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West Side Story, un régal !

Mardi 30 octobre 2012. West Side Story au Théâtre du Châtelet, de Leonard Bernstein (musique), Arthur Laurents (livret), Stephen Sondheim (chansons) et Jerome Robbins (chorégraphie). Avec Liam Tobin (Rony), Elena Sancho-Pereg (Maria), Yanira Marin (Anita), Andy Jones (Riff) et Pepe Muños (Bernardo). 

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J’attendais beaucoup du retour de West Side Story à Paris. C’est une comédie musicale magique, que j’adore, et dont la production recevait de sacrés éloges. Ô joie du spectacle, cette représentation n’a pas été à la hauteur de mes espérances. Elle a été encore mieux.

Le succès de West Side Story, c’est assez simple finalement : une histoire universelle (un mix de Roméo et Juliette, l’immigration et l’envie de la jeunesse de réussir, on ne peut pas faire mieux), une partition géniale, un livret peaufiné, des chansons ultra-efficace sans tomber dans la facilité, et une chorégraphie inspirée signée du Maître Jerome Robins. Cela a l’air simple énoncé comme cela, mais combien de spectacle déçoivent pas une musique trop facile ou un livret bâclé ? West Side Story, c’est le Musical par excellence, où la musique n’arrive jamais par hasard. Ce n’est pas juste pour mettre une jolie chanson, comme cela se fait si souvent dans les spectacles français, mais parce que les émotions sont à un moment si fortes que les personnages ne peuvent plus les exprimer autrement que par le chant et la danse. Les simples mots ne peuvent plus contenir tout ce qu’ils veulent exprimer.

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West Side Story
a plus de 50 ans, et fait toujours autant rire et pleurer. Il n’y a pas de mystère finalement, seulement quatre créateurs spécialement inspirés, d’autant plus lorsqu’ils sont réunis. Ceci-dit, la pièce en elle-même ne fait pas tout. Il faut aussi une troupe à la hauteur de la musique jazzy et exigeante, des personnages plus complexes qu’il n’y parait et des chorégraphies diablement techniques, entre inspiration classique et mouvements modernes. La production n’a pas lésiné sur les castings, et le résultats aussi est là : une troupe enthousiasmante, formidable, qui rend hommage à West Side Story sans jamais tomber dans quelques chose de muséal.

Car si cette production a été vendue comme quelque chose de « classique »- oui, c’est toujours à New York, les chansons ne sont pas en version techno – elle ne l’est finalement pas tant que ça. Mis à part les costumes assez ciblés, tout est fait pour gommer cette appartenance aux années 1960. Les décors sont simplifiés : quelques photos de New York en fond et deux blocs en fer se mouvant sur les côtés, pour former une rue, une chambre ou une boîte de nuit. Finalement, ce New York pourrait être celui d’aujourd’hui, comme l’histoire pourrait se dérouler maintenant. Deux bandes pauvres et rivales se battant pour une place au soleil, ça arrive tous les jours. Une certaine identification est donc assez facile pour le public, et l’attachement aux personnages d’autant plus fort. C’est ça aussi le propre des grands classiques : savoir encore parler aux gens 50 ans après, parce que l’on touche à quelque chose d’universel.

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Les Jet et les Shark sont tout simplement formidables, aussi bon danseurs que chanteurs, et sachant rendre la certaine dureté de la partition. Dommage que chez les femmes, le niveau ne soit pas si élevé. Les Portoricaines ont la voix qui porte et de la gouaille à revendre, mais ça ne suit pas pour la danse. Et la chorégraphie de Jerome Robbins ne pardonne pas. America, le passage si attendu, se transforme ainsi en une lutte contre la technique, quand cela devrait être une véritable fête. Dommage aussi que le Tony du soir se soit si bien appliqué à gommer toutes les aspérités et les accents jazzy de sa partition. Mais il est jeune, beau, fougueux, et m’a sincèrement tenu en haleine lors de la terrible scène finale, alors je lui pardonne.

Quand on dit que West Side Story est un spectacle à voir une fois dans sa vie, ce n’est pas une phrase toute faite. Parce que c’est vraiment une pièce complète, unique, et qui fait date dans l’histoire du spectacle. On y rit, on y pleure, on fredonne les chansons que l’on se surprend à presque toutes connaître, et on finit debout. La voir en plus dans si belle production, ça ne se refuse pas.

West Side Story, jusqu’au 1er janvier 2013 au Théâtre du Châtelet.

Comments (6)

  • Cams

    Je suis bien d’accord!

    La seule chose à laquelle je pense depuis que j’ai vu le spectacle c’est d’y retourner!! mais les places sont difficiles à trouver! 🙁

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  • Sissi

    Je vais voir ce spectacle ce soir ! Après un tel article j’ai réellement hâte d’y être et j’espère passer une aussi bonne soirée !

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  • @ Cams : Pareil ! Je n’ai qu’une envie, c’est d’y retourner.

    @ Sissi : Hâte d’avoir vos impressions 😉

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  • Sissi

    Aucune déception, bien au contraire, j’ai passé une magnifique soirée ! West side story est LA comédie musicale à voir, il est impossible de ne pas aimer. Tout est parfait à commencer par la troupe bien évidemment, les décors, les costumes etc…. On sort heureux avec toutes les chansons dans la tête et une réelle envie d’y revenir !
    Vendredi soir Don Quichotte, j’espère passer une aussi bonne soirée !

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  • liz

    C’est un spectacle magnifique, grâce en grande partie à l’intelligence de Leonard Bernstein, qui a su intégrer les accents hispaniques dans sa partition, pour créér une musique américaine par excellence, originale et efficace. Il faut tout de même noter que les musiciens de l’orchestre n’ont pas rendu justice à la partition: leurs fausses notes et fausses entrées m’ont vraiment gênée. Cela dit, tout le reste est génial, et il faut vraiment aller le voir !

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  • Paulette

    c’était mon cadeau d’anniversaire : magnifique spectacle, histoire d’amour tragique, intemporelle … et bien que n’ayant jamais fait d’anglais, j’ai à peine regardé les sous-titres. j’adore le film que je connais par cœur… courez vite voir ce spectacle !

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