Conseil pratique – Danser avec la musique
Danser avec la musique est naturel pour certain.e.s, plus compliqué à appréhender pour d’autres. Danser en rythme, comprendre la musique, l’écouter tout en se concentrant sur ses pas ne va pas forcément de soi. Mais cela peut s’apprendre. La musique est essentielle pour appréhender la notion d’ensemble. Quelle que soit son origine, elle peut apporter une meilleure compréhension pour transformer le simple pas en une énergie ou une émotion. Certain.e.s danseur.se.s sont ainsi transcendé.e.s par la mélodie, d’autres par le rythme.
La danse n’est pas tributaire de la musique et peut même s’envisager dans le silence, voire avec les seuls conseils du.de la professeur.e ou le rythme d’une percussion. Mais même dans ce cas, être en rythme est indispensable. À travers ce conseil pratique, tentons d’apprivoiser cette partenaire indissociable de votre cours, la musique.
« Je ne comprends pas la musique »
Il n’est pas nécessaire pour débuter la danse d’avoir la connaissance ou l’enseignement de la musique, même si l’apprentissage du solfège peut être un atout. La transmission des pas et leur répétition en musique permettent d’appréhender le rythme. Véritable colonne vertébrale rythmique, la pulsation appelle à un ressenti visuel, battements de coeur des différentes mélodies entendues en cours.
Le conseil – À l’écoute d’une musique, exprimez ces pulsations ou battements de coeur en tapant dans vos mains ou avec un stylo.
« Je n’entends pas la musique »
Beaucoup de facteurs peuvent empêcher une écoute active de la musique. Parmi les plus récurrents, il y a la concentration. L’apprentissage du pas, les corrections du.de la professeur.e, la promiscuité des autres élèves sont autant de préoccupations qui laissent de côté l’expression musicale. La répétition journalière des mêmes musiques endort de plus l’écoute et créé des automatismes. Enfin, l’endurance de l’exercice vous oblige à maintenir l’effort. Vos muscles travaillent, votre fréquence cardiaque et votre respiration s’accélèrent. Vous ressentez alors votre coeur battre dans le creux de l’oreille.
Le conseil – Durant votre cours, chantonnez l’air que vous écoutez.
» Je ne bouge pas en rythme »
Excuse majeure pour les personnes tétanisées par la danse. Or c’est une réalité qui se travaille par l’écoute et l’appréhension de son corps. Il vous est nécessaire dans un premier temps de déceler la pulsation de la musique comme expliquée ci-dessus. Une fois que votre taper de mains ou de palmas est régulier, le transfert du poids du corps peut s’opérer. Cette difficulté est ce qui handicape beaucoup de personnes dans l’apprentissage de la danse.
Le conseil – Écouteurs diffusant une musique, marchez dans la rue sur cette pulsation ou sur le battement de coeur que vous avez décelé. Alternez les genres musicaux.
« J’apprends l’exercice mais je n’arrive pas à le reproduire en musique »
Travail de longue haleine pour les débutants, appliquer l’exercice à la musique est difficile. L’apprentissage d’un geste ou chorégraphie provient souvent, chez beaucoup d’élèves, de la mémoire visuelle. Or, l’association des mémoires auditive et corporelle sont des moyens plus efficaces pour pallier la difficulté rencontrée. Ces mémoires nécessitent plus d’intuition et une plus grande confiance en soi. D’où la nécessité de déconnecter la pensée au profit d’un lâcher prise.
Le conseil – Lors de l’enchaînement, le.la professeur.e épelle parfois les pas voulus. Apprenez cette poésie et répétez-la durant son exécution. Enfin, lors du marquage avec la musique, accompagnez votre professeur en faisant l’exercice.
« Je ne peux pas être avec la musique si je n’écoute pas la mélodie au préalable »
Plusieurs options pédagogiques :
– Le.la professeur.e montre l’exercice en musique
Certains exercices sont montrés en musique tel un raccord avec le.la pianiste. Demandez avant la réalisation de l’enchaînement de réviser avec le.la professeur.e et la musique souhaitée. Enfin gardez à l’esprit que le.la pianiste s’adapte à vous.
Le conseil – Quel que soit votre savoir musical, réalisez toujours durant le marquage des ports de bras demandés. Recherchez l’interprétation de la mélodie ou de vos émotions à travers l’écho du mouvement.
– Le.la professeur.e ne montre pas l’exercice en musique
Le raccord pour optimiser la réalisation de l’enchaînement passe par la gestuelle du.de la professeur.e mais aussi par sa voix et ces intonations. Interrogez et affinez les énergies souhaitées. Le support musical audio tend à réduire l’écoute active et à effacer les dynamiques.
Le conseil – Apprenez les mots prononcés par le professeur telle une poésie avec des nuances vocales et des respirations. Lors de l’exécution, récitez-les comme un chant interne.
