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Laura Hecquet nommée Danseuse Étoile

Laura Hecquet a été nommée Danseuse Étoile du Ballet de l’Opéra de Paris, après la représentation du Lac des Cygnes du lundi 23 mars 2015. La danseuse y faisait sa prise de rôle.

Laura Hecquet - Concours de promotion 2014, variation imposee (Le Lac des Cygnes)

Laura Hecquet – Concours de promotion 2014, variation imposee (Le Lac des Cygnes)

Laura Hecquet est donc la première Danseuse Étoile nommée par Benjamin Millepied, devenu Directeur de la Danse en novembre dernier. Aucun bruit ne circulait particulièrement autour de cette nomination. Laura Hecquet devait faire sa prise de rôle d’Odette/Odile le 1er avril. Mais la danseuse a dû remplacer Ludmila Pagliero blessée, et a fait sa première le 23 mars. Laura Hecquet dansait avec Audric Bezard, aussi Premier danseur, qui pouvait donc également prétendre à une nomination.

Une carrière démarrée en 2002

Laura Hecquet est née en 1984. Après des études au CRR de Paris, elle rentre directement en seconde division à l’École de Danse de l’Opéra de Paris, en septembre 2000. Elle est de la même promotion que Mathilde Froustey.

Laura Hecquet est admise dans le corps de ballet en juillet 2002. Un an plus tard, elle participe à la soirée Jeunes danseurs et danseuses, où elle danse le pas de deux Javotte, créé par Jean-Guillaume Bart pour l’occasion. Coryphée en 2004, elle est promue Sujet en 2005. En octobre 2006, elle reçoit le Prix du public Arop et le Prix du Cercle Carpeaux.

Une belle carrière s’ouvre ainsi devant elle. Mais comme Mathilde Froustey, Laura Hecquet reste au grade de Sujet. Plusieurs années passent sans poste de Première danseuse disponible. D’autres Concours font passer d’autres personnes, lorsqu’elle et sa collègue partaient ultra-favorites. Laura Hecquet doit aussi faire face à une longue blessure, survenue alors qu’elle dansait Myrtha dans Giselle, et qui l’éloigne de la scène tout une saison.

Cela n’empêche toutefois pas Laura Hecquet de danser quelques rôles de soliste : Gamzatti dans La Bayadère, Clémence dans Raymonda, la Reine des Dryades dans Don Quichotte. Plus récemment, elle da dansé Aurore dans La Belle au bois dormant (décembre 2013) ou le rôle-titre de Paquita (octobre 2014 à Montréal).

Laura Hecquet est finalement nommée Première danseuse en novembre 2014. Aucune grande favorite ne se dégageait à l’issue de ce Concours. Laura Hecquet, comme Héloïse Bourdon ou Sae Eun Park, pouvaient prétendre au poste. Il s’agissait visiblement d’un choix de Benjamin Millepied, qui souhaitait la voir monter et la connaissait bien.

Laura Hecquet et Audric Bezard - Saluts de La Belle au bois dormant

Laura Hecquet et Audric Bezard – Saluts de La Belle au bois dormant

Une nomination surprise

Cette nomination apparaît toutefois comme un peu surprenante. Benjamin Millepied donnait l’impression de vouloir plutôt mettre en avant la jeune génération, les vingtenaires. Laura Hecquet, à 31 ans, n’en fait plus vraiment partie. À 20 ans, la danseuse laissait présager un parcours d’Étoile. Mais les aléas de la compagnie en ont décidé autrement. Un passage à 30 ans de Première danseuse ne lui laissait pas forcément espérer une nomination, comme si sa chance était passée. Cette promotion ressemble plus à celles de Brigitte Lefèvre, qui préférait promouvoir des artistes plus âgés.

Laura Hecquet a régulièrement assuré des rôles d’Étoiles, montrant à l’évidence une personnalité de soliste, qui aurait dû être nommée Première danseuse depuis longtemps. Sa nomination d’Étoile paraissait en 2015 moins évidente. La ballerine compte en tout cas de nombreux admirateurs et admiratrices. Elle a devant elle une belle dizaine d’années de carrière pour briller. Bravo à elle.

