Soirée Millepied/Robbins/Balanchine – La rentrée américaine du Ballet de l’Opéra de Paris
Premier spectacle d’une première saison, c’est peu de dire que la rentrée du Ballet de l’Opéra de Paris, la première avec Benjamin Millepied à sa tête, a été scrutée. Le Directeur avait prévu un programme qui lui ressemble : sa dernière création (l’on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même) mettant en avant la nouvelle génération et deux oeuvres de ses maîtres, Opus 19/The Dreamer de Jerome Robbins (belle entrée au répertoire) et Thème et variations de George Balanchine. Les miracles n’existent pas, la troupe parisienne ne s’est pas transformée en un feu d’artifice l’espace d’un été. Mais des personnalités ressortent, et pas des moins brillantes. Un parfum de « work in progress » planait sur cette rentrée, certes, mais à l’arrière-goût plutôt optimiste.
Pour sa création Clear, Loud, Bright, Forward (dont le titre est savamment détourné sur les réseaux sociaux), Benjamin Millepied n’a pas choisi d’Étoile ni de soliste. Il a pris la nouvelle génération, celle qu’il s’évertue de mettre en avant depuis un an, les tous jeunes comme les oublié-e-s de la précédente direction. Pas de surprise pour sa 4e pièce made in Opéra de Paris : le chorégraphe empreinte plus qu’il ne crée. Ici à William Forsythe pour la décontraction (les artistes sortent nonchalamment du plateau et s’installent sur un banc à la cool entre deux passages) et les extensions, George Balanchine pour la veine néo-classique et les beaux pas de deux.
Tout est sympa, lumineux, sans trop fatiguer l’esprit ni choquer les yeux et les oreilles. Le cube noir dans lequel évolent les artistes permet un joli jeu d’ombres et de lumières. La musique de Nico Muhly est juste ce qu’il faut d’illustrative pour ne pas lasser sans choquer l’oreille. La chorégraphie se lie facilement au tout, jolie à regarder, sans prendre un risque d’un pas trop inattendu, tout en sachant fourmiller pour ne pas ennuyer. L’ennui semble être d’ailleurs la crainte de Benjamin Millepied. Il met tout ce qu’il peut dans sa danse, toutes ses références, toutes ses idées, déroulant sa partition efficace (un ensemble-un pas de deux-un ensemble-un pas de trois-un ensemble-un pas de quatre). Mais rien n’y fait. Sans fond, sans montée en puissance (il ne semble y avoir ni début ni fin), sans climax, sans vraie surprise, le regard se perd. Même si la demi-heure de spectacle n’est en soi pas déplaisante.
Benjamin Millepied réussit toutefois à mettre ses artistes en valeur, surtout les femmes. Si les danseurs restent dans l’énergie d’un groupe, chaque danseuse se distingue, même si toutes n’ont pas de solo : la glamour Léonore Baulac, la femme-araignée Laurène Levy, la lumineuse Letizia Galloni, la tranchante Éléonore Guérineau, la pétillante Aubane Philbert... Clear, Loud, Bright, Forward sait mettre en valeur leurs différences physiques et artistiques, tout en donnant au tout une certaine unité de troupe.
Opus 19/The Dreamer de Jerome Robbins joue plutôt la carte du dépouillement, et c’est plutôt reposant pour le public. Preuve en est qu’il ne faut pas forcément beaucoup de moyens scéniques pour créer une oeuvre véritable, un état d’esprit, un parfum particulier. Cette entrée au répertoire est une belle découverte, la réussite de cette soirée. Un homme (Mathias Heymann) songe. Il est ailleurs. Sa danse est épurée, évoquant Balanchine. Un corps de ballet très réduit (six danseuses) semble comme être des souvenirs passés, des amours idéalisés. Quand une femme (Amandine Albisson) surgit du lot. Elle est terrienne, avec quelques pas de folklore que Jerome Robbins affectionne. Sa danse est beaucoup plus ancrée au sol, aux accents parfois jazzy. Que vont se raconter le rêveur et la femme ? Cela sonne au début comme des retrouvailles. Puis l’ambiance se fait plus inquiétante, la femme semble entraîner le rêveur dans un autre monde, avant de s’éloigner et se faire plus distante.
