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Les Plumes d’Or de la saison 2013-2014 sont attribuées à…

La fin de la saison a sonné. Il est donc plus que temps de remettre les Plumes d’Or de la saison 2013-2014.

Cette saison fut pour le moins disparate, entre des moments très émouvants, des adieux, des nominations et beaucoup de choses qui furent vite oubliées. Curieuse impression aussi d’avoir eu une saison très ramassée, où la plupart des spectacles marquants eurent lieu en fin de saison. Mais place à la remise des prix ! 84 spectacles en lice, et les gagnant-e-s sont…

plume-d-or-2013-2014

 

Plume d’Or du spectacle : les adieux d’Isabelle Ciaravola sur Onéguine de John Cranko. Tout y était dans ce spectacle. Un chef-d’oeuvre porté par un quintette d’interprètes formidables et un  corps de ballet enthousiasmant, une dernière scène qui transperce le coeur et 30 minutes de saluts chaleureux, festifs et populaires. Un très beau spectacle et une très émouvante soirée d’adieux.

Plume d’Or du ballet classique : Giselle par le Royal Ballet de Londres, Roberta Marquez et Steven McRae. Une très belle production théâtrale, des Étoiles brillantes et toute une ambiance au second acte. Une troupe très en forme.

Plume d’Or du spectacle contemporain : la soirée du Nederlands Dans Theater au Théâtre de Chaillot, une superbe troupe et trois oeuvres frappantes. La jeune génération de chorégraphes est à chercher en Europe du Nord.

Plume d’Or du spectacle en plein air : le Béjart Ballet Lausanne dans les jardins du Château de Versailles. Un écrin de choix pour une superbe troupe, qui a été pensé pour mettre en valeur les ballets.

Plume d’Or du moment de bonheur : Nicolas Le Riche dansant Le Boléro de Maurice Béjart à la fin de sa soirée spéciale, la joie de danser à l’état pur.

Plume d’Or du total non-dédain de la virtuosité : Le Corsaire par l’English National Ballet, menée par Tamara Rojo en reine éternelle. De la pure technique sans une once de psychologie, mais quel régal. Également nominées : Iana Salenko et Kim Kimin dansant le grand pas de deux de Don Quichotte lors de La Nuit des Étoiles de Bruxelles, un pur régal.

Plume d’Or de l’humour : Olga Esina et Manuel Legris dans La Chauve-Souris lors du Gala Manuel Legris, vraiment drôle.

Plume d’Or de la musicalité : Vortex Tempotum d’Anne Teresa de Keersmaeker.

Plume d’Or de l’instant de grâce : Ghislaine Thesmar faisant travailler Giselle au CND à des élèves du CNSMDP.

Plume d’Or de la performance : Érection de Pierre Rigal, plutôt fascinant.

Plume d’Or de la perplexité (pour être gentille) : The crimson house de Lemi Ponifasio. Fuyez.

Plume d’Or de la découverte chorégraphique : Alexeï Ratmansky. Sisi. Après deux cuisants échecs (donc la création de Psyché), j’ai vraiment découvert ce chorégraphe, d’abord avec Illusions perdues (qui a de nombreux défauts, mais aussi des qualités), surtout par ses pièces pour les troupes américaines. J’aime me réveiller cinq ans après tout le monde.

Plume d’Or de la déception chorégraphique : Aurélien Bory. Après des pièces enthousiasmantes, Plexus et Azimut ont déçu.

Plume d’Or du danseur de l’année. : Nicolas Le Riche. Parce que.

Plume d’Or de la danseuse de l’année : Eve Grinsztajn. Doux Mensonges de Jiří Kylián, Olga dans Onéguine, surtout Mademoiselle Julie de Birgit Cullberg, Eve Grinsztajn a montré toutes ses qualités d’interprète et une grande régularité sur tout la saison. Une artiste que l’on ne voit pas forcément Étoile mais qui sait marquer la scène. Et en l’absence des stars, sait très bien occuper les premiers rôles.