Une pensée enfin à son partenaire Audric Bezard, qui a pu y croire lui-aussi lorsque la direction est montée sur la scène, et à Mathilde Froustey, au parcours similaire, qui a choisi de s’expatrier pour le même succès. Quant à Héloïse Bourdon, ovationnée quelques jours plutôt dans ce même Lac des Cygnes, espérons que son tour vienne bientôt

 

Commentaires (27)

  • Miam23

    Heloïse avait tellement été ovationnée jeudi dernier qu’il planait vraiment une ambiance de nomination d’étoile. On aurait dit que le public appelait Benjamin Millepieds pour qu’il fasse son discours ! Puis je m’étais fait une raison en me disant qu’il y avait déjà eu beaucoup de nominations récemment … J’aimerais bien avoir l’avis des spectateurs qui on vu à la fois Heloïse et L’aura dans le même rôle. Mais pour moi Heloise a vraiment été géniale dans ce rôle !

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  • Zoey

    J’ai eu la chance d’assister à cette représentation du lac avec Laura Hecquet. Je l’ai trouvé eblouissante, en particulier dans le cygne noir, très expressif et avec une technique sans faille. Elle etait très bien mise en valeur par Karl Paquette et Audric Bezard, partenaires attentifs. Le corps de ballet etait à l’unisson, dans une representation de très haut niveau. Et avec les sauts demesurés de François Alu en prime. Un régal!

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  • MUC

    Félicitations.
    Je ne suis pas une inconditionnelle de L.H. Je l´ai vue dans la Belle
    et ce ne fut certainement pas son meilleur jour. Je ne l´avais pas remarquée avant.
    H. Bourdon est encore très jeune et je pense que de lui laisser un peu de temps pour « murir » n´est pas mal.

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  • J’ai personnellement davantage un faible pour Héloïse Bourdon que Laura Hecquet. Espérons que son tour vienne aussi.
    Je trouve positif de nommer des danseurs plus âgés, avec de la bouteille, en terme de management d’équipe c’est un beau signal…

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  • catherine

    Ai assisté à ce très beau lac, technique infaillible et grâce bouleversante, tout était réuni pour une nomination !

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  • Queri

    Quelle manière merveilleuse de commencer le jour.
    je me connecte à Internet, et la première chose que je lis : Laura Hecquet a été nommée étoile. Je savais que tôt ou tard Laura serait choisie étoile.
    Je l’ai vue danser quelques fois et pour moi, c’était déjà une étoile.
    Quand elle a dansé dans le palais de cristal, elle était vraiment une danseuse UNIQUE,j’oserais dire que celle qui m’a plus captivé des quatre danseuses principales, je crois que ce quand je me suis dit, Laura sera étoile bien tôt, je le pressens.
    Et voilà, je ne me suis pas trompé.

    D’elle me plaît surtout son élégance distinguée tres parisienne qui la fait si exquise.
    Dans la belle au bois dormante ell a été divine, surtout la variation, que je la connais très bien…, chaque pas…, je reconnais qu’elle a été parfaite, et c’est une très difficile variation, et elle l’a exécutée sans aucune erreur et de plus, très bien¡¡¡
    je la félicite. c’était une variation d’ exécution parfaite.

    à nouveau, félicitations à Laura, sans doutes je vais mouvoir ciel et terre pour avoir des billets pour la voir dans Odile et dans Odette qu’elle sera fascinante ¡¡¡¡ et maintenant encore plus en étant étoile¡¡¡
    j’ai la sensation que ce seront deux représentations pour ne pas se perdre.

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  • Lucile

    Millepied n’avait aucun « besoin » de nommer une nouvelle étoile actuellement: elles étaient déjà 10, face à 8 Etoiles masculines. S’il voulait s’affirmer (et remonter sa cote auprès de beaucoup de balletomanes, il faut bien l’avouer) en nominant quelqu’un, Héloise Bourdon ou Francois Alu étaient juste là sous sa main ! Vraiment pas convaincue par L.H. mais félicitations à elle, et laissons voir ce que l’avenir lui réserve…

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  • JL

    Merci à tous pour vos commentaires sur la performance d’hier ! Pour ceux qui n’ont pas eu l’occasion d’y être, c’est très instructif.

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  • hervé

    Je suis ravi par cette nomination !

