Laetitia Pujol – Adieux à la scène le 23 septembre
C’est (presque) en tout discrétion que Laetitia Pujol, Danseuse Étoile du Ballet de l’Opéra de Paris, va faire ses adieux à la scène. Si certaines Étoiles annoncent leur départ quelques mois à l’avance, la ballerine est restée longtemps floue sur la date de ses adieux. Elle pensait au départ quitter la compagnie pendant la tournée américaine de la troupe en juillet 2017, alors que le Ballet de l’Opéra de paris dansait Joyaux de George Balanchine à New York avec le Ballet du Bolchoï et le New York City Ballet, pour les 50 ans de l’oeuvre. Laetitia Pujol fait finalement ses adieux à la scène à Paris, le samedi 23 septembre, lors de la reprise de Joyaux.
Le samedi 23 septembre, Laetitia Pujol dansera dans Émeraudes, la première partie de Joyaux de George Balanchine, aux côtés de Mathieu Ganio, l’un de ses partenaires de prédilection durant toute sa carrière. L’Étoile dansera aussi en fin de soirée le pas de deux extrait du ballet Sylvia de John Neumeier avec Manuel Legris, l’un de ses autres grands partenaires. L’actuel directeur du Ballet de l’Opéra de Vienne, Étoile emblématique de l’ère Noureev, fera donc son retour pour l’occasion sur la scène du Palais Garnier. La soirée commencera également par le traditionnel Défilé du Ballet, prévu de longue date pour l’ouverture de saison. Une soirée un peu particulière, donc, même si Laetitia Pujol a choisi de partir sur un ballet court, et non pas en reprenant le premier rôle d’un grand ballet narratif (certain.e.s avaient ainsi pensé à Onéguine de John Cranko, programmé plus tard dans la saison).
Contrairement à certaines de ses collègues, Laetitia Pujol n’est pas un pur produit de l’Opéra de Paris. La danseuse s’est formée au Conservatoire régional de Toulouse. Elle est primée en 1992 au Prix de Lausanne – la même année que Jiri et Otto Bubenicek ou David Makhateli – ce qui lui ouvre les portes de la première division (la dernière année d’étude) de l’École de Danse de l’Opéra de Paris à Nanterre, dirigée à l’époque par Claude Bessy. Laetitia Pujol y passe l’année scolaire 1992-1993, aux côtés notamment de Jérémie Bélingard, Karl Paquette ou Fanny Fiat, et y danse le rôle de Lise dans La Fille mal gardée remontée par Claude Bessy lors du spectacle annuel. Elle est engagée à 18 ans au Ballet de l’Opéra de Paris à la fin de sa première division.
Le début de carrière de Laetitia Pujol est en dents de scie. Ses débuts sont très rapides : elle passe Coryphée dès son premier Concours de promotion en 1994, remporte la médaille d’Argent au célèbre Concours de Varna, danse le pas de deux de L’Oiseau bleu dans La Belle au bois dormant (Rudolf Noureev) lors des soirées Jeunes Danseur.se., a de jolies distributions avec le Pas de cinq des Pierres précieuses dans La Belle au bois dormant (Rudolf Noureev) ou le Pas de deux des Ecossais de La Sylphide (Pierre Lacotte). Puis le Concours de promotion lui réussit moins, elle doit attendre 1999 pour passer Sujet. Tout s’accélère ensuite pour la ballerine, qui passe Première danseuse en 2000, avant d’être nommée Danseuse Étoile à l’issue de la représentation de Don Quichotte de Rudolf Noureev le 2 mai 2002, où elle dansait pour la première fois le rôle principal de Kitri.
Laetitie Pujol a depuis dansé les rôle-titre de Giselle ou de Paquita, Aurore dans La Belle au bois dormant, Odette/Odile dans Le Lac des Cygnes. Elle a beaucoup interprété George Balanchine (Symphonie en ut, Les Quatre tempéraments, Concerto Barocco, Tchaïkovski-pas de deux, Agon, Sérénade). L’Étoile s’est petit à petit spécialisée dans les rôles dramatiques et néo-classique, comme le rôle-titre de La Dame aux camélias (John Neumeier), Juliette dans Roméo et Juliette (Rudolf Noureev), Garance dans Les Enfants du paradis (José Martinez), Manon dans L’Histoire de Manon (Kenneth MacMillan), La Jeune fille dans Le Loup (Roland Petit), l’Accusée dans Fall River Legend (Agnes de Mille), Le Parc (Angelin Preljocaj), le rôle-titre de Sylvia et la Troisième Symphonie de Gustav Mahler de John Neumeier.
La fin de carrière de Laetitia Pujol a malheureusement été plus clairsemée, l’Étoile devant faire face à plusieurs blessures. Ces dernières années, la ballerine a ainsi été régulièrement absente de scène. Elle a néanmoins son public fidèle, qui garde de grands souvenirs de ses interprétations dramatiques tout comme de sa joie de danser. Ils et elles seront nombreux.ses le 23 septembre pour la saluer une dernière fois.
REGNOT
Quelle belle surprise que la venue de manuel Legris pour les adieux à la scène de Laetitia Pujol !
Quel joli souvenir pour cette ballerine que terminer sa carrière sur une ouverture de saison et de reprendre un extrait d’un ballet avec cette étoile mythique qu’est Manuel Legris !
Quels sont les projets d’avenir de Laetitia pour la suite ?