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[Dossier Giselle] Giselle par le Ballet de l’Opéra de Paris – Qui voir danser sur scène

Giselle revient, après une longue absence, au Palais Garnier du 28 mai au 14 juin. Ce ballet est toujours un moment particulier pour le Ballet de l’Opéra de Paris, car il représente l’école française, le ballet à la française, dans toute son excellence.

Cette série de Giselle intervient alors que la direction est entre-deux, Benjamin Millepied pas vraiment parti et Aurélie Dupont pas officiellement encore en poste. Les distributions portent cependant la marque de la nouvelle directrice : les Étoiles sont en place, les jeunes talents plus en retrait, placés surtout sur le pas de deux des Vendangeurs Pour le rôle de Giselle, l’Opéra affiche de très belles distributions, avec des Étoiles en forme et faites pour ce rôle. Ce n’est pas forcément la même chose pour Albrecht, où les distributions sont un peu moins excitantes. Il est dommage de se priver pour ce rôle de talents comme Hugo Marchand (véritable danseur romantique) ou François Alu. Myrtha a eu à souffrir de quelques défections : la superbe Marie-Agnès Gillot n’est pas sur cette série et Alice Renavand, qui avait toute la personnalité pour ce rôle, s’est blessée.

 

Les distributions « S’il n’en fallait qu’une »

Désolé, nous n’avons pas pu faire de choix entre ces deux distributions !

Dorothée Gilbert (Giselle), Vadim Muntagirov (Albrecht), Valentine Colasante (Myrtha) et Vincent Chaillet (Hilarion) : les 2 et 7 juin. 

Dorothée Gilbert est l’Étoile qui a brillé cette saison, même si elle a été un peu oubliée dans les distributions. Ballerine au sommet de son art, qui surprend de plus en plus dans les rôles dramatiques, elle devrait être une Giselle de premier ordre. Vadim Muntagirov est danseur invité, après une blessure de Josua Hoffalt. Superbe danseur russe du Royal Ballet, il a tout lui-aussi pour danser Albrecht, un rôle qu’il connait bien. Le partenariat, même récent, devrait bien fonctionner, ce pourrait être le couple révélation de cette série. Valentine Colasante assure toujours, même si la danseuse semble bien terrienne pour danser la reine des Wilis. Vincent Chaillet retrouve enfin un rôle de premier plan. Toujours bon dans les rôles de caractère, il devrait donner de la prestance à son Hilarion.

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Myriam Ould-Braham (Giselle), Mathias Heymann (Albrecht), Héloïse Bourdon (Myrtha) et François Alu (Hilarion) : le 10 juin. Avec Hannah O’Neill (Myrtha) : les 11 et 14 juin.

S’il ne devait y avoir qu’une Giselle en ce moment à l’Opéra de Paris, ce serait sans hésitation Myriam Ould-Braham. Représentante de la délicatesse et de la finesse de la technique française, y ajoutant une poésie et une musicalité du haut du corps, physique parfait pour le rôle, véritable qualité d’actrice… Myriam Ould-Braham est la Giselle rêvée. Mathias Heymann, en grande forme cette saison, fait lui aussi rêver en Albrecht. Le couple est l’un des meilleurs de la troupe : la certaine réserve de la première est boostée par la fougue du deuxième, tandis que lui affine son jeu face à la toujours grande crédibilité de sa partenaire. En bref : le couple idéal. Ils auront droit de plus à deux belles Myrtha : d’abord Héloïse Bourdon, qui devrait proposer une belle opposition à Myriam Ould-Braham, ensuite la brillante Hannah O’Neill. L’on peut dire que François Alu est sous-employé en Hilarion. Mais ce n’est pas parce que ce personnage a peu de chose à danser qu’il n’est pas important. Au contraire, c’est un personnage-clé de la trame. La grande théâtralité de François Alu devrait s’y épanouir.

Giselle en répétition - Myriam Ould-Braham

Giselle en répétition – Myriam Ould-Braham

 

La distribution « En attente »

Laëtitia Pujol (Giselle), Mathieu Ganio (Albrecht), Valentine Colasante (Myrtha) et Vincent Chaillet (Hilarion) : le 4 juin.

EDIT – Laëtitia Pujol est finalement retirée de toutes les distributions. Laëtitia Pujol, la grande Giselle de l’Opéra de ces dix dernières années… En retrait cette saison, la danseuse était pourtant de retour dans son rôle fétiche. Qui plus est accompagnée de Mathieu Ganio, Albrecht idéal et parfait danseur romantique, et son partenaire de prédilection. Le couple aurait dû assurer la première, mais Laëtitia Pujol s’est finalement désistée pour ses deux premières représentations. Qu’en sera-t-il pour cette date unique ? Le public croise les doigts.

