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Une année au LAAC – Le bilan des élèves

Toute la saison dernière, nous avons suivi au quotidien le LAAC, l’Atelier d’Art Chorégraphique ouvert par Clairemarie Osta et Nicolas Le Riche, avec notre série Une année au LAAC. Après une année de travail, les différents étudiant.e.s que nous avons questionné.e.s toute l’année font le bilan de leur apprentissage dans cette école pas tout à fait comme les autres. 

 

Emma

Que retenez-vous de cette année au LAAC en quelques mots ?

En un mot : Humanité. Et du vrai, le LAAC, ce n’est que du vrai.

 

Comment votre danse at-elle évolué ?

Techniquement, artistiquement, en tout. C’est une progression globale, c’est un tout.

 

Comment avez-vous évolué en tant que personne ?

Repartir à zéro tous les matins apprend que rien n’est acquis, que l’on peut tout perdre du jour au lendemain, que ce soit dans la vie comme dans la danse. Qu’il faut donc profiter et savourer, même des moments difficiles.

 

S’il y avait un moment difficile à retenir de cette année ?

Je pense à mes bras, à mes mains qui n’allaient pas, qui n’étaient jamais bien placées. Clairemarie Osta m’a fait des corrections dessus toute l’année. J’ai essayé plein de chemins différents, sans vraiment trouver. Encore aujourd’hui, je ne suis pas sûre d’avoir pris le bon chemin (sourire). Ce qui est dur, c’est cette incompréhension de savoir où viser, de ne pas savoir viser juste, c’est frustrant.

 

Et s’il y avait un moment spécialement positif à retenir de cette année ?

Ce sont tous les « Oui ! » de Clairemarie Osta ! Ils ne sont pas forcément rares, mais cela veut dire quelque chose pour elle. Ça nous tient beaucoup à cœur de ne pas les décevoir.

 

Un moment d’apprentissage que vous avez particulièrement aimé ?

Le stage avec Yvan Dubreuil du NDT.

 

Que faites-vous cette année ?

Je pars au Junior Ballet du Ballet de Marseille.

 

Anna

Que retenez-vous de cette année au LAAC en quelques mots ?

Partage et générosité. Nicolas Le Riche et Clairemarie Osta nous ont fait confiance. On était leurs élèves, mais on a été plus que ça, surtout quand on a dansé Para-ll-èles. Ils nous considéraient aussi en tant qu’être. Ce sont deux artistes incroyables, ils nous ont donné tout ce qu’ils ont pu nous donner. Tout ce que j’ai pu prendre, je l’ai pris.

 

Comment votre danse a-t-elle évolué ?

J’ai gagné en confiance, j’ai beaucoup progressé techniquement. Je pense être dans le juste beaucoup plus qu’avant.

 

Comment avez-vous évolué en tant que personne ?

Dans le travail comme dans la vie, j’ai appris à toujours rester humble, et toujours me remettre en question. Rien n’est jamais acquis. C’est aussi savoir que l’on peut toujours plus.

 

S’il y avait un moment difficile à retenir de cette année ?

Quand il a fallu, non pas que je maigrisse, mais que je m’affine, avoir ainsi un accord corps-esprit. Il a fallu réadapter mon mode de vie. Ce qui était dur, ce n’était pas de l’entendre, mais de le faire.

 

Et s’il y avait un moment spécialement positif à retenir de cette année ?

Le jour où j’ai dansé toute seule pour un récital de musique. Même si ce n’était pas une grande scène, j’ai senti que Nicolas Le Riche et Clairemarie Osta me faisaient confiance à 100 %. Les journées étaient longues à ce moment-là, chargées en répétition, mais ce fut une période très motivante. La confiance qu’ils m’ont donné m’a donné confiance. Même si je me trompe, je me trompe en restant sûre de moi.

 

Un moment d’apprentissage que vous avez particulièrement aimé ?

Le stage avec Yvan Dubreuil du NDT à l’automne, je pense que ce fut un gros déclic pour tous le monde !

 

Que faites-vous cette année ?

J’ai été engagée dans la Delattre Dance Company en Allemagne.

 

Jesse

Que retenez-vous de cette année au LAAC en quelques mots ?