    Je garde un souvenir émerveillé de son Aurore. Je lui ai trouvé une grâce délicate, un lyrisme moderne et surtout une musicalité exceptionnelle, qu’on trouve chez très peu de danseurs. Emporté par mon enthousiasme, j’avais même crié des bravos sonores, alors même que je venais de la voir pour la première fois et que je ne fais pas ce genre de chose habituellement. Je me suis alors demandé pourquoi elle n’était que sujet.

    Evidemment, je me suis réjoui quand elle est passée Première danseuse.

    Puis, avec cette série du Lac, les discussions sur les nominations possibles allaient bon train, sans qu’à aucun moment son nom ne soit cité. Pour ma part, je me suis mis à en rêver pour elle, me disant que Millepied, pour qui la notion de musicalité est si essentielle, ne pouvait pas rester insensible à une artiste qui en est si prodigue.

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  • claire

    ENFIN!!!!!!!

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  • pascale

    Bonsoir Amélie
    merci pour cet article
    Est ce que Jade va justifier ici sa totale désapprobation quant à la nomination de laura Hecquet?
    ses tweets d’hier soir sont très éloquents. Et même si on peut se lâcher sur Twitter ,le fond du message est bien là.
    et moi, même si je n’ai pas ni son oeil ni sa plume d’ experte , je me demande bien « pourquoi tant de haine?? »

    Au delà de ça je me réjouis sincèrement de cette nouvelle nomination, même si d’autres danseuses le méritent tout autant!

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  • Frederic

    Je suis très , très content pour Laura Hecquet. Son cygne était magnifique, autant que celui de Heloise Bourdon, cependant Laura est plus âgée et je trouve cela juste de la nommer d’abord. Elle possède une aura et une technique bien supérieures à celle de la plupart des étoiles d’aujourd’hui; Depuis tant d’années elle brille dans cette compagnie! En revanche Amélie j’avoue avoir été aussi très choqué par la violence et le mépris des propos de Jade (et d’autres) sur twitter.

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  • alena

    Je suis hyper émue et contente pour elle. Malgré les critiques à son encontre, elle le mérite amplement. Quand bien même elle est une « jeune première danseuse », je trouve que ce titre n’est pas volé. Elle est la classe, le style, l’élégance française – même si c’est devenu clichée de dire cela.
    Bravo!

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  • alena

    Je me permets de répondre (c’est un peu gonflé) : sur twitter Jade a un compte privé, donc elle ne se « déchaîne » pas en public, a priori les danseurs ne peuvent pas la lire s’ils ne sont pas abonnés. Si vous êtes choqué(e)s) par ses propos, vous pouvez toujours vous désabonner. Mais ce qu’elle écrit, en privé, sur twitter, n’a rien à voir avec ses chroniques sur dans avec la plume où elle propose une analyse objective d’une situation. Ce sont deux postures tout à fait différentes que nous en devons pas confondre : il y a Jade personne privée (et déchaînée à la slave) et Jade qui écrit publiquement (et exaltée à la slave).

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  • Bonjour à toutes et à tous,

    L’on m’a fait savoir cet après-midi qu’il y avait eu des esprits échauffés par mes commentaires ironiques (ma marque de fabrique sur Twitter, vous le savez) le soir de la nomination de Laura Hecquet et que certain(e)s auraient aimé que je revienne sur ce point. Par respect pour Danses avec la plume, pour les lecteurs, pour les admirateurs de Laura Hecquet et pour la danseuse, je vais clarifier ici des choses dont le sens a pu être interprété avec trop emphase.

    Premièrement, c’est une surprise pour moi, je ne savais pas que mon avis allait connaitre un tel retentissement et que des lecteurs allaient tant prendre à cœur mes remarques. Elles n’étaient pas clémentes certes et encore moins dentellées mais je pense honnêtement qu’il n’y avait rien de scandaleux. J’ai parlé d’un « manque d’autorité et d’aura » en l’état actuel des choses en tout cas, et d’un « déficit de légitimité » (ma question « rappelez-moi dans quels grands rôles s’est-elle illustrée ? » sur Twitter n’était pas méprisante mais une vraie question de fond). En effet, une excellente première danseuse ne fait pas une Étoile. Une Étoile se démarque, une Étoile a électrisé les foules dans les grands rôles du répertoire, une Étoile a une forte personnalité, une Étoile fait rêver, une Étoile fait parler d’elle. Or, ce n’est pas le cas de Laura Hecquet qui n’a pas encore fait ses preuves dans les rôles phares de l’Opéra national de Paris. Sur ce fondement, la nomination est injuste à mes yeux. L’emploi de l’ironie quatrième degré et un procédé qui m’est propre et que j’entends utiliser pour détendre l’atmosphère. Je l’ai visiblement très mal utilisé hier soir, créant des tensions.

