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RIP Roland Petit

Vendredi 24 septembre 2010. Le Ballet de l’Opéra de Paris fait sa rentrée, avec une soirée hommage à Roland Petit. Au programme, trois ballets du Maître : Rendez-vous, Le Loup, et le mythique Le Jeune Homme et la Mort. A la fin du spectacle, tous les solistes reviennent saluer sur scène, accompagné du chorégraphe. 

Roland Petit y apparaît comme ce qu’il est : un homme âgé, fatigué, mais souriant après une belle soirée. Les artistes l’entourent, visiblement ému-e-s. Le public l’applaudit à tout rompre. Chacun-e sait que c’est l’une des dernières fois que le chorégraphe foule la scène du Palais Garnier. 

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Roland Petit décède quelques mois plus tard, le 10 juillet 2011, à Genève où il résidait. 

Le début du parcours de Roland Petit ressemble celui de n’importe quel danseur. A neuf ans, il devient élève à l’Ecole de Danse de l’Opéra, avant de rentrer dans le corps de ballet à 16 ans. Sa mère, Rose Repetto, est celle qui va créer la célèbre marque de danse. 

La carrière de Roland Petit est rapide, à 20 ans, il est déjà sujet. Mais un an plus tard, il claque la porte, et prend son indépendance. 

S’ensuit plus de 60 ans de création, un peu partout dans le monde. Il lance Les Ballets des Champs-Elysées, les Ballets de Paris et les Ballets de Marseille, qu’il dirigera pendant 26 ans. Il se marie à Zizi Jeanmaire, camarade de l’Opéra et sa muse éternelle. Et surtout, il crée une multitudes de ballets, novateurs, forts, dont certains sont devenus des incontournables de l’histoire de la danse. Beaucoup sont au répertoire du Ballet de l’Opéra de Paris, la maison-mère, beaucoup sont aussi dansés à l’étranger. Et puis il y a aussi les revues, les comédies musicales, les films… 

Roland Petit était l’un des derniers grands maître du XXe siècle, après Maurice Béjart, ou dans un tout autre style Pina Bausch. A 87 ans, chacun savait qu’il ne serait pas éternel. Mais ses ballets sont tellement universels que le chorégraphe paraissait sans âge. CarmenLe LoupNotre-Dame de ParisProust ou les Intermittences du cœurLe Fantôme de l’OpéraClavigo… Il y en a eu beaucoup.

Pour ma part, s’il n’en restait plus qu’un, ce serait Le Jeune Homme et la Mort. 20 minutes d’émotion intense, un pur chef-d’oeuvre. Ici, dans la version avec Rudolf Noureev et Zizi Jeanmaire. 


Rudolf Noureev Le jeune homme et la mort par Doloresdu92

Et vous, que retiendrez-vous de Roland Petit et de son oeuvre ? 

Commentaires (5)

  • J’avoue que je retiens aussi le jeune homme et la mort!
    Le ballet où on ne peut qu’être scotché! J’y avait emmené une amie, qui n’aimait pas spécialement la danse. Elle c’était un peu ennuyée sur le Rendez-vous et le Loup mais après le jeune homme, elle était restée collée à son siège et m’en parle encore aujourd’hui.
    Il y a aussi le final de l’Arlesienne, Carmen… J’aime beaucoup ses ballets en fait! Les danseurs doivent également énormément l’apprécier quand on voit qu’il est tout les ans la superstar des choix de variation aux concours de promotion de l’ONP.

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  • Charlotte

    Pour moi aussi c’est le Jeune Homme que je retiens! Je pense qu’on ne peux pas rester de marbre en voyant ce ballet, c’est un véritable chef d’oeuvre! Je n’ai jamais vu l’Arlésienne mais je viens d’aller sur youtube, le ballet a l’air d’y être dans sa totalité; je vais donc me cultiver un peu!
    Sinon dans les documentaires, il donnait une image de quelqu’un de passionné et passionnant, extrêmement cultivé… et puis très doué! Dire qu’il avait 22 ans quand il a créé le jeune homme… 😯 En même temps je vais reprendre une de ses citations qu’Ariane Bavelier a écrite dans sa nécrologie aujourd’hui: Quand je vois des danseurs qui, à 45 ans, se mettent à la chorégraphie parce qu’ils arrêtent de danser, j’ai envie de leur dire : «Mes chéris, si Mozart avait commencé à faire du piano à 45 ans, on aurait été bien embêtés : il est mort à 38 !» 😀

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  • Fab

    Le Jeune homme et la mort également. Avant de le voir à l’Opéra de Paris, j’avais dû le visionner une cinquantaine de fois sur YT. C’est un de mes ballets préférés. Il fallait oser le mettre en scène et il y a parfaitement réussi sans tomber dans l’écueil « grand guignol ». En plus, la musique est sublime. Un chef-d’œuvre pour résumer…

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  • Merci pour ce très bel article….
    Ce que je retiens de Roland Petit c’est le rôle qu’il donnait aux femmes, très souvent « diaboliques », ensorceleuses et sensuelles, comme dans Le Jeune homme et la mort, le Rendez-vous mais aussi la Chauve Souris, peut-être mon ballet préféré.

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  • @ Toutes : je vois que nous partageons le même coup de coeur.

    @ Cams : J’imagine que ça doit être très agréable à danser. Roland Petit est indissociable de l’Opéra de Paris pour moi, il a su si bien mettre en valeur la compagnie.

    @ Charlotte : j’aime beaucoup cette citation ! Pour lui la chorégraphie n’était pas pour remplacer la danse, c’était vraiment une vocation. Et c’est vrai que plusieurs danseurs aujorud’hui ne le voit pas forcément comme ça.

    @ Anne-Laure : Tout à fait, enfin des rôles féminins qui sortent de la princesse ou de la femme rêvée. 

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