Un avant-goût du Chant de la Terre – En répétition
Une nouvelle création de John Neumeier, Le Chant de la Terre, est attendue à l’Opéra de Paris dès le 24 février, au Palais Garnier. À quelques jours de la première, le chorégraphe, trois Étoiles (Laetitia Pujol, Mathieu Ganio et Karl Paquette) et la cheffe de chant Vessela Pelovska se sont livré-e-s à une séance de travail en public.
C’est Agnès Letestu qui ouvre la séance. Elle explique que la chorégraphie a été terminée la veille. « Maintenant, il faut arrondir les angles« . Puis John Neumeier entre en scène. Soucieux d’expliquer sa nouvelle création, il s’adresse au public en français (alors que la répétition en elle-même se déroule en anglais).
Le Chant de la Terre n’est pas une oeuvre narrative. « J’ai créé des figures, des caractères, des êtres humains« , raconte le chorégraphe. « J’ai essayé de monter quelques petites pièces, qui j’espère ont un sens« . Son travail semble ainsi être dans la ligne de sa Troisième Symphonie de Mahler (Le Chant de la Terre est aussi une oeuvre de Mahler, compositeur qui a beaucoup inspiré le chorégraphe).
La répétition démarre par le prologue. Laëtitia Pujol commence à danser dans le silence. Sur scène, Mathieu Ganio est allongé, Karl Paquette se tient derrière lui. Les mouvements sont amples, profonds. John Neumeier donne quelques indications en anglais, pour approfondir les gestes à leur maximum, mais il laisse danser ses interprètes. « Dans ce prologue, j’essaye d’installer les figures principales du ballet et leur différence« . Mathieu Ganio semble en avoir le rôle principal, « Il est un peu comme une pièce de la terre« , explique John Neumeier.
Le deuxième passage est d’ailleurs un solo du danseur Étoile. « Ce monologue est une sorte de méditation« , raconte le chorégraphe. Cet extrait se déroule sur le deuxième mouvement du Chant de la Terre, qui est pour John Neumeier « la clé de toute la symphonie« . Mathieu Ganio se glisse à merveille dans cette danse fluide, grande (et petit pincement au coeur pour Hervé Moreau qui y aurait lui-aussi trouvé un beau terrain d’expression). John Neumeier insiste sur l’ampleur des mouvements, notamment sur le travail des bras. Il demande ensuite un plus grand contraste entre les parties lentes et celles plus rapides, plus acérées.
Le chorégraphe fait également répéter un pas de deux entre Laëtitia Pujol et Mathieu Ganio, puis un duo entre ce dernier et Karl Paquette (un peu malade mais vaillant). Qu’est-ce qui unit ces deux personnages masculins ? « Jusqu’à hier, je n’étais pas sûr de leur relation. Maintenant je sais, mais c’est un secret« , ajoute avec un brin de malice John Neumeier. Il ponctue ses remarques aux danseurs par des explications au public sur son attachement à la musique de Mahler, pour lui « la plus grande musique du XXe siècle« ).
Clap de fin au bout d’une heure, les artistes sont chaleureusement applaudis par un public d’habitué-e-s. Si cette répétition fut très intéressante par son contact direct avec John Neumeier, elle n’a finalement que peu levé le voile sur cette création. Un grand rôle masculin s’y dessine cependant. Rendez-vous le 24 février pour la découvrir dans sa totalité.
alena
Merciiiii Amélie! hâte!!!
Anna
Lectrice assidue de votre site, je me décide à vous dire que je l’apprécie énormément. Merci ! J’étais à la répétition, j’attends avec impatience de voir le ballet lundi, mais navrée de ne pas y voir Hervé Moreau. Avez-vous des nouvelles de ses blessures ?
Encore merci pour la qualité, le tenue et le dynamisme de D a l P ! J’apprécie énormément Danses avec la plume dont je suis lectrice assidue et jusqu’ici silencieuse. Bravo à toute votre équipe