    Pour que le débat prenne une tournure plus honorable (de mon côté en premier), j’avais invité les twittonautes à venir s’exprimer sur cet article, justement dans l’espoir que les partisans de la nomination livreraient leur point de vue, lequel m’intéresse forcément car il est opposé au mien.

    Comme l’a souligné Alena, et je l’en remercie du fond du cœur, il y a un fossé entre mon compte hybride (mi-sérieux, mi-humoristique) sur Twitter où j’écris en 140 signes et les chroniques que j’écris pour Danses avec la plume, plus nuancées et qui reflètent d’ailleurs plus mon véritable état d’esprit. Vous pouvez, si l’envie vous prend, lire mes chroniques : j’avais moi-même demandé à Amélie – rédactrice en chef – de me laisser couvrir la distribution jeunes talents de La Source en décembre dernier. Vous pouvez aller voir ce que j’ai écrit sur Laura Hecquet dans le rôle de Nouredda. Rien d’outrancier. J’ai par ailleurs vanté publiquement (sur Twitter par exemple) les qualités techniques indéniables de Laura Hecquet à l’issue du dernier concours de promotion. Un cygne noir impeccable. Mais voilà, j’avais été beaucoup plus émue par Héloïse Bourdon et Charline Giezendanner ce jour-là, qui avaient par ailleurs fait part d’une prise de risque plus élevée dans le choix de leur variation libre. Je n’ai pourtant fait aucun commentaire désobligeant à l’égard de Laura Hecquet.

    L’attachement que nous portons à tel ou telle artiste de l’Opéra comporte une part de subjectivité et je peux comprendre que certain(e)s éprouvent de l’ affection pour Laura Hecquet. Ce n’est pas une question d’expertise mais bien de ressenti. De mon côté, j’ai une petite chouchoute aussi – parmi les sujets – et j’imagine qu’elle ne fait pas l’unanimité pour des raisons qui appartiennent à chacun. Notre relation aux artistes et à la danse en général est façonnée par notre propre – et si complexe – personnalité. Par mes remarques sur Twitter, à différencier de celles que je formule sur DALP, j’ai voulu souligner que quelques critères plutôt objectifs faisaient défaut à l’intéressée. D’autres balletomanes sont allés dans mon sens, preuve que je n’ai pas totalement dépassé les bornes de ce qui est « dicible ». Comme je l’ai déjà dit par le passé, et réaffirmé récemment, Laura Hecquet a la technique d’une grande danseuse et le physique d’une liane élancée qui sied particulièrement au classique. Mais je maintiens que pour une première nomination de l’ère Millepied, le titre d’Étoile ne m’apparait pas mérité. Qui a une émotion particulièrement forte – sauf hier soir – reliée au souvenir d’une performance de Laura Hecquet ? Il doit y en avoir certes, mais pas assez pour satisfaire le titre d’Étoile.

    Je finirai en précisant que, le directeur artistique distribuant indifféremment des sujets, des premières danseuses ou des Étoiles, cette nomination ne m’affecte absolument pas et ne change rien à l’intérêt que je porte à l’Opéra national de Paris. Je sais que l’année 2015 n’est pas propice à l’humour cinglant mais il ne faudrait pas que la pensée des lecteurs choqués dépasse mes mots. Des phrases de 140 signes écrites sous pseudonyme ne sont pas forcément éloquentes au point de refléter ma vision des interprètes. Cette vision s’exprime plutôt dans mes chroniques, que chacun est bien sûr libre d’apprécier ou pas.