Opus 19/The Dreamer joue à la fois la carte de l’abstraction (cyclo bleu en fond, pas de livret) et de la narration (il se passe bien quelque chose dans ce couple improbable). Mathias Heymann apparaît d’emblée comme un rêveur mélancolique. Peut-être se tient-il volontairement en dehors du monde (dont le corps de ballet peut représenter un lointain souvenir). Il porte en lui comme un regret éternel. Sa danse si moelleuse, si étirée, joue avec le violon du concerto de Prokofiev. Amandine Albisson est plus terre-à-terre, aux passions très humaines. Ce certain choc rêve/prosaïsme donne mille couleurs à ce ballet, transformant ce simple espace en un lieu où le songe et l’imaginaire peuvent s’épanouir. C’est un joli cadeau aux Étoiles que cette entrée au répertoire. Malgré un cadre bien défini, ce ballet laisse entière liberté aux artistes de faire ce qu’ils veulent de ce moment.
Thème et variations de George Balanchine devait terminer en apothéose la soirée (soirée au passage entrecoupée de deux longs entractes de 20 minutes, pour tout juste 1h30 de danse, c’est limite pénible). Ce véritable chef-d’oeuvre est un hommage à la danse classique, à Marius Petipa (quelques références aux quatre petits cygnes ou à l’Adage à la rose) et aux fastes des ballets académiques. Avec bien sûr, on est chez George Balanchine, quelques clins d’oeil typiquement US comme des grands battements finaux rappelant les Rockettes. « Devait », donc. Car décidément à l’Opéra de Paris, George Balanchine a du mal à passer. D’emblée, les danseuses semblent crispées, plus soucieuses d’être en ligne et de passer leurs difficultés que d’écouter la musique et de s’en inspirer. Tous les pas sont pourtant familiers aux artistes de la troupe, et l’ensemble plus naturel (si l’on peut dire) que les versions tortueuses de Rudolf Noureev. Mais rien n’y fait, tout le monde semble comme marcher sur des oeufs de peur de la moindre faute.
Josua Hoffalt se tire de toutes les difficultés avec brio et sans trop s’en inquiéter. Mais le danseur cherche sa place. Il ne semble pas savoir comment s’approprier ce ballet, faire siennes ces variations. Ce n’est pas vraiment le souci de Laura Hecquet, véritable reine de ce ballet. Technique virtuose, chic à la française, musicalité, elle est tout ça à la fois, avec en plus ce sens du style qui la rend si particulière. Laura Hecquet a le sourire modeste en déroulant toutes les difficultés, ambiance « Je suis tellement au-dessus de tout ça » sans trop narguer le public. Lors du grand pas de deux, elle devient plus lyrique dans ses bras, montrant toute sa sensibilité de musicienne. Josua Hoffalt a trouvé sa place, celle de mettre en valeur la ballerine, et le tout donne un adage très réussi.
La Polonaise finale semble réveiller tout ce petit monde, comment aussi ne pas être porté-e par l’irrésistible montée en puissance de la musique ? On est plutôt dans le « Ouf, c’est bientôt fini » que dans la véritable joie de danser, mais l’énergie et le faste sont bien là. Ils auraient été présents dès le début, ce moment gentillet se serait transformé en véritable feu d’artifice.
Soirée Balanchine/Robbins/Millepied par le Ballet de l’Opéra de Paris au Palais Garnier. Clear, Loud, Bright, Forward de Benjamin Millepied, avec Léonore Baulac, Éleonore Guérineau, Aubane Philbert, Marion Barbeau, Letizia Galloni, Laurène Levy, Roxane Stojanov, Ida Viikinkoski, Axel Ibot, Florimond Lorieux, Germain Louvet, Allister Madin, Hugo Marchand, Marc Moreau, Yvon Demo et Jérémy-Loup Quer ; Opus 19/The Dreamer de Jerome Robbins, avec Mathias Heymann et Amandine Albisson ; Thème et variations de George Balanchine, avec Laura Hecquet et Josua Hoffalt. Lundi 28 septembre 2015.
Pirouette24
Je partage votre avis sur cette soirée Amélie! a part que j’ai vraiment aimé CLBF, je me suis vraiment laissée happer par la beauté de la lumière, l’atmosphère un peu mystérieuse, et bien sûr le talent des danseurs.
