Concours – Édition 2016 du Chausson d’or
Le concours Le Chausson d’or se déroule au mois de mars sur la scène du théâtre de Neuilly-sur-Seine. Depuis plusieurs décennies, ce concours de danse récompense les jeunes talents en danse classique de 8 à 22 ans. Le dimanche de finale est agrémenté d’un court spectacle porté par des danseurs et danseuses du Ballet de l’Opéra de Paris. Cette agréable parenthèse vient clore la finale du concours dans la bonne humeur avant la remise des prix par le jury. Parmi les récompensé.e.s, la jeune Hannaë Miquel (VM Ballet) s’est particulièrement distinguée.
Des grandes écoles de danse qui s’étendent dans le centre de Paris, l’Institut Stanlowa est sûrement celle qui montre la plus grande dévotion à la danse classique. Nichée dans le 8e arrondissement, l’école affiche une offre de cours exclusivement classique et bénéficie de sa propre boutique d’articles de danse. L’esprit familial de la maison s’étend bien au-delà et le concours annuel du Chausson d’or, que l’école organise, en est une des manifestations.
Le concours
Cette année, le jury était composé de Christiane Vlassi, Christa Charmolu, Christophe Duquenne, Nolwenn Daniel et Juliette Gernez. L’ombre de l’Opéra national de Paris ne plane jamais très loin de l’Institut Stanlowa ; l’école envoie de temps à autre ses meilleurs éléments à Nanterre.
Le Chausson d’or – catégorie Professionnel – a été remporté par Hannaë Miquel (VM Ballet) que les balletomanes équipés d’un téléviseur avaient pu découvrir dans l’émission Prodiges. La jeune danseuse n’est pas entièrement novice dans le jeu des concours : elle a déjà été distinguée lors des éditions précédentes du Chausson d’or. Dans sa variation libre, Hannaë Miquel a montré une belle maîtrise technique dans un répertoire tirant sur le néoclassique. Vêtue d’un académique noir, la danseuse a interprété une chorégraphie émaillée d’accents forsythiens. Puis en classique, la lauréate a effectué un sans-faute technique. Les extraits étaient trop courts pour donner un aperçu probant de son identité artistique mais Hannaë Miquel méritait une place sur le podium.
Dans la même catégorie, Miku Nishio et Thomas Rousse (également chez VMBallet) ont respectivement remporté le Chausson d’argent et le Chausson de bronze. L’aisance sur scène de la jeune Miku Nishio, qui a fait des choix artistiques plus classiques que ses comparses, en a certainement désarçonné plus d’un.e. Son Esmeralda notamment était éclatante d’assurance technique et scénique. Thomas Rousse a quant à lui enthousiasmé l’auditoire par la maturité de ses performances, abouties sur tous les plans.
Parmi les primé.e.s de cette édition 2016, Inès Vébole (une des figures de proue de l’école de danse Stanlowa), Alix van Tiggelen et Amandine Thomas ont séduit dans la catégorie Supérieur.
Le spectacle
À l’approche des résultats, la fébrilité est toujours palpable dans la salle sans artifices du théâtre. Les petites filles trépignent d’impatience dans leurs tutus alors que les garçonnets, minoritaires dans l’assemblée, attendent timidement le résultat des délibérations. La traditionnelle représentation des artistes de l’Opéra de Paris arrive ainsi à point nommé.
Les jeunes Camille Bon et Thomas Docquir ont interprété le pas de deux du Corsaire dans un style bon enfant qui convenait particulièrement à l’événement. La première n’était visiblement pas dans son élément naturel et a montré une certaine réserve dans sa danse. Explosif et charismatique, le second s’est imposé comme l’un des talents masculins à suivre dans le corps de ballet de l’Opéra de Paris.
Esprit familial oblige, la deuxième partie du spectacle était signée Isabelle Stanlowa. Eugènie Drion, Ambre Chiarcosso et Paul Marque ont dansé une création de la chorégraphe, Nuance, au son de Vivaldi. L’esthétique épurée de la variation, de même que le vocabulaire chorégraphique, a rappelé les formes vaporeuses et la liberté de mouvement de George Balanchine (Sérénade). Cet effet a toutefois été contrebalancé par le choix d’une partition baroque tranchant avec la légèreté des jupons virevoltants de tulle blanc, gris anthracite, que l’on associe volontiers à une ère plus romantique. Eugènie Drion, liane diaphane, a prêté sa grâce éthérée à cette création séduisante alors qu’Ambre Chiarcosso a exhalé un charme plus primesautier. Entre ces deux muses, Paul Marque est apparu comme un Apollon musagète en retrait, contemplateur discret au profil de médaillon antique.
L’intégralité des résultats, du Préparatoire au Professionnel est disponible sur le site officiel du Chausson d’or.