    Sur ce, j’ai été ravie de pouvoir lire des commentaires contradictoires, au-delà des réactions un peu sensibles que certain(e)s ont pu avoir, qui m’apportent un éclairage nouveau sur Laura Hecquet. C’est précisément ce que j’avais appelé de mes vœux en invitant les personnes qui me suivent sur Twitter à commencer un échange constructif ici. Pour bien faire la part des choses entre la petite crapule que je peux être sur Twitter et la chroniqueuse que je suis ici. Je suis russophile certes mais je reste attachée à la pluralité des opinions, que diable ! (C’est d’ailleurs moi qui ai écrit hier soir le commentaire plus haut « Merci à tous pour vos commentaires sur la performance d’hier ! Pour ceux qui n’ont pas eu l’occasion d’y être, c’est très instructif. »)

    Pour ne pas perturber le débat de fond qui a lieu ici, je propose à celles et ceux qui se sentiraient encore insultés par mes remarques hier soir de me contacter par message privé sur Twitter le cas échéant… Ne prenez pas personnellement des remarques qui dézinguent plus un système que des admirateurs (bien légitimes).

    Je vous prie par avance de bien vouloir excuser les éventuelles fautes que j’ai peut-être commises en écrivant très (trop) vite.

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  • julie

    Chère Jade,
    Fervente admiratrice de Laura Hecquet, j’ai été particulièrement génée par vos propos lundi soir sur Twitter et je vais m’en expliquer. Entendons nous bien, chacun a effectivement le droit d’avoir ses préférences, ses chouchous et heureusement sinon que ce serait triste!
    Mais j’ai trouvé vos propos vraiment virulents à son égard et pas vraiment justifiés vu que vous ne l’avez visiblement jamais vue dans de « grands rôles ».
    Je suis Laura Hecquet depuis l’école de danse (et un certain reportage A l’Ecole des Etoiles, qui prend un tout autre sens depuis lundi 🙂 ). Laura a très vite crevé la scène tout comme une certaine Mathilde Froustey même si très différentes et s’est révélé impressionnante à de nombreuses reprises: les soirées Jeunes Danseurs notamment sur Diamants avec Audric Bezard (elle a d’ailleurs eu droit à 2 couvertures du Magazine Danse), Myrtha dans Giselle, Gamzatti dans La Bayadère (plutôt des rôles d’Etoile il me semble…), Manon dans La Dame aux Camelias et s’est retrouvée sujet en seulement 3 ans de corps de ballet.
    Vous connaissez l’histoire, les lois du concours, une direction subitement hostile envers elle ainsi qu’une vilaine blessure l’ont empêchée de monter plus rapidement au grade de Première Danseuse qu’elle méritait.
    Depuis Laura s’est illustrée à maintes reprises: prise de rôle incontestable dans La Belle l’an dernier pour lequel elle a d’ailleurs été nominée aux Benois de la Danse 2014 ainsi que dans le Palais de Christal (je vous invite à relire les critiques de Danse avec La Plume), elle a brillé dans la 3e Symphonie de Malher. A remplacé au pied levé Eleonora Abbagnato dans le Gala Etoiles Japon 2014 où les critiques ont été dithyrambiques à son égard sans parler de Paquita à Montreal où elle a assuré le show en alternance avec Amandine Albisson avec brio.
    Donc excusez moi mais pour reprendre vos propos « Une Étoile se démarque, une Étoile a électrisé les foules dans les grands rôles du répertoire, une Étoile a une forte personnalité, une Étoile fait rêver, une Étoile fait parler d’elle » et bien Laura correspond à tous ces critères. Sa personnalité ne vous touche peut-être pas mais elle en a une et bien marquée assurément! Elle s’est illustrée dans de grands rôles et n’est jamais passée inaperçue.
    Je peux comprendre que vous auriez préféré telle danseuse d’autant plus sur Le Lac… même si je ne suis pas d’accord, je respecte l’opinion de chacun.
    Mais la nomination de Laura est légitime, et elle mérite son titre. A force de courage, de patience et surtout de talent.
    Et si vous ne l’avez pas vue beaucoup danser je vous encourage à aller la (re)découvrir, afin que vous ayez un avis vraiment fondé.

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  • Jade Larine

    En tous cas, il y a du débat 🙂 Et de qualité je trouve sur cet espace. Le « gazouillis » de 140 signes n’est pas le meilleur moyen d’expression, même s’il reste un bon moyen de communication. Les nominations déchaînent les passions…

    Julie : merci pour votre réponse constructive et argumentée. Vous le voyez, on échange plus sereinement et intelligemment ici. Vous éveillez tous ma curiosité quant à l’incarnation d’O/O par Laura Hecquet. Malheureusement, je ne suis pas sûre d’avoir le temps d’aller la voir dans cette série. Je n’ai jamais dit qu’elle était mauvaise danseuse ou que son interprétation du Cygne dual serait forcément ennuyeuse. Mais simplement qu’on ne l’a pas beaucoup vue dans les grands rôles principaux du répertoire au cours de sa carrière. A tort ou à raison. Rien d’injurieux, rappelons-le pour ceux ici qui n’auraient pas vu lesdits tweets et qui imagineraient le pire !