Plume d’Or du danseur international : David Hallberg, applaudi de Moscou à New York en passant par Paris.

Plume d’Or de la danseuse internationale : Diana Vichneva, entre une création rien-que-pour-elle de Jean-Christophe Maillot, une dixième saison triomphale à l’ABT ou des représentations enthousiastes à Paris.

Plume d’Or du Jeune Fougueux Bondissant : Kim Kimin, Premier soliste du Mariinsky découvert lors de La Nuit des Étoiles à Bruxelles.

Plume d’Or de l’invité officiel de dernière minute : Evan McKie à l’Opéra de Paris. Peut-être serait-il temps de lui envoyer une invitation en bonne et due forme ?

Plume d’Or de l’enthousiasme généralisé dès qu’il apparait : François Alu. Mention spéciale pour son Frollo dans Notre-Dame de Paris, d’une grande force dramatique.

Plume d’Or de la personnalité artistique : Sofiane Sylve, bluffante en Balanchine (à peu près dans tout en fait).

Plume d’Or de la soliste multi-fonctions : Sabrina Mallem dans La Belle au bois dormant.

Plume d’Or du jeune espoir masculin : Hugo Marchand, de son concours de promotion à sa médaille de bronze à Varna.

Plume d’Or du jeune espoir féminin : Hanna O’Neil, virtuose, charismatique et qui n’a pas froid aux yeux.

Plume d’Or du sexy boy : Friedemann Vogel dans Mono-Lisa d’Itzik Galili lors du Gala Manuel Legris. Une certaine unanimité sur la question. Également nominé : Audric Bezard pour l’ensemble de son oeuvre lors des répétitions publiques.

Plume d’Or de la sexy girl : Eve Grinsztajn dans L’Après-midi d’un Faune lors de la soirée Nicolas Le Riche.

Plume d’Or de la production : La Belle au bois dormant par l’Opéra de Paris. Costumes et décors superbes, troupe au diapason… Même si les couples principaux furent parfois un peu étranges, ce ballet a fait un retour réussi en scène.

Plume d’Or de la soirée dont on attendait beaucoup, et puis en fait non : la soirée Balanchine/Millepied.

Plume d’Or de la soirée dont on n’attendait rien, et puis en fait si : la soirée Robbins/Ratmansky

Plume d’Or du plus beau costume : le tutu de la danseuse dans La Fille du Pharaon vu au Gala Manuel Legris.

Plume d’or du pire costume : la tunique du danseur dans La Fille du Pharaon vu au Gala Manuel Legris.

Plume d’Or du questionnement : Mais comment peut-on faire un aussi joli costume pour elle et un aussi mauvais costume pour lui dans un même pas de deux ?

Plume d’Or du décor : le décor mouvant de Shoot the Moon de Sol León et Paul Lightfoot.

Plume d’Or du claquage de rétine : Notre-Dame de Paris de Roland Petit, avec en vrac Florian Magnenet en blond, Karl Paquette en brun, les prostituées du premier acte et les zombies du deuxième. Également nominé : Hervé Moreau en bermuda dans Daphnis et Chloé qui en a traumatisé plus d’un-e.

Plume d’Or du claquage de rétine hors-catégorie : Alizée dansant un truc ressemblant vaguement à un cygne écorché dans Danse avec les stars.

Plume d’Or de la tendance : être danseuse à l’Opéra de Paris et tomber enceinte. Également nominé : être journaliste de presse écrite en France et adorer Daphnis et Chloé.

Plume d’Or du N’attendez pas 10 ans pour revenir : le San Francisco Ballet après sa tournée enthousiasmante à Paris pour Les Étés de la Danse.

Plume d’Or du gâchis : Clairemarie Osta nommée à la direction des études chorégraphiques du CNSMDP, renvoyée un en après pour d’obscures raisons. Et aujourd’hui, pas de vrai projet pour ces classes de danse.