 

 

La distribution surprise

Myriam Ould-Braham (Giselle), Mathieu Ganio (Albrecht), Valentine Colasante (Myrtha) et Vincent Chaillet (Hilarion) : les 28 et 31 mai, le 4 juin. 

EDIT – Myriam Ould-Braham, suffrante, s’est faite remplacé par Amandine Albisson sur la première et par Dorothée Gilbert pour le 31 mai. C’est donc Myriam Ould-Braham qui remplace Laëtitia Pujol pour la première, un choix naturel. Mais le partenariat avec Mathieu Ganio ne semble pas forcément couler de source. Mathieu Ganio est au sommet de son art, danseur noble par excellence et profond dans ces interprétations. Mais il a besoin – tout comme Myriam Ould-Braham – d’avoir une partenaire en opposition, au caractère fort. Pas sûr ainsi que le partenariat fonctionne au mieux, même si ces deux Étoiles sont superbes dans leur rôle respectif. À noter pour cette première, François Alu dans le pas de deux des Vendangeurs, qui devrait régaler le public.

Giselle en répétition - Hannah O'Neill

Giselle en répétition – Hannah O’Neill

 

Les distributions « À voir »

Amandine Albisson (Giselle), Stéphane Bullion (Albrecht),Hannah O’Neill (Myrtha) et Audric Bezard (Hilarion) : les 27 (avant-première jeune), 28 et 30 mai, le 3 juin.

Amandine Albisson a peut-être été la seule Étoile véritablement appréciée de Benjamin Millepied, qui lui a donné beaucoup d’opportunités. La danseuse a en effet une danse superbe, qui va bien aux ballets néo-classiques. Mais pour les grands rôles dramatiques, elle ne m’a personnellement pas convaincue, étant souvent en sur-jeu. Stéphane Bullion a l’âme du danseur romantique, mais ce n’est pas dans la pure technique classique qu’il brille le plus. Il aurait eu sûrement plus d’impact en Hilarion. Le couple a cependant plutôt bien fonctionné lors de précédents ballets, notamment dans Les Enfants du Paradis.

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Giselle en répétition – Amandine Albisson et Stéphane Bullion

Ludmila Pagliero (Giselle), Karl Paquette (Albrecht), Fanny Gorse (Myrtha) et Vincent Chaillet (Hilarion) : le 8 juin. Avec François Alu (Hilarion) : le 13 juin. 

Ludmila Pagliero revient enfin sur un grand rôle, après de longs mois compliqués par des blessures. La danseuse n’a pas été formée à l’École de Danse, elle n’en reste pas moins l’une des meilleure représentantes de l’école française. Elle devrait ainsi danser Giselle avec beaucoup de finesse, même si personnellement je l’aurais plus vue en Myrtha. Le couple qu’elle forme avec Karl Paquette a par contre toujours eu du mal à me convaincre, comme si les deux artistes « s’annulaient » en dansant ensemble. À voir en scène.

Giselle en répétition - Karl Paquette et Ludmila Pagliero

Giselle en répétition – Karl Paquette et Ludmila Pagliero

La distribution Jeunes talents

Éleonore Guérineau (Giselle), Arthus Raveau (Albrecht), Héloïse Bourdon (Myrtha) et Alexis Renaud (Hilarion) : le 5 juin (matinée).

Voilà la distribution qui fera courir tou.te.s les habitué.e.s un dimanche après-midi. Après La Fille mal gardée où elle avait été brillante, Éleonore Guérineau se voit confier le précieux rôle de Giselle. À ses côtés, Arthus Raveau, prince romantique par excellence, qui obtient enfin un grand rôle après une saison où il a eu peu de grandes opportunités. Héloïse Bourdon, qui a déjà de l’expérience des grands rôles, devrait aussi être une grande Myrtha. Ces jeunes seront encadré.e.s par un danseur plus expérimenté, Alexis Renaud en Hilarion. À noter aussi chez les Vendangeurs, les tous jeunes Paul Marque et Sophie Mayoux. Le premier, rentré il y a tout juste deux ans dans la compagnie, est l’un des grands espoirs de la troupe.

 

Et vous, quelle distributions allez-vous voir ? Laquelle vous tente le plus ?

 

Comments (17)

  • Anne

    Bonjour,
    Nous sommes allées voir Giselle le 28 mai. De déprogrammation en déprogrammation nous avons vu Bullion et Albuisson, ils étaient parfaits. Un petit pincement au cœur de n’avoir pu voir Ganio qui dans Roméo avait été un merveilleux héros romantique !!! Alu était tel qu’en lui même plein de brio. Pour Valentine Colasante, pointes, équilibres rien n’y était elle semblait taciturne rien de l’imatérialité nécessaire, pas de romantisme.
    Bonne journee

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  • ERIC

    Bonjour,
    J’étais également au palais Garnier le 28 mai dernier pour voir Giselle.
    Il est certains que le nombre de déprogrammation, n’a pas rendu la tache aisée pour admirer les danseurs pour lesquels nous avons le plus de sensibilité.Ces blessures à répétition sont peut-être dues à l’alimentation des danseuses/eurs ou bien à l’emploi excessifs de produits de toutes natures.
    Concernant ce ballet, un de mes préférés, je suis tout à fait d’accord avec vous sur la prestation de François ALU, mais pas sur celle de Valentine Colasante. Cette danseuse a accomplie de toute beauté son rôle. Tout y était l’équilibre, les pointes, et même l’iMMatérialité nécessaire. Cette danseuse que je suis depuis quelques années, ne cesse de progresser et malgré les critiques sera un jour ETOILE.

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  • Élisabeth

    Je vais voir les representations du 5 et du 11 juin. MOB étant blessée ( une fois de plus hélas, mais je ne pense pas que ce soit à cause de son alimentation ou à  » l’emploi excessifs de produits toutes natures » ( j’ai bien du mal à comprendre cette phrase d’ailleurs)je ne sais pas si elle pourea assurée gette date ou si elle sera remplacé. Si c’est malheureusement le cas, j’espère beaucoup mlle Gilbert qui la remplace avant.

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  • swan lake

    Je serais ravi de voir toutes les différentes distributions, mais si je dois juste choisir une je choisirais Myriam Ould-Braham, je pense qu’elle est la Giselle idéal. de toute façon, Amandine Albisson est très intéressante aussi, et Dorothée Gilbert et Ludmila Pagliero aussi, en fait je voudrais bien les voir toutes¡¡¡¡¡ 🙂
    il est impossible de choisir une car toutes sont si unique.
    Je voudrais voir aussi Myrtha de Hannah o’Neill

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  • sartoris

    Pour y etre allé le 30, je peux vous dire qu’Amandine Albisson et Hannah O’Neill y ont été admirables. La première nous a proposé une merveilleuse Giselle bovaryste à l’acte 1 qui comme transfigurée par la mort et débarrassée de tout désirs temporels devient un spectre évanescent à l’acte 2. Une danse terrestre fit ainsi place à une danse céleste. La seconde est entrée sur scène en figure de la loi, charmante statue du commandeur, souveraine et maitresse du corps. Elle a ainsi orchestré la danse des willis de main de maitre. Enfin, on ne dira jamais assez à quel point Charline Giezendanner est une ballerine exceptionnelle, peut être la meilleure de sa génération, qu’elle aurait sans doute été une des plus belles Juliette si elle avait été distribuée au printemps, et je n’en doute point une fantastique Giselle. Sa danse si musicale, si poétique et si profonde mérite une meilleure exposition. Il y a quelque chose en elle de catherine deneuve, et la cantonner à des roles d’ingénues serait une erreur aussi colossale que de réduire la carrière de Catherine Deneuve aux Demoiselles de Rochefort.

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  • INES

    Je suis allée à l’avant première jeune le 27 juin avec Amandine Albisson et Stéphane Bullion… Le couple était merveilleux !!! Amandine Albisson était parfaite : fraîche, légère et expressive dès le premier acte (sans surjeu !), elle se dévoile ensuite au deuxième avec une Giselle transformée et pleine d’émotions. Stéphane Bullion, il m’a hypnotisée : sa technique était géniale… et on pouvait lire dans ses gestes tout son coeur. Après, la reine de Willis était fabuleuse pour entamer un acte 2 plein de magie, et rester plongé dans cet univers.
    On ressort changé de ce ballet, avec des étoiles plein les yeux (et elles ne sont pas prêtes de partir !)

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  • Élisabeth

    Dimanche dernier j’ai vu Gisèle interprété pae Eleonore Guerineau.
    Et bien, pour la scène de la folie et tout le deuxième acte, je n’ai pas vu Melle Guerineau.
    J’ai vu Gisèle!
    Quelle beauté!

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  • a.

    Mais oui, cette scène de la folie était exceptionnelle! (en + du reste).

    Je garde cependant dans mon souvenir et à jamais (tant qu’à faire) Gilbert/Ganio – quelle(s) soirée(s)!!!

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  • Élisabeth

    C’est vrai que maintenant melle Gilbert est vraiment une artiste complète.
    Laissons un peu de temps à melle Guerineau qui a ( trop ) longtemps été cachée dans le corps de ballet. Des petits rôles par ci par là de petit cygne à manou, le duo concertant dernièrement et trois représentations et demi ( avec le remplacement au pied levé de MOB) dans la fille mal gardée l’an passé, c’est peu pour affronter un rôle comme Gisèle.
    Bravo à elle encore une fois.
    J’espère que nous la verrons de plus en plus.

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  • Cath

    Quelle magnifique Giselle que celle d’éléonore Guérineau! On remerciera au moins Benjamin Millepied pour avoir mis en avant cette perle qui a trop longtemps été oubliée sous prétexte de ne pas correspondre aux critères « esthétiques » de l’Opéra…elle a été digne d’une étoile. Quelle est cette compagnie où Guérineau et Bourdon sont seulement sujet (même pas première danseuses!) et Albisson et Cozette étoiles? car franchement, c’est un gouffre technique et artistique qui séparent ces danseuses…autre question: pourquoi les lignes du corps de ballet sont une fois de plus remplies des élèves de l’école de danse? comment le staff gère-t-il ses danseurs pour qu’à seulement la moitié de la série il n’y ai que des remplaçants en scène? (et cela se sens dans la qualité d’ailleurs…) cela est-il du à des blessures ou a des désistements?

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  • Babeth Guidet

    J’y vais le 13 juin et suis déçue d’avoir Ludmilla Pagliero en Giselle, elle ne m’avait pas conviancue en Odette-Odilé il y a deux ans… Bon je vais essayer de ne pas avoir d’a priori….j’ai été mal habituée, ayant eu la chance d’avoir vu plusieurs fois Yvette Chauvire (c’était hier!) ou encore Noella Pontois . Le rôle, à mon sens un des plus beaux du répertoire, est complexe et demande une adhésion totale… Par contre je suis intriguée et ravie de voir Karl Paquette en Albrecht… À suivre…

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    • Lili

      J’ai vu Pagliero/Paquette le 8; MOB/Heyman le 10 (et pas le 11 où ils ont semble-t-il été sensiblement meilleurs)
      Pagliero est vraiment superbe en Giselle. Un style moins « jeune fille naîve » que MOB, mais tout à fait crédible et complètement dans le rôle. Sublime aussi au 2e acte. Le 1er acte était un régal, même au dernier rang on sentait leur joie de danser !!
      Paquette est formidable au 1er acte, il est de manière évidente ce prince qui joue les paysans, mais reste princier. Heymann dont la danse est toujours un régal, est moins crédible car il a une allure moins princière. Mais il est plus amoureux.

      Du coup le couple Pgliero/Paquette du 1er acte est presque piégé par ses propres qualités : leur totale harmonie, leur joie communicative, la fluidité des enchaînements, nous montre dans le pas de 2 de la fin du 1er acte deux amis qui dansent ensemble avec une grande habitude plutôt que deux amoureux qui s’unissent. C’est d’autant plus dommage que leur flirt du début est totalement réussi. Pagliero est une Giselle qui flirte aussi, ne subit pas complètement la situation. Face à un Albrecht hyper-sûr de lui, très séducteur, elle affirme aussi un personnage qui se sait séduisante, en joue et l’assume. Ca change d’autres interprétations mais c’est très crédible, avec deux danseurs qui ont passé l’âge de jouer les jeunes premiers. Et quelle autorité naturelle, sans forcer, de Karl Paquette face à Hilarion et au reste de sa « famille » !!
      La scène de la folie vue de loin perd de sa force, et là on a surtout eu une grande et belle scène de tragédie, de chagrin d’amour, peut-être pas de perte de la raison. Albrecht semble plus effrayé et inquiet qu’amoureux à ce moment là, de loin en tout cas.

      Au 2e acte Pagliero est magnifique. Paquette aussi, techniquement au point et complètement investi, mais il peine un peu à proposer un personnage cohérent, amoureux (ou pas?), qui veut seulement sauver sa peau ou qui est vraiment dans le regret de cet amour mort? Certes du dernier rang où j’étais on perd beaucoup de l’expression des visages. Mais j’ai eu le sentiment de voir un très bon partenaire danser avec Giselle, plutôt qu’un Albrecht, incarné jusqu’au bout. Je dirais que Paquette a pris le pas sur Albrecht.

      C’est un trait récurrent chez lui malgré ses très grandes qualités dramatiques : en situation de partenariat, il se concentre tellement sur la danse et la danseuse -et avec quelle réussite!- que son personnage est un peu mis en sourdine.

      Au final, j’ai beaucoup aimé ce couple, qui présente une version plus « mature », peut-être moins tragique que d’autres mais avec deux interprètes qui ont une présence scénique exceptionnelle et beaucoup d’assurance, une technique affûtée, un partenariat parfait, un charisme indéniable, un rayonnement qui allait jusqu’au dernier rang.

      Une note enfin pour Vincent Chaillet que j’ai vu les 2 fois. Pour ma part j’ai adoré son jeu, plus touchant et sensible que celui des 2 princes. Il a donné une âme, une consistance, au personnage. Un gars simple et honnête, un peu naïf au début mais qui comprend vite la situation et entend ne pas se laisser faire, intelligent, amoureux sincère et bouleversant, doux mais affirmé, bref, bravo Mr Chaillet.

      Alu toujours hallucinant, et un corps de ballet parfait (un peu plus d’imprécisions vendredi me semble-t-il mais si peu…)

      Le public du mercredi m’a semblé moins « spécialiste » que celui du samedi. Du coup, il était très réactif : applaudissements réguliers (un peu trop dans l’acte blanc), cris, questions…. Ca vivait !! Et orchestre trop lent, qui a eu le bon goût d’accélérer un peu pour la soirée MOB/Heyman du vendredi, et ça change beaucoup de choses.

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  • a.

    Je ne pense pas que vous serez déçue avec Ludmila Pagliero. Je pense que ce rôle lui siéra tout à fait.

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  • Élisabeth

    Hier, j’ai vu Melle Ould Braham en Gisèle. Un physique fait pour le rôle, un haut du corps comme on n’en voit quasiment plus à l’opéra de Paris! Melle Guerineau étincelante ( une ballerine de l’opéra de Paris qui sait sauter!) dans le pas des paysans et très belle en willi; Melle O’Neil superbe Myrtha. Chez les messieurs, M. Heymann est un gentil prince, un peu étriqué dans ses vêtements roturiers mais il faut attendre le deuxième acte pour le voir vraiment interpréter le rôle. Côté technique, c’est beau et étroitement imbriqué avec le jeu d’acteur. Le partenariat avec Melle Ould Braham atteint des sommets. M . Alu a bien relevé le défi que le rôle d’Hilarion représente et M. Legasa n’a pas démérité mais reste en deçà de sa partenaire.
    Par contre l’orchestre! Le ballet et sa musique est méprisé à l’opéra et en France en général mais là, on touche le fond du lac. Et un tempo d’une lourdeur! La variation de 1er acte n’a plus de légèreté le galop est pesant et au deuxième acte, les pauvres willis on ru bien du mal à se croiser sans s’effondrer.

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  • pirouette24

    Au final je trouve que l’opéra nous aura présenté de magnifiques Giselle durant cette série: Pagliero, Guérineau, Gilbert et leur princes respectifs m’auront tous touché et éblouis et auront pour moi été d’un niveau international. Finalement la distribution qui m’aura vaiment déplu est celle de la première avec Albisson Bullion, je trouve dommage et un peu injuste que ce soit Albisson qui ait dansé la première face à des étoiles plus anciennes et meilleures comme Gilbert ou même Ould Braham. J’ai trouvé le corps de ballet excellent même si de moins en moins inspiré (la fatigue?) et dans le pas de deux des vendangeurs, Charline Giezendanner m’a frappé par sa danse fluide, facile et précise ainsi que par son charisme doux et joyeux qui pour moi font d’elle une vraie soliste, et bien sûr François Alu , généreux et bondissant. Bravo àtous pour cette série!

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  • Élisabeth

    Si Melle Ould Braham n’avais pas été blessée ou indisposée Albisson n’aurait pas fait la première.

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  • a.

    Je vous rejoins sur l’orchestre, qu’on donne aux jeunes lauréats du cnsmd la chance de jouer quelque fois, soit, mais de manière générale on aura bcp grincé des dents… certains sons du violon auront gâché les moments de grâce dans le ballet. Et ces tempi tellement variables qu’on ne sait plus trop où o en est… On ne peut pas défigurer la musique, même au prétexte de s’adapter à la danse! Je me demande comment les danseurs vivent cela…

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