway, du lancement de l’idée à l’avant-première à Boston : castings, worshop, production, construction, mise en scène, et bien sûr tensions, rivalités, moments d’abattement ou de grande euphorie, rien n’est oublié. Le tout est couplé de quelques histoires sentimentales, histoire de rendre les personnages plus vivants et attachants. Et oui, être artiste et amoureux-se n’est pas facile tous les jours.
Et cette plongée au cœur de Broadway est indéniablement réussie. C’est une ruche dont les touristes de New York n’ont pas idée, des centaines de personnes qui s’affairent en coulisses pour que le spectacle fonctionne le soir. Et encore plus qui rêvent de gloire en assurant les chœurs, en espérant un jour de décrocher le rôle principal.
La qualité de Smash repose en fait sur deux aspects : les personnages et la musique. Les premiers, tout d’abord, sont très réussis. Ce ne sont pas des rôles exubérants, différents. Ils sont assez normaux si l’on peut dire, sauf qu’ils vivent pour leur art, et que cela pose forcément des problèmes. Julia et Tom sont un adorable couple de compositeurs, très attachants et émouvants, parfois drôles. Elle est une quadra ont le couple bat de l’aile, lui aimerait bien se caser à 37 ans, mais enchaîne les relations sans lendemain avant de tomber amoureux de l’un de ses danseurs. Ils se débattent dans la vraie vie comme chacun de nous, se posant les mêmes questions. La seule différence est que, dès qu’ils sont près d’un piano ou d’une page blanche, leur imagination s’emballe, avec une vraie passion du music-hall.
Autour gravitent des personnages indispensables à une comédie musicale : Derek, le metteur en scène à la Black Swan mais plus complexe qu’il n’y parait au départ, la productrice Eileen, qui pour la première fois se lance sans son mari, avec qui elle vient de divorcer, le jeune loup Ellis, et bien sûr les deux jeunes premières. D’un côté, il y a Ivy, sur Broadway depuis dix ans, ultra-professionnelle et qui aimerait bien décrocher son premier grand rôle. De l’autre, Karen, jeune provinciale un peu naïve qui vient de débarquer, mais dont la fraîcheur séduit tout le monde. Qui des deux incarnera Marilyn Monroe ? Le suspens perdure jusqu’au dernier épisode.
Ensuite la musique. Il était bien sûr impensable de lancer une série sur Broadway sans une bande-son qui tienne le coup et de belles chorégraphies. De temps en temps, les acteur-ice-s se lancent dans une chanson connue, à la manière de Glee, mais le plus intéressant n’est pas là. Toute une partition a en fait été créée autour de cette comédie musicale sur Marilyn Monroe. Des chansons taillées pour le succès, que le public découvre au fur et à mesure des épisodes et des répétitions, et s’approprient petit à petit.
A l’image de la série, cette comédie musicale n’est pas forcément novatrice. Il est d’ailleurs intéressant de voir que, chaque fois que les personnages veulent la moderniser, cela échoue lamentablement. Alors, oui, peut-être que cela est un peu cliché. On n’échappe pas à la grande chanson avec envolée de l’orchestre, au duo intimiste, au passage latino, au numéro sexy ou sur un terrain de sport. Mais les chansons et les mise en scène fonctionnent tellement bien que cela n’a pas d’importance. On apprend par cœur la chanson d’ouverture de Marilyn, on s’enthousiasme face aux chorégraphes pétillantes et enlevées, qui rappellent tellement l’âge d’or de Broadway. Smash n’est pas révolutionnaire, mais c’est une déclaration d’amour à tous ces grands classiques. Et c’est tellement bien fait qu’il serait dommage de bouder son plaisir. Mention spéciale d’ailleurs à toute la troupe de danseurs et danseuses, excellents, qui sont pour beaucoup dans la réussite des numéros.
L’ombre de Marilyn Monroe plane aussi sur la série. Évidemment, on parle beaucoup d’elle, de sa psychologie, de ses films et de son histoire. C’est aussi un hommage à sa carrière. Cette impression est accentuée par la ressemblance qu’a Ivy avec la star, physiquement, mais aussi dans sa tête. Cette chanteuse rêve de gloire, est prête à tout pour y arriver. Mais malgré son assurance, elle n’est qu’une petite fille étouffée par sa mère, star de Broadway (jouée d’ailleurs par Bernadette Peters, qui l’est dans la vraie vie).
Il serait donc dommage de bouder Smash, même si c’est vrai que quelques surprises dans la psychologie des personnages n’auraient pas forcément fait de mal. Mais les numéros de danse et de chant, si bien exécutés, valent presque à eux seuls le détour.
Estelle
ça à l’air sympa !! On peut regarder ça sur quoi ?
confuciusjj
JE SUIS D ACCORD !!! Completement et totalement . Si vous ratez cette série et que vous aimez les comédies musicales , ou Broadway , c’est un grand dommage pour vous. Ils ont réalisé un casting d’enfer et les histoires refletent tres bien la vrai vie de ces artistes.
Ps J adore ce site. Dommage que le prix des places soit aussi élevé à l opera !!!
Amélie
@ Estelle : Avec un procédé qu’Hadopi me défend de parler par ici 😉 La série a été diffusée vaguement sur TF1, elle a dû sortir en DVD depuis.
@ Confuciusjj : Smash est un vrai régal !