Plume d’Or de l’énorme raté : l’organisation de la soirée Nicolas Le Riche, transformée en soirée semi-privatisée au programme mitigé. L’Opéra de Paris dans tous ses défauts aujourd’hui.

Plume d’Or du débat : Illusions perdues d’Alexeï Ratmansky, mais quelle bouse. Attends, il y a plein de références sur l’histoire de la danse. Non mais enfin, qu’est-ce que c’est pauvre ! Pas pire que Les Enfants du Paradis ! Etc. Également nominé : l’utilité du Concours de promotion, mais ça, ça revient chaque année.

Plume d’Or du transfert : Johan Kobborg qui devient directeur du Ballet de Roumanie. Ou comment attirer tous les regards (et quelques talents) sur une compagnie dont beaucoup ignoraient l’existence jusqu’alors.

Plume d’Or de la promotion attendue (en tout cas dans les pronostics) : Alice Renavand nommée Étoile.

Plume d’Or de la promotion inattendue : Aurélie Dupont qui devient maîtresse de ballet, après avoir déclaré à longueur d’interviews qu’elle ne voulait surtout pas faire ça.

Plume d’Or de la pub danse : Casse-Noisette revisité par Benjamin Millepied, avec Iana Salenko, Steven McRae et Thiago Soares pour une célèbre  boisson alcoolisée.

Plume d’Or de l’Homme-sandwich : Jérémie Bélingard.

Plume d’Or du fantôme de l’Opéra : Jérémie Bélingard, pour la deuxième année consécutive. On ne sait pas si ceci explique cela.

Plume d’Or de la rebelle attitude : Gégé lors de sa chronique de la soirée Balanchine/Millepied. Ça dégomme sur le futur directeur.

Plume d’Or du progrès : le compte Twitter de l’Opéra de Paris. Il n’y a pas plus d’info ni de réponse aux gens, mais au moins, ils ont (presque) arrêté de se ridiculiser. Et c’est tout de même un grand pas en avant.

 

Commentaires (11)

  • J’approuve évidemment le sexy boy de l’année. Je vous ai prévenues !! Pour la peine, la vidéo de la révélation lors d’un précédent gala au Palais des Congrès : https://www.youtube.com/watch?v=Ku7vcOMgIl8

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  • Julia

    Eve Grinsztajn, une artiste que je vois totalement Étoile

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  • Joelle

    Très bien vu comme d’habitude ! En déception chorégraphique, j’aurais mis « Darkness is hiding black horses » de notre cher ami Teshigawara… ou bien en plume d’or de la perplexité aussi… En revanche, je citerais volontiers Germain Louvet en jeune fougueux bondissant, notamment dans son rôle d’Incitatus chevalin du Caligula de N. Le Riche (soirée jeunes danseurs)… Il était même mieux qu’Audric dans le même rôle le 9 juillet !

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  • Joelle

    et dans la rubrique « Soirée inoubliable » je rajouterais volontiers la Dame aux Camélias du dimanche 29 septembre 2013 où Isabelle Ciaravola et Karl Paquette furent géantissimes et nous ont offert l’une des plus belles soirées de danse que j’aie vu jusqu’à présent : l’émotion, la flamboyance, la tragédie, la beauté. Tout y était ce soir-là !

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  • Anne

    Même remarque de Julia : pour moi, la prochaine Etoile, ce devrait être Eve Grinsztajn !

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  • oeufh

    « Plume d’Or de la rebelle attitude : Gégé lors de sa chronique de la soirée Balanchine/Millepied. Ça dégomme sur le futur directeur. »

    Qui est ce gégé et où peut-on voir cette chronique?

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  • Ninon

    L’ennui d’or à Benjamin qui a réussi à lasser avant d’avoir commencé…!

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  • alpha

    merci Amélie pour cette belle année de chronique, billets, passion… et d’humour ! je rajoute une plume d’or ? Agnès Letestu, pour l’ensemble de son oeuvre. Quelle belle soirée d’adieux aussi. Agnès Letestu, Chopin,…

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