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Prix de Lausanne 2017 – Jour 2

Deux jours de compétition pour les candidats et candidates du Prix de Lausanne 2017. Au programme : cours de danse classique noté par le jury, cours de danse contemporaine et coaching des variations contemporaines. Pour ces dernières cette année, le choix tourne autour du répertoire de John Neumeier. Yohan Stegli (ancien danseur de Neumeier et directeur du National Youth Ballet of Germany) et Laura Cazzaniga (maîtresse de ballet au Ballet de Hambourg) sont venu.e.s transmettre ces variations aux candidat.e.s. 

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À 9h30, tous.tes les candidat.e.s sont déjà bien occupé.e.s au Prix de Lausanne. Les filles B démarrent la journée par une séance de coaching de leur variation contemporaine par Laura Cazzaniga. Le principe est le même à chaque fois : les filles ayant choisi la même variation passent l’une après l’autre ; puis la coach leur fait des corrections collectives, avant qu’elles ne repassent la variation tout ensemble. Trois candidates – les coréennes Ji Min Kwon et Yubin Hwang et la japonaise Mari Kawaguchi – travaillent sur A Cinderella Story, avec la célèbre musique de Prokofiev. Pour commencer, Laura Cazzaniga leur demande d’avoir des gestes beaucoup plus incisifs. « Votre personnage dis : ‘Non, je ne veux pas’. Signifiez-le dans vos mouvements« . Alors qu’elles redansent encore une fois, la coach glisse une correction sur chacun de leurs gestes. « Vous regardez quelque chose : est-ce qu’il y a quelqu’un ? » et des encouragements. Cette variation demande d’être à l’aise dans le jeu, elle est très expressive. 

Place ensuite à Bach Suite II. La française Hannaë Miquel s’y montre tout de suite à l’aise, expressive, musicale et dégageant un certain charme en scène. « Dès que tu rentres sur scène, sois comme un souffle d’air frais« , lui glisse d’emblée Laura Cazzaniga. Deux autres filles enchaînent sur le même passage. Les corrections sont aussi bien musicales que purement technique : « Ne pressez pas trop sur la musique. Prenez le temps de faire les choses, fermez bien votre cinquième avant de repartir« . Certains pas sont ainsi un peu trop escamotés à son goût. La maîtresse de ballet insiste sur la propreté d’un fouetté arabesque, ou sur un en-dedans qui doit vraiment être en-dedans. Elle travaille beaucoup sur la précision des pas, la propreté des pirouettes, mais aussi tout ce qui décale la danse. « Cette position-là, ce décalé, le public veut le voir« . Plus que contemporain, ces variations ont toute une tonalité plus néo-classique, Bach Suite II se danse par exemple sur pointes. 

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Les garçons ont droit comme coach à Yohan Stegli. Enthousiaste, donnant de sa personne (il saute et pirouette quasiment autant que les candidats), son énergie est communicative. Place à la variation Wrong Note Rag, dans une ambiance très Broadway sur la musique de Bernstein. Il faut de la rapidité pour cette variation, du souffle car elle est longue, mais aussi de l’humour et du jeu. Le brésilien Jônatas Soaes, un peu en retrait pendant les cours de danse classique, y est particulièrement à l’aise et fait le spectacle. À l’inverse, le coréen Eunsu Cho à la danse très propre est encore un peu timide. « Ça doit être show !« , l’encourage  Yohan Stegli. La variation a ses pièges techniques, mais il faut garder le style. Par exemple dans un moment de petite batterie, « attention à ne pas faire trop Ballet. Ouvrez les bras pour quelque chose de plus jazz« . Le coach travaille aussi sur le jeu dont doivent faire preuve les candidats. « Au niveau des regards, ça doit faire ‘Toi ! Pas toi !’. Vous devez le jouer et je dois le voir dans vos yeux« .  Yohan Stegli fait aussi souvent référence à la culture actuelle pour expliquer un mouvement, Matrix ou Sangoku dans ce cas. « Have fun ! » est sa conclusion de cette séance de coaching.

Il enchaîne avec une variation extraite de Yondering, célèbre ballet de John Neumeier dansé dans quelques écoles de danse, symbole de la jeunesse et du danseur adolescent qui prend son envole pour passer dans le monde professionnel. Le japonais Koyto Yamamoto propose d’emblée une danse profonde et engagée, accompagné de deux autres candidats. Yohan Stegli part cette fois-ci sur des corrections plus techniques. Placement des bras ou des pas : tout est très précis. « Ne partez pas en arrière dans vos sauts« , « Attention à vos bras dans le tour, ils ne sont pas vraiment à la seconde, plutôt offerts en première« . Le coach prend aussi soin de rappeler aux candidats que leur danse doit toujours être habité. « Laissez les choses venir« , conclut-t-il.  Place ensuite à la variation Vaslaw Gigue, choisi par cinq garçons. Le travail se fait sur la gestuelle, qui a beaucoup de contrastes. « Au début, ton corps est un peu plus raide. Et là, va plus loin dans ton saut, va vers la lumière. Le problème est que vous arrêtez de voyager quand vous sautez« . Et rappeler que Vaslaw est un hommage à Nijinski, et « Nijinski était connu pour ses sauts, alors allez-y« . Yohan Stegli insiste là encore sur l’intention. « Souriez non pas parce que votre professeur vous le demande, mais parce que vous ressentez la joie de danser« . La séance se finit par un travail sur Le Sacre. Le coach démarre en montrant les déplacements des deux candidats qui ont pris cette variation, qui démarre par une longue course. Il parle beaucoup des directions en scène pour ce passage. Et demande aux garçons de donner plus de force dans leur danse. « C’est énorme ! C’est le feu sacré ! Et là c’est l’explosion ! Soyez plus fort, plus masculin« . Sans oublier que ce qui compte, ce n’est pas de lever la jambe haut, mais l’idée que l’on veut faire passer. 

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Les cours de danse contemporaine pour chacune des quatre classes ont aussi ponctué cette journée. La professeure Didy Veldman a construit ses différents cours sur le même modèle. Quelques exercices d’échauffement, puis un passage autour des dégagés, un plus lent comme un adage, une petite variation plus rapide avec passage au sol, une ou deux diagonales de sauts et un manège. Les exercices différents parfois selon les niveaux, ce sont aussi de temps en temps les mêmes. L’approche des candidat.e.s de la danse contemporaine est assez différente. Bret Coppa prend par exemple trois cours de danse contemporaine chaque semaine à la School of arts de l’université de Caroline du Nord. Et les professeur.e.s changent chaque semestre, il a donc été habitué à différentes techniques. À l’inverse, Sindre Bernsten de Norvège n’a de cours que de temps en temps, et le philippin Benidict Sabularse n’en a jamais pris. De fait, dans le studio, certains sont tout de suite à l’aise avec les twists et les relâchés, et la différence entre les classes A et B est assez visible. Chaque classe aura un cours de danse contemporaine devant le jury mercredi. « Demain, je veux que vous soyez concentrés, les yeux ouverts« . Les candidats et candidates goûteront en plus aux premiers coachings des variations classiques. 

 

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