Je resté plus hermétique à The Dreamer, bien que j’ai adoré Mathieu Ganio.
Quand à Thèmes,je pense que c’est le genre de ballet que les danseurs vont danser de mieux en mieux au fil des spectacles; ça fait souvent ça, pour la première tout le monde est crispé, puis au fur et à mesure chacun semble trouver sa place et se laisser aller plus dans le mouvement. Surtout que balanchine et son brio éclatant me semble assez différent de la resèrve française. J’ai beaucoup aimé Laura Hecquet (comme dès que je la vois en fait ;))
JL
Pour ma part et ça n’engage que moi, j’ai trouvé cette soirée fade, sans saveur. Elle aurait pu être donnée partout ailleurs et ne représentait pas spécialement l’Opéra de Paris. Il s’agissait d’une soirée d’ouverture inaugurale dont on était en droit d’attendre une identité, une touche particulières. Rien. Est-ce étonnant ? Tout n’est que poudre aux yeux dans ce nouveau directorat. On fait appel aux mécènes à grands coups de communication people et les prix augmentent malgré tout (le mécénat finance par ailleurs la 3e scène dont on cherche l’intérêt, outre le fait de donner de la visibilité aux copains et aux copines du couple Millepied/Portman). On parle d’une avant-première jeunes à 10 euros la place alors qu’il s’agit en fait d’une générale devenue payante. Faisons feu de tout bois et par malhonnêteté prétendons démocratiser l’accès à l’ONP ! Pour revenir aux 3 « mini-ballets » puisque le triple bill est devenu à la mode par chez nous aussi – la magie de la mondialisation – je n’ai ressenti aucune émotion forte. CLBF est une pièce oubliable qui n’apporte rien à la danse « néoclassique ». The Dreamer a le mérite de représenter une rêverie mélancolique. T&V rappelle le faste du ballet impérial et innovait (en son temps) par un vocabulaire chorégraphique un brin décalé. Bref, la communication tapageuse autour de l’événement branché était extrêmement déplacée par rapport au résultat. Ces débuts manquent cruellement de classe et de goût… A commencer par le titre « Balanchine/Millepied/Robbins » (Cherchez l’intrus).
EL
Tout à fait d’accord avec JL.
La pièce de Benjamin Millepied était une succession de poses plastiques sous un éclairage « high tech ». Tout cela se voulait moderne mais était terriblement daté et ces danseurs en maillot nous ramenaient sans le savoir aux « tableaux vivants » de la fin du XIXe siècle et de l’ère victorienne. Pensez au porté final et regardez les photographies d’époque.
J’ai également ressenti de l’ennui face au Robbins et au Balanchine : raideur, trac des danseurs, tout entiers tendus vers une perfection formelle, je ne sais.
On sentait l’ennui palpable dans la salle le soir de la Première, mais grâce à la claque, et non au public, Millepied a obtenu quelques rappels et l’illusion d’un triomphe.
AR
Je rejoins les avis de JL et EL. CLBF est une pièce aseptisée. Certes belle visuellement, harmonieuse, mais ennuyeuse. Les danseurs exécutent parfaitement les mouvements et l’ensemble se tient bien. Mais ce qui retire beaucoup à la pièce, c’est l’absence d’émotion et de profondeur. La tension émotionnelle est la même tout au long du ballet, uniforme et sans accent. On pourrait également pointer du doigt le nombre incalculable de portés, ce qui donne un effet un peu redondant à la pièce. Je suis persuadé que Benjamin Millepied est capable d’apporter un vent de fraicheur et de nouveauté au sein du corps de ballet, mais il réside encore dans son travail une influence trop forte de ses maîtres. On ne peut certainement pas lui en vouloir mais sans une identité propre, il est bien difficile de s’affirmer en tant que chorégraphe. La créativité n’a de sens que si elle apporte une vraie finalité au ballet et au public, plaisir et émotion.