On a fait beaucoup de choses cette année ! Dont beaucoup de spectacles, ce qui a donné une dynamique plus professionnelle. Il fallait que l’on devienne plus indépendant. Il y a eu beaucoup d’aboutissement cette année. Et puis j’ai appris qu’il n’y a pas besoin que des gens te donnent l’autorisation de danser pour danser. En tant qu’interprète, on dépend toujours du directeur, du chorégraphe, qui choisit ou non, donc qui autorise à danser ou non. Le fait de faire nos chorégraphies, de se prendre en main, nous donnait l’autorisation de danser. On n’a plus besoin que quelqu’un nous dise quoi faire.

 

Comment votre danse a-t-elle évolué ?

Le LAAC m’a aidé à me sentir légitime dans la danse classique. Un jour, Clairemarie Osta m’a dit : « C’est bon, tu es un danseur classique, tu peux y aller !« . Ça a été un déclic. Si elle me le disait, c’est que ça pouvait être vrai (rire). On ne me l’avait jamais dit et j’avais besoin d’entendre ça avec mon parcours un peu différent. Techniquement, ma danse a complètement changé, je passe beaucoup moins en force. Nicolas Le Riche transmet un élan dans la danse qui est très important, qui m’a fait beaucoup avancer.

 

Comment avez-vous évolué en tant que personne ?

J’ai un peu lâché des choses sur la performance, j’ai mis mon exigence ailleurs. Et je considère maintenant la danse classique comme n’importe quelle autre danse.

 

S’il y avait un moment difficile à retenir de cette année ?

Ce furent les moments de grosse fatigue. J’ai appris à accepter qu’il y a des jours qui sont moins bons. J’ai appris à écouter où j’en étais réellement. Parfois, il faut écouter son corps, ne pas y aller à tout prix dans les moments de grosse fatigue. Mais je n’ai pas vraiment eu de moment de découragement. Toute cette expérience a été un élan.

 

Et s’il y avait un moment spécialement positif à retenir de cette année ?

La première fois que l’on a dansé Para-ll-èles, c’était fort. Tout à coup, on était devenu quelque chose, on était un groupe, on faisait un spectacle. C’est allé très vite au début de l’année et l’élan était vraiment agréable. Tous les moments de scènes en général restent de bons souvenirs.

 

Un moment d’apprentissage que vous avez particulièrement aimé ?

Le stage avec Yvan Dubreuil du NDT. C’était un autre univers et ça m’a pas mal libéré. On retrouvait la même exigence mais dans une danse et un répertoire différent.

 

Que faites-vous cette année ?

J’ai été engagé au Ballet de l’Opéra du Rhin.

 

Emma

Que retenez-vous de cette année au LAAC en quelques mots ?

« Je vise et j’ajuste« , une phrase que répète souvent Nicolas Le Riche ! Et puis ce côté humain que l’on n’a pas partout.

 

Comment votre danse a-t-elle évolué ?

J’ai appris à ne pas tricher techniquement et dans le travail. J’ai plus confiance en moi, je suis plus relâchée, libérée, ce qui m’a permis de ne pas tricher justement, et de comprendre vraiment que les mouvements ont tous un sens.

 

Comment avez-vous évolué en tant que personne ?

J’ai appris que, le fait de se remettre en question tout le temps, c’est parfois difficile, mais c’est ce qui nous pousse et nous motive. Et ça nous enrichit.

 

S’il y avait un moment difficile à retenir de cette année ?

À Aix-en-Provence, avant un spectacle, Clairemarie Osta m’a dit que ça n’allait pas du tout. Elle m’a fait travailler toute seule dans une salle pendant une heure, elle me faisait refaire et refaire, je ne comprenais pas pourquoi je n’y arrivais pas. Et j’ai eu un déclic, j’ai compris que je trichais, que je n’allais pas au bout, que j’allais trop vite. Quand on nous prend seule dans un studio pour nous dire que ça ne va pas à deux heures du spectacle, c’est dur. Techniquement, j’ai eu du mal avec le placement de mes talons toute l’année. Clairemarie Osta me disait tout le temps que je n’étais pas dans le bon chemin, que je trichais. Lorsque l’on donne le maximum, et que la professeure ne voit pas toute notre bonne volonté, on se demande ce que l’on fait… Mais ce sont des choses qui nous forgent, qui nous remettent en question. Certains jours sont difficiles, mais on le fait pour nous.