    Toutefois soyez rassuré(e)s, en vrai, je ne mords pas les autres balletomanes 🙂 La dernière fois qu’une lectrice de DALP, par ailleurs amatrice du Bolchoï, a souhaité me rencontrer lors d’un ballet russe, la soirée s’est agréablement poursuivie dans un restaurant du 8e arrondissement en compagnie d’un certain danseur du Bolchoï et d’un danseur de Saint-Pétersbourg… Un bien beau moment de convivialité.

    Terminons sur une note positive : une longue interview de Laura Hecquet sera prochainement publiée sur Danses avec la plume. De quoi réjouir ses admirateurs ou ceux, plus dubitatifs, qui voudraient la connaitre plus en détail.

    Bonne soirée à tous,

    JL

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  • hervé

    Merci à Julie d’avoir rappelé les nombreux mérites et le parcours plus que solide de Laura Hecquet, grâce à une connaissance approfondie de la carrière de notre nouvelle Étoile.
    Quelques commentaires sur les critères énoncés par Jade : « Une Étoile se démarque, une Étoile a électrisé les foules dans les grands rôles du répertoire, une Étoile a une forte personnalité, une Étoile fait rêver, une Étoile fait parler d’elle. »
    D’abord, je trouve plutôt positif que la nomination ne se fasse pas forcément à l’applaudimètre, à la notoriété ou selon la capacité des prétendants à faire parler de soi ou se mettre en avant (faire le buzz comme on dit). On n’est pas dans un concours télévisé et c’est heureux ; on est dans une compagnie menée par un directeur qui a un projet artistique et qui prend ses décisions en connaissance de cause. Comment peut-on douter du choix de Millepied (que lui-même aurait d’ailleurs qualifié d’ « évident ») ? Il a le predigree d’un danseur de très haut niveau et, à ce qu’on dit, il travaille au quotidien avec ses danseurs. On peut donc croire en sa capacité à promouvoir ceux qui le méritent, au moment opportun.
    Pour en revenir au cas de Laura Hecquet, je sens une forte personnalité, non pas au sens exubérant du terme mais plutôt à travers une exigence et une intégrité artistiques supérieures, un amour absolu de son art. On le voit dans sa façon d’être : elle ne cherche pas à briller autrement que quand elle danse ; et elle ne recherche pas le geste beau et admirable qui impressionne, mais le mouvement vrai et musical qui émeut. Je pense que ce petit plus si simple à énoncer fait sa grande différence.
    J’aime beaucoup sa franchise quand elle a déclaré récemment s’être sentie vieille à stagner si longtemps (et si injustement – c’est moi qui l’ajoute) au grade de Sujet, et qu’elle se sent à nouveau jeune grâce à sa nomination, et prête à se donner à 100 %. Il me semble aussi avoir lu qu’elle ressentait le besoin d’être reconnue dans la hiérarchie de la compagnie (je ne me rappelle plus ses termes exacts, c’était sans doute exprimé de manière moins crue ; mais je pense qu’il existe effectivement des gens qui ne parviennent complètement à maturité et qui ne déploient tout leur potentiel qu’une fois qu’ils s’en sentent « autorisés » à le faire à travers une forme de promotion). Maintenant que c’est le cas, je pense qu’elle va véritablement se libérer et briller (au bon sens du terme) plus que jamais.

