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Festival (Des)illusions au théâtre Le Monfort – Nos coups de coeur de l’édition 2016

Forts du succès de la première édition imaginée il y a deux ans, Laurence de Magalhaes et Stéphane Ricordel récidivent et proposent un deuxième opus du festival (Des)illusions, du 10 mars au 3 avril au théâtre Le Monfort. Véritable concentré de leur programmation annuelle, cirque, danse et théâtre se mêlent pour quatre semaines qui fêtent le spectacle vivant, dans la grande salle, la cabane et même cette année sous un chapiteau. Rien n’est plus important pour ces deux anciens membres fondateurs des Arts Sauts que d’organiser des rencontres, de briser les cloisons entre les disciplines, d’encourager les découvertes. Le public est ainsi invité à faire son choix parmi 13 spectacles et 85 représentations pour concocter son propre programme. Il est possible de voir deux pièces en soirée, et jusqu’à six le samedi. Avant ou après, professionnel.le.s, artistes et spectateur.rice.s, se retrouvent au bar et échangent autour d’un verre et d’une tarte maison.

Tentant non ? Alors voici nos envies, nos coups de cœur, forcément subjectifs.

Religieuse à la fraise de Kaori Ito et Olivier Martin-Salvan

Religieuse à la fraise de Kaori Ito et Olivier Martin-Salvan

Religieuse à la fraise de Kaori Ito et Olivier Martin-Salvan

Créé au Festival d’Avignon en 2014 dans le cadre de Sujet à vif, Religieuse à la fraise réunit Kaori Ito, danseuse et chorégraphe japonaise, petit gabarit de 40 kg tout au plus, et Olivier Martin-Salvan, comédien et chanteur français, 120 kg sur la balance. Dans une courte pièce de 30 mn en forme de drôle de pas de deux, ils jouent de leurs « monstrueuses » différences, s’affrontent, s’enlacent, avec humour et tendresse.

 

Noos de Justine Berthillot et Frédéri Vernier

Autre forme courte (30 mn), autre duo, Noos met en scène un porteur et une voltigeuse. Justine Berthillot et Frédéri Vernier se sont rencontrés à L’ENACR. Leur longue et profonde complicité les a conduit à créer un spectacle virtuose qui questionne la relation à l’autre, le don, la formation d’un « nous » entre élans, élévations et chutes. Si, comme nous, vous n’aviez pu le voir lors du dernier Paris Quartier d’été, voilà une occasion de se rattraper.

Tu d'oliver Meyrou

Tu d’oliver Meyrou

Tu d’Olivier Meyrou avec Matias Pilet

Création et production du Monfort, Tu est une histoire de famille. Olivier Meyrou metteur en scène et dramaturge de cette pièce est également cinéaste. Il est le réalisateur de Parade, film retraçant le retour à l’acrobatie de Fabrice Champion, autre membre fondateur des Arts Sauts, qu’une collision en vol laissa tétraplégique. Alors qu’avec Matias Pilet et Alexandre Fournier, jeunes circassiens, ils inventaient la tétradanse, ou la tétracrobatie, Fabrice Champion meure pendant le tournage. Les trois compères, accompagnés de Stéphane Ricordel à la mise en scène, créent alors le spectacle Acrobates pour lui rendre hommage. Tu est en quelques sortes le prolongement de cette aventure. Partant de l’histoire intime de Matias Pilet, de la mort in utero de sa sœur jumelle et de l’impact de cet événement sur son acrobatie, il conte, de façon lumineuse et poétique, l’histoire universelle d’une renaissance.

 

Pour tout l’or du monde d’Olivier Dubois

Lorsqu’en 2006, Olivier Dubois crée Pour tout l’or du monde dans le cadre de Sujet à vif au Festival d’Avignon, sa pièce Tragédie n’a pas encore fait le tour des scènes mondiales et il n’est pas encore directeur du CCN Roubaix Nord-Pas de Calais. Mais il est un danseur brillant et remarqué qui a travaillé pour Karine Saporta, Angelin Preljocaj, Jan Fabre ou Dominique Boivin. Dans ce solo qui, dit-il, conclue sa carrière d’interprète et ouvre celle d’auteur, il questionne avec un humour toujours provocant le métier d’interprète, entre Lac des Cygnes et barre de pole dance. À ne pas louper car il s’agit des ultimes représentations de cette pièce !

Pour tout l'or du monde d'Olivier Dubois

Pour tout l’or du monde d’Olivier Dubois

Questcequetudeviens? d’Aurélien Bory avec Stéphanie Fuster

Toulousaine comme Aurélien Bory, Stéphanie Fuster a passé huit ans en Andalousie pour perfectionner son art du flamenco et dansé avec les plus grands tel Israël Galvan. À son retour, elle demande au directeur de la Compagnie 111 de lui écrire un spectacle. C’est ainsi qu’il crée en 2008 Questcequetudeviens?, sorte de portrait scénique de la jeune femme, retraçant son parcours, son combat, son émancipation.

 

Des nouveautés cirque

Outre ces cinq spectacles coups de cœur, trois autres nous semblent plus particulièrement à découvrir. C’est le cas d’Artpiste où la contorsionniste et créatrice de pièces autobiographiques Angela Laurier, met pour la première fois en scène deux autres parcours, marqués comme le sien par une discipline de fer endurée dès le plus jeune âge, ceux de la harpiste Sophie Béguier et du fildefériste et acrobate Thomas Bodinier. Avec Somnium, Juan Ignacio Tula et Stefan Kinsmann, tous deux formés au CNAC et adeptes de la roue de Cyr, créent quant à eux un duo mêlant portés et antipodisme (jonglerie avec les pieds) où « ils sont les deux faces d’une même pièce, tournoyante, oscillant entre l’étrangeté du songe et des visions lumineuses. » Enfin, après Fenêtres créé par Mathurin Bolze et aujourd’hui repris par Karim Messaoudi, qui invente pour son héro Bachir un monde où la gravité disparait, les deux complices poursuivent l’aventure avec un nouveau volet, Barons Perchés, qui offre à Bachir un frère, un ami, à moins que ce soit une ombre.

Questcequetudeviens? d'Aurélien Bory

Questcequetudeviens? d’Aurélien Bory

Festival (Des)illusions, du 10 mars au 3 avril 2016 au théâtre Le Monfort.

La programmation complète, les dates, horaires, informations pratiques et réservations pour tous les spectacles sont à retrouver sur le site du théâtre.

 

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