 

Et s’il y avait un moment spécialement positif à retenir de cette année ?

Pendant un cours, sur mes talons justement, je m’énervais contre moi-même. Mais je me suis motivée, et Clairemarie Osta m’a dit : « Oui, c’est ça« . Pour la première fois de l’année, c’est ça ! Même si ce n’est pas forcément acquis, cela m’a fait du bien.

 

Un moment d’apprentissage que vous avez particulièrement aimé ?

Le stage avec Yvan Dubreuil du NDT à l’automne !

 

Que faites-vous cette année ?

Je reste encore une année au LAAC, je n’ai que 18 ans. 

 

Manon

Que retenez-vous de cette année au LAAC en quelques mots ?

Intensité, et l’échange qu’il y a entre Clairemarie Osta et Nicolas Le Riche et nous.

 

Comment votre danse a-t-elle évolué ?

J’ai compris qu’il fallait que j’aille chercher plus loin dans mes mouvements. J’ai l’impression de m’être libérée artistiquement, et j’ai renforcé ma technique.

 

Comment avez-vous évolué en tant que personne ?

Le LAAC m’a apporté une force, une réflexion, un questionnement, une remise en question. Ça endurcit.

 

S’il y avait un moment difficile à retenir de cette année ?

Ce sont surtout les remises en question par rapport à soi, où est-ce que l’on se situe, est-ce que l’on va vraiment y arriver. Il est parfois dur de garder une motivation.

 

Et s’il y avait un moment spécialement positif à retenir de cette année ?

Tous les spectacles que l’on a faits avec Para-ll-èles. J’aimais beaucoup ce ballet, on dansait sur scène avec Nicolas Le Riche et Clairemarie Osta, ce fut de superbes expériences. Et en cours, quand il y a eu des déclics, des choses qui marchaient.

 

Un moment d’apprentissage que vous avez particulièrement aimé ?

Le stage avec Yvan Dubreuil du NDT.

 

Que faites-vous cette année ?

Je pars au Ballet de Norvège.

 

Camille

Que retenez-vous de cette année au LAAC en quelques mots ?

La richesse, la sincérité, la générosité de Nicolas Le Riche et Clairemarie Osta, humainement, artistiquement et techniquement. Cela fait longtemps que je n’avais pas avancé comme ça.

 

Comment votre danse a-t-elle évolué ?

J’ai l’impression que je n’ai jamais bien appris à sauter. Il faut prendre les sauts par le ventre, alors que je les prenais par les épaules, par tout ce que je pouvais d’autres, par plein de choses parasites. J’ai mis du temps, mais je pense que je commence un peu à comprendre. Aussi un certain relâchement artistique.

 

Comment avez-vous évolué en tant que personne ?

Les gros moments de remise en question m’ont apporté de la confiance dans ma vie de tous les jours.

 

S’il y avait un moment difficile à retenir de cette année ?

Ce fut pendant l’apprentissage d’une variation de Kitri. Clairemarie Osta me disait de sauter, de sauter encore, je n’y arrivais pas. Je suis arrivée le lendemain pleine de bonne volonté, j’avais réfléchi, je m’étais entraînée… et ce n’était toujours pas ça. Alors que je pensais que ça allait être mieux, j’ai eu la sensation de régresser, et le sentiment qu’elle ne voyait pas toute la bonne volonté que je mettais dedans. J’ai un peu craqué ce jour-là, je n’étais pas bien.

 

Et s’il y avait un moment spécialement positif à retenir de cette année ?

Chaque petit compliment, chaque « Oui, c’est ça« . Et chaque moment de scène. C’est la scène que j’aime, ça donne des ailes.

 

Un moment d’apprentissage que vous avez particulièrement aimé ?

Le stage avec Yvan Dubreuil du NDT, ça nous a ouvert de nouveaux chemins.

 

Que faites-vous cette année ?

Je reviens à la rentrée au LAAC, mais je vais essayer de prendre pas mal de cours avec des compagnies à droite à gauche.

 

Et les autres élèves…

Robin

 

Kana

 

Garance

 

Konoto

 

Comments (1)

  • novas

    merci pour ce bel article

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