La Fille mal gardée de Frederick Ashton par le Ballet de l’Opéra de Paris – Qui voir danser sur scène
Le Ballet de l’Opéra de Paris termine sa morne saison 2017-2018 avec un de ses classiques de fin de saison : La Fille mal gardée de Frederick Ashton, à voir du 25 juin au 13 juillet au Palais Garnier. Une série qui devait se dérouler en même temps qu’une grosse tournée américaine, annulée faute de sponsor. La Fille mal gardée est un adorable ballet champêtre, et bien plus que ça, à l’irrésistible humour anglais et qui sied à merveilles aux Étoiles de la compagnie comme aux jeunes talents. C’est de plus une oeuvre qui a tout pour séduire un public plutôt familial. La compagnie a souvent repris ce ballet ces dernières saisons et les distributions de cette série se renouvèlent assez pour apporter le piquant de la nouveauté. Dommage toutefois que les aléas des blessures privent certains couples de la scène et donnent au final un certain sentiment de déséquilibre. La troupe parisienne aime cependant bien ce ballet et sait toujours donner sur scène une ambiance fraîche et plutôt irrésistible. Qui ne fera cependant pas oublier le manque cruel de répertoire de ces derniers comme de ces prochains mois.
La distribution qui déménage
Alice Renavand (Lise), François Alu (Colas), Simon Valastro (Mère Simone) et Allister Madin (Alain) : les 25 et 28 juin, le 3 juillet.
Entre François Alu et Alice Renavand, voilà deux personnalités qui déménagent ! Et qui devraient emmener le public à un rythme trépidant. Le couple fonctionne plutôt bien en scène – on se souvient de leur Don Quichotte – même s’il apparait déséquilibré sur le plan technique. Lui est le virtuose de l’Opéra, elle n’est pas la plus à l’aise dans les rôles classiques, qu’elle danse peu. Lise n’est pas l’emblème du rôle virtuose, mais il demande toutefois un travail de bas de jambe et de précision qui ne souffre pas de l’approximation. Mais les deux interprètes devraient rattraper le tout par une très bonne entente artistique. Ils sont de plus bien accompagnés, entre Simon Valastro qui donne une vraie poésie au rôle compliqué de la Mère Simone, et Allister Madin aussi drôle que touchant en Alain. Un beau quatuor. Et entre une première et une partenaire étoilée, une bonne configuration pour François Alu.
La distribution à ne pas manquer
Myriam Ould-Braham (Lise), Mathias Heymann (Colas), Alexis Renaud (Mère Simone) et Axel Magliano (Alain) : les 7 et 11 juillet.
Les deux Étoiles ne dansent que deux fois ensemble et il ne faudra pas les manquer. Ils sont tout simplement désarmants de tendresse dans ce couple de jeunes amoureux. Mathias Heymann – qui a d’abord renoncé à reprendre Colas pour blessure et qui finalement semble tenir le coup, on croise les doigts – a un beau rôle pour terminer comme il se doit une superbe saison, où le danseur a montré une toute nouvelle maturité, notamment dans le jeu d’acteur. Myriam Ould-Braham est la Lise incarnée, apportant tout ce qu’il faut de délicatesse et de poésie à ce joli personnage. Et le couple fonctionne tellement bien. Une très belle façon de finir la saison.
La distribution Charming
Léonore Baulac (Lise), Paul Marque (Colas), Mallory Gaudion (Mère Simone) et Allister Madin (Alain) : le 5 juillet. Avec Axel Magliano (Alain) : les 10 et 13 juillet.
Même si Léonore Baulac n’est pas la plus brillante des techniciennes classiques, on l’imagine sans problème dans le rôle de Lise, toujours crédible en jeune fille en fleur, si charmante. Idem pour Paul Marque qui a beaucoup évolué cette saison, qui a montré en Basilio qu’il pouvait aussi s’emparer des rôles de demi-caractère, et qui a lui aussi tout pour assurer les rôles de jeune premier. Dans le genre couple de jeunes amoureux, ils ont tout pour plaire, et a priori leur association devrait plutôt bien fonctionner. À suivre aussi dans le rôle d’Alain, le tout jeune Axel Magliano.
La distributions À voir
Dorothée Gilbert (Lise), Germain Louvet