Quand à la politique menée par l’Opéra, c’est un vrai paradoxe. Grande communication, coups médiatiques, peoplelisation… L’Opéra en a certainement besoin compte tenu des réductions de budget de l’Etat, mais à quel prix. Les tarifs ont sérieusement augmenté et le grand discours d’intronisation visant à offrir une plus large accessibilité au public est désormais passé aux oubliettes. La 3eme scène est un exemple révélateur. Que dire de son contenu trop conceptuel qui ne reflète pas vraiment la vie de l’Opéra. On pouvait attendre un peu plus de cette 3eme scène, la possibilité de mettre en avant les corps de métiers, découvrir les coulisses, les répétitions, la vie qui s’anime dans ce lieu. Un contenu accessible et permettant de désacraliser l’image de l’Opéra. La 3eme scène partait d’une bonne intention, permettant de fédérer tous les publics autour de la danse. Or, l’Opéra se ferme en créant une plateforme expérimentale qui semble être davantage un collectif d’artistes qu’un outil de valorisation auprès du public (tous les publics). A qui profite réellement la 3eme scène ?
L’image à grand renfort de communication ne suffit pas et pour trouver sa place il faut composer avec toutes les forces vives, y compris le public. Patience et humilité, le triomphe après !
Emma92
J’avoue que je n’ai pas eu l’impression de voir le même spectacle que vous. Je l’ai vu dimanche 4 octobre, après avoir vu les répétitions le 13 septembre et j’ai beaucoup apprécié, me laissant emporter par le spectacle, je ne me suis pas ennuyée pendant CLBF, ai trouvé Mathias Heyman très inspiré dans the dreamer, faisant passer la performance de manière élégante et gracieuse. Quand à thèmes et variations, certes le corps de ballet était très concentré mais ce n’était pas si marqué. Comme quoi on n’a pas forcément la même perception, je ne suis pas une professionnelle non plus même si j’assiste à plusieurs ballets par an et ai pratiqué la danse..
petit voile
Le Millepied hyperactif est oubliable, ne suffit pas de pousser les danseurs techniquement à l’extrême pour en sortir un bon ballet. Disons en progrès.
Le Robbins hypoactif est très oubliable, vieilli et vide chorégraphiquement. Pauvres solistes derrière distribuées pour faire du corps de ballet de débutantes… Amandine Albisson est superbe heureusement elle!
Thèmes et Variations Heureusement! Ce ballet de Balanchine qui va parfaitement aux danseurs de l’Opéra de Paris
revadanse
J’ai vu la répétition, très intéressante, puis le spectacle du 1er octobre. D’accord, ce n ‘était pas LE spectacle de l’année, mais je trouve qu’il ne justifie pas les volées de bois vert lues plus haut et j’ai passé une soirée très agréable.
Si,comme Emma92 je ne suis pas professionnelle, j’ai pratiqué la danse avec passion et je suis les spectacles de ballet assidûment (autant que faire se peut, vu le prix des places, mêmes les moins bonnes !!). J’ai trouvé CLBF parfois un peu long et agité, mais le plaisir des danseurs à exprimer leur talent était tellement communicatif. Tout n’était pas nouveau, mais je n’ai pas eu non plus l’impression de ne voir que du déjà vu. Dans The Dreamer, j’ai aimé la forte présence de Mathias Heymann, élégant, musical et léger (bien dans la ligne de Robbins, comme des oiseaux, sans bruit…), alors que A. Albisson m’a paru terne. Finalement, c’est Thèmes et Variations qui m’a le moins plu. L’esthétisme distigué de Balanchine m’a touchée moins que la vivacité parfois un peu brouillonne de BM.
Merci à Danses avec la plume pour tous ces échanges et à Amélie Bertrand dont les articles sont toujours intéressants, même si je ne partage pas toujours ses points de vue, ou peut-être à plus forte raison !
