Footloose, ou bienvenue dans les comédies musicale des 80’s
Les comédies musicales made in Broadway n’en finissent plus d’envahir la France. La dernière en date, Footloose, est installé à l’Espace Pierre Cardin jusqu’au 16 janvier prochain.
Nous ne sommes pas évidemment au niveau des spectacles américains (seul Le Roi Lion semble atteindre le niveau). Mais pas de fine bouche toutefois. J’ai passé une très sympathique soirée mardi soir, sans m’ennuyer de 20h30 et 23h, et de très bonne humeur à la sortie. Ce qui ne sont que des bons signes.
Footloose, ou un scénario digne de la richesse de celui de Paquita. Ren et sa mère son contraints de vivre dans un petit bled paumé, Beaumont. Le village vit dans une drôle d’ambiance depuis 4 ans, et un terrible accident de voiture qui a coûté la vie à quatre jeunes gens. La danse et le rock y sont désormais absolument interdits, et le couvre-feu est imposé pour les jeunes. Le pasteur règne en maître sur ses ouailles, et le puritanisme est roi. Ren, danseur par nature, veut bien sûr faire sauter ces codes. Et, comme c’est une comédie musicale où tout finit bien, il va obtenir l’autorisation de faire un bal prom grâce au soutient de ses amis.
L’histoire reste toutefois très Walt Disney (c’est d’ailleurs cette société qui s’occupe du remake du film). Le pasteur est comme ça, parce que son fils faisait partie des quatre morts. Il ressemble plus au père de Sept à la maison qu’à un horrible mormon. Et finalement, tout le monde s’aime et tombe dans les bras l’un de l’autre à la fin.
Mais comme pour Paquita, on ne vient pas là pour trembler d’émotion, mais pour se vider la tête. Et Footloose reste très efficace pour cela. Un BO entraînante, une troupe de danseurs-chanteurs très appréciable et vraiment énergiques, un bon découpage, des chansons efficaces… Pas besoins de plus pour que le spectacle fonctionne. Certes, il faut aimer le rock des années 80, mais les arrangements ne sont pas spécialement vieillots, et ça passe très bien.
Il faut d’autant plus louer les acteurs que la production a l’air d’être assez à court de moyen. Le décor consiste en quelques meubles et un écran vidéo un peu cheap. Les costumes sont réduits au stricte nécessaire. Les deux metteurs en scène et chorégraphes ont su rivaliser d’imagination pour mettre ça bien en place, et le peps des acteur(rice)s nous fait vite oublier ce manque de moyens.
Il faut également souligner l’excellent travail de la troupe. Lors du Fame de l’été dernier, je m’étais fait la réflexions que la formation à la comédie musicale n’en était qu’à ses débuts en France, et que cela se faisait parfois cruellement sentir sur les spectacles. A la vue de Footloose, il y a vraiment du mieux. Les 15 membres de la troupe savent tous, et très bien chanter, et très bien danser, et faire les deux en même temps. Enfin ! Ils(elles) assurent vraiment techniquement dans ces deux aspects, et possèdent tous un vrai charisme sur scène. On leur a visiblement appris à faire le show. Beaucoup d’entre eux(elles) viennent de l’AID, centre qui n’a pas forcément bonne réputation niveau danse classique, mais qui semble se faire une place dans la comédie musicale.
Le point noir vient plutôt des scènes de théâtre dites « émouvantes », qui mériteraient d’être mieux jouées. Les acteur(rice)s tombent souvent dans le cliché (larmes faussement contenues, cris), mais ne sont pas, il est vrai, porté par un livret de Shakespeare.
Le plus gros problème du spectacle vient néanmoins de la sono. Je ne sais pas s’ils voulaient faire une ambiance concert de rock, mais on s’en prend (trop) plein les oreilles, jusqu’à saturation. A tel point que je croyais que la musique était une bande, jusqu’au moment des saluts ou j’ai vu les musiciens tout en haut de la salle. L’espace Pierre Cardin n’est pas très grand, on reste assez proche des acteur(rice)s. Mais l’effet live est complètement cassé par cette horrible sono, qui nous laisse même entendre les danseur(se)s reprendre leur souffle entre deux chansons.