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  • frederic

    Jade : merci d’avoir entendu nos « plaintes « et d’y avoir répondu, c’est élégant et respectueux. Je ne suis même pas un « fan » de Laura Hecquet, bien que je l’apprécie beaucoup, et aurai réagi ainsi envers n’importe quel danseur « attaqué » de la sorte: maintenant je comprend mieux votre point de vue, même si je ne le partage pas forcément. Vive la danse et la passion ! et souhaitons nous encore beaucoup de débats enflammés, signe que cet art fragile perdure …

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  • julie

    @Amelie : ce n’est pas ce que j’ai écrit, ni voulu dire. J’ai encouragé Jade a retourner voir Laura danser justement pour se faire une meilleure idée car elle ne semble pas l’avoir vue danser beaucoup dans des rôles de soliste. On a le droit de ne pas être touchée. Évidemment. Moi même je n’étais pas touchée par Mathilde Froustey, mais on ne pouvait pas lui enlever un talent indéniable et elle aurait certainement mérite une nomination.
    Mon point était davantage de défendre la légitimité de la nomination de Laura par son expérience. Je ne pense pas que Heloise par exemple ait défendu davantage de rôles que Laura et aurait été plus légitime si on s’en tient à ce critère.
    Bref, il y a plus d’une danseuse formidable à l’Opera aujourd’hui, espérons que chacun y trouve une personnalité qui le séduise et que nous ayons de beaux spectacles à découvrir. Et que nous continuions à débattre dans la bonne humeur et la sérénité bien sur!
    J’ai en tout cas hâte de découvrir votre interview de Laura. D’avance merci pour ça! 🙂

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  • alena

    Je suis assez d’accord avec Hervé : je crois que l’énorme désaccord sur cette danseuse tient fondamentalement à la conception de la danse et de l’art qu’elle propose, conception qui, personnellement, me touche beaucoup : rien de spectaculaire, pas de mise en avant de sa personnalité, de son ego, rien d’exubérant. Je crois que c’est pour cela qu’elle peut ne pas plaire. En revanche, un effacement de soi devant l’œuvre à servir, une conception strictement élégante et retenue, pudique, cad (pour moi) musicale des œuvres. Peut-être est-ce pour cela que Balanchine lui va si bien : la danseuse est cet instrument (au sens d’un instrument de musique) qui sert le mouvement, l’espace et la musique, et non sa propre personnalité.
    Perso, c’est ce que je préfère, je ne suis pas touchée par l’exubérance des émotions – parfois hystériques et finalement narcissiques. Je me moque de savoir qu’un danseur ou une danseuse est très émue en dansant son rôle, je ne viens pas regarder ses émotions : je viens voir un ballet, des lignes, un mouvement, une qualité de mouvement dans l’espace et dans le temps. En tout cas, je crois que le fond de ce désaccord (que je trouve passionnant! comment pouvons-nous être si différents!) tient à une conception de la danse, plus qu’à une danseuse.

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  • Ornella

    Pour moi, lorsqu’une Étoile est là, qu’on l’apprécie ou pas, la légitimité de la nomination est indiscutable. Je préfère aussi quand un artiste a le temps de faire ses preuves comme premier(e) danseur(se). Mlles Albisson et Hecquet sont quasiment passées du statut de Sujet à celui d’étoiles. Mais bien sûr, quitte à nommer Laura, il n’y avait plus de temps à perdre, et je ne préjuge pas de ses qualités, ne l’ayant jamais vue dans un rôle important.

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  • Salieri

    Heloise a pratiquement dansé tous les grands rôles du répertoire classique y compris Études a la perfection et Casse Noisettes encore cet hiver avec précisément une dimension d’étoile

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  • hervé

    Je partage largement l’avis d’alena sur la personnalité rare de Laura Hecquet. Le refus de la facilité et de l’effet, la recherche obstinée d’un idéal artistique. Une forme unique de dévouement à son art, à la danse, à la musique.

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  • Frederic

    En fait , j’ai l’impression que la différence flagrante des avis sur Laura Hecquet vient de ceci: elle a en effet dansé plusieurs grands rôles, mais à chaque fois sur UNE SEULE date , ce qui réduisait grandement les occasions de la voir; or je remarque que les avis positifs sont uniquement ceux des (rares) gens qui l’ont vu dans ces premiers rôles et peuvent soutenir ainsi combien elle mérite son titre; pour les autres, je comprends que la surprise soit grande car elle était la plupart du temps dans le corps de ballet où sa « majesté » pouvait vite être de la froideur, et ne pas déclencher la passion des foules…

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  • Catherine

    Je confirme ! Je l’ai vue ce fameux lundi soir pour la premiere fois dans un grand role et j’ai ete vraiment bluffee tout en me demandant pourquoi elle n’avait pas ete plus distribuee avec la precedente direction ! Ravie de ce nouveau souffle a l’opera !

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