has
CLBF c’est vraiment l’éléphant qui accouche d’une souris. Consternant tellement de battage autour de cette création qui laisse surtout un goût de non événement. Bravo tout de même aux beaux danseurs que sont les garçons comme Ibot et Marchand qui font un travail sincère et puissant pour donner du corps à ces successions de pas sans grand intérêt particulier et où malheureusement les filles (hormis Galloni qui explose de talent) pour qui le ballet a soit disant été conçu cherchent encore leur style et sont bien insignifiantes. On peut difficilement parler de danse et de chorégraphie aboutie et encore moins de triomphe malgré la claque, contrairement à The Dreamer où l’excellent Heymann emporte le public bien loin, très loin dans la rêverie et se taille un vrai succès . Avec lui c’est l’émotion à l’état pur et toute l’atmosphère d’un ballet construit que le public attend de l’Opéra de Paris et qu’il vient chercher à l’Opéra quand il se déplace pour voir de grandes oeuvres comme celles de Robbins. J’ai hâte pour ça aussi de le retrouver dimanche avec Bourdon dans Thème et Variations. Ils devraient faire des étincelles. Ce danseur compte pour moi parmi les plus prestigieux noms de la danse au monde. Pour ses débuts d’Etoile Hécquet contrairement à mon attente s’est révélée moins surprenante que Colassante première danseuse, dans le registre délicat de Balanchine. Ce style requiert tellement de féminité et d’intelligence. Pas facile ce programme. Et puis le public de l’Opéra de Paris attend tellement autre chose, parce qu’on lui a promis et annoncé autre chose, à grand renfort de conférences (ou la poussière du passé devait tellement disparaitre) qu’il n’est pas difficile d’être déçu. Au contraire j’observe que le public est bien nostalgique des années Noureev, en tous cas je le suis et pourtant j’espérais du renouveau. Patience, ce sont des échecs que l’on apprend, dit on.
hakim
Couple racé et poétique par excellence hier soir dans thème et variations merveilleusement servi par deux excellents danseurs qui ont tout compris de l’esprit de mr B. D’un côté Héloïse Bourdon qui est d’une classe à couper le souffle, une ballerine tout en nuances et en finesse avec un haut du corps intelligent et inégalé dans toute la compagnie. De l’autre Mathias Heymann un prodige de virtuosité, d’élégance et d’une beauté scénique renversante, qui compte pour moi parmi les plus grands danseur de notre époque. Du frisson, donc. Et que demander de plus pour clore une soirée ma foi brillante par ailleurs où j’ai retrouvé avec le plus grand plaisir Pierre Arthur Raveau très en forme et percutant dans ce personnage difficile du rêveur de Robbins. J’y retourne demain, j’ai adoré ces moments d’émotions fluides où le temps … suspend son vol ! Enfin !
Amélie Bertrand
@ tous et toutes : Merci de vos retours et avis tranchés !
@ Pirouette 24 : Malheureusement, il y a eu quelques blessées dans le corps de ballet, les choses n’ont pas vraiment pu décrispées.
@ JL : Personnellement, c’est le surplus d’entractes qui m’a fatigué. Au final, on passe une longue soirée sans avoir eu l’impression d’avoir vu beaucoup de danse. Je suis moins sévère, mais c’est vrai que, dans l’ensemble, cette soirée manquait de moments forts.
@ AR : La relation au public est le gros point faible de l’Opéra de Paris aujourd’hui. Que ce soit dans l’image que dans des choses très pragmatiques. Le fossé avec Londres est assez effarant sur ce sujet.
@ Emma92 et Revadanse : Mais il n’y a pas de voix qui comptent plus que les autres :). Chacun-e a son ressenti, ce n’est pas parce que vous n’êtes pas professionnelle que votre regard de public ne vaut rien. Merci de votre retour, c’est toujours intéressant d’avoir des regards contradictoires.
@ Has : Millepied n’est pas magicien, il ne peut pas changer une compagnie d’un claquement de doigts. Il y a un creux de génération, la nouvelle a besoin d’un peu de temps. Et tellement d’accord avec vous pour Mathias Heymann ! Un grand danseur qui évolue de ballet en ballet.
Aventure
J’ai enfin pu voir cette ouverture de saison grâce à CultureBox, et moi j’ai bien aimé ! J’ai passé un bon moment avec la création de Millepied (même si j’avais préféré Daphnis et Chloé, plus poétique, plus lyrique et qui m’avait plus emballée). J’ai beaucoup apprécié The Dreamer et son côté jazzy, j’ai trouvé le couple formé par Mathias Heymann et Amandine Albisson plutôt harmonieux, et l’atmosphère du ballet m’a bien plu. Et j’ai adoré Thème et Variations, Laura Hecquet et Josua Hoffalt sont formidables tous les deux, très chics et techniques (en tout cas suffisamment pour moi !), et les ensembles, la chorégraphie, et les costumes, tout ça forme un régal pour mes yeux.