« Je suis souvent en avance »
Il peut y avoir plusieurs causes à ce problème. Au début d’un exercice avec musique, quatre temps de préparation sont requis, parfois huit ou deux. Respectez ce temps en comptant dans votre tête. Ensuite, l’enchaînement ne doit pas être pensé comme une simple addition de pas. N’oubliez pas que les battements de coeur de la musique sont valables pour l’ensemble des danseur.ses présent.es.
La chorégraphie est une phrase dotée d’une ponctuation propre imposée par le.la professeur.e et la musique. Ne pas respecter cette ponctuation reviendrait à danser sans respirer, en apnée. Il en serait d’ailleurs de même pour la parole. Souvenez-vous que chaque professeur.e a sa propre musicalité du langage exprimant ainsi sa propre volonté d’interprétation. Soyez attentif au temps de repos ou de respiration durant l’exercice. Un temps d’arrêt serait une virgule, la fin de l’exercice, un point.
Le conseil – Chantez ou comptez la préparation, et décelez les moments de repos ou de pause dans l’enchaînement. Lorsque vous apprenez, retenez avec les mots les différents pas.
« Je suis tout le temps en retard »
Cela est souvent dû au niveau du cours choisi qui n’est pas en accord avec votre technique. Le stress, la volonté de progresser et le manque d’écoute corporelle sont autant de facteurs qui vous isolent et vous empêchent de suivre la cadence.
Si un retard s’accentue pendant l’exercice, veillez à votre transfert de poids du corps, car passer d’un appui à l’autre de façon hésitante vous retarde dans la prise d’élan et donc dans le mouvement.
Le conseil – Afin de déceler les causes du retard, enchaînez le travail des jambes en tapant des mains. Elles battent le rythme de la musique.
« Je ne fais pas la différence entre un 2 temps, 3 ou un 4 temps »
Même si vous n’arrivez pas à vous retrouver par l’écoute, la dynamique est donnée par la voix du.de la professeur.e. Cette élocution marque le temps avec des mots prononcés plus ou moins rapidement. Décelez la pulsation, le battement de coeur demandé.
Le conseil – Afin d’améliorer cette prise de pulsation, récitez les pas demandés en tapant des mains. Demandez à votre professeur.e l’ensemble des pulsations pour l’enchaînement. Il sera souvent de huit pulsations et fluctuer entre quatre et seize.
« Je n’arrive pas à enchaîner mon mouvement une seconde fois »
Le manque de musicalité vient de la répétition au moment de la reprise de l’exercice qui montre un manque d’anticipation dans la réalisation des pas et de vue d’ensemble de l’enchaînement.
Le conseil – Lors de la mémorisation de l’exercice, décelez les temps d’arrêt et leur durée. Chantez intérieurement tous les pas, droite et gauche inclus. Découpez et faites la reprise avec le professeur.
« Je ne fais pas mon exercice en même temps que le groupe »
Vous subissez l’exercice et finalisez votre enchaînement une fois la musique terminée. Plusieurs défauts cités précédemment seraient les causes comme par exemple le niveau du cours. La mémorisation passe par la vue, par le verbe et par l’écoute. Récitez-vous les pas en tapant dans les mains pour simuler le rythme de la musique. Gardez une vue d’ensemble de l’exercice.
Le conseil – Échangez avec votre professeur pour confirmer vos progrès et les points à développer.
Être en rythme avec ou sans musique est une expression qui vise l’expression et qui émane de la respiration corporelle du.de la danseur.se. Durant le cours, on vous impose une musique pourvue d’un rythme à respecter corporellement. Mais être en musique revient à en exprimer l’émotion qui en résulte. Par exemple, jouer à accélérer ou ralentir vos pas pour retomber parfaitement sur la pulsation témoigne de l’élasticité respiratoire du.de la danseur.se porté par son art. Cela en est tout aussi bien exprimé par l’harmonie de vos bras alors vecteurs d’une poésie commune des corps où l’unité crée du beau.
jacqueline martinet
bonjour,
Comment noter la pulsation et le rythme d’une chorégraphie.
par exemple sur 8 temps, pied droit pied gauche, noire, croche ect ….
Enjalbert
Merci beaucoup pour ces conseils. Ils sont clairs et concrets. Je pense qu’ils vont m’aider, je suis danseuse amateure, c’est ma passion depuis +20ans… Je progresse dans plusieurs competences ,je travaille, je m’applique mais rien à faire au niveau musical. Je « n’entends pas musique/pulsations » comme vous le dites, malgré mes efforts, ça me désole. J’ai même pensé à our un problème d’oreille, mon orl m’a dit que non ! C’est dans le cerveau que se passe le « bug » Je compte pour compenser et je suis le professeur et son rythme mais sans « modèle », s’il ne compte pas à voix haute, je me sens perdue, je panique. Ça devient obsessionnel et ça me freine terriblement. Je vais tenter de suivre vos conseils précis. Je suis incapable de progresser depuis 6ans, moment où j’ai vraiment pris conscience de ce défaut, et je fais 3 a 9h de danse moderne par semaine. Bonne journée