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« …Comme la mousse sur la pierre… », comme dirait Pina Bausch

Mercredi 22 juin 2011. …Como el musguito en la piedra, ay si, si, si… de Pina Bausch au Théâtre de la Ville. Par le Tanztheater Wuppertal.

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Que de choses à raconter sur ce ballet ! Presque trois heures de danse très intense, très forte. Mais que de difficultés pour le raconter. C’est là que l’on se dit que la danse, ça se vit et ça ne s’écrit pas, et tant pis pour ceux et celles qui n’étaient pas là. Mais ça serait un peu mauvaise joueuse, et un poil trop frustrant.

Ce long ballet, le dernier de Pina Bausch, est le résultat d’un voyages au Chili. Elle en a fait une suite de petite saynètes, comme autant de souvenirs. Le tout se déroule dans un décor très simple, un sol blanc, qui de temps en temps se fissure et fait penser au désert du Chili.

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Il y a des souvenirs très visuels qui font immédiatement penser à l’Amérique Latine, comme des danses de couples mucho caliente, ou des fêtes de village. De nombreuses parties sont beaucoup plus abstraites. La chorégraphe s’est alors plutôt penchée sur des sensations plutôt que sur ce qu’elle voyait. Il y a ce que l’on voit, et l’indéfinissable, l’inconscient collectif, cet air qui flotte au vent et qui fait que l’on est dans un autre pays.

Il n’y a pas si longtemps, le Chili était aux mains de Pinochet, de ses actes de tortures et sa privation de liberté. ..Como el musguito en la piedra, ay si, si, si… n’évite pas ce pan de l’histoire. Le ballet commence ainsi d’une façon assez violente, une femme à quatre pattes qui hurle, malmenée par deux hommes. Il y en aura d’autres dans le spectacles, des saynètes marquantes, brusques, qui font sursauter. 

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Mais le ballet n’en est pas pesant. Car au milieu de tout ça intervient beaucoup de scènes de joies. Des moments d’amour, des moments de rire, des moments de sensualité. Des moments totalement absurdes aussi, où l’on arrête de réfléchir pour de réjouir de l’instant présent, comme le clame une danseuse lors du spectacle. Ce n’est pas forcément facile à suivre d’ailleurs, notamment la deuxième partie, plus sombre et plus abstraite. L’oeuvre de Pina Bausch ne s’ouvre pas toujours très facilement, il faut savoir aimer se laisser surprendre.

…Como el musguito en la piedra, ay si, si, si… dure presque trois heures, et pourtant, ce n’est jamais long. Dense, c’est certain, et le-la spectateur-rice sort un peu vidé-e de cette expérience. Pina Bausch a en tout cas réussi sa mission pour sa dernière œuvre : nous faire voyager, et nous interpeller.

…Como el musguito en la piedra, ay si, si, si… de Pina Basuch au Théâtre de la Ville jusqu’au 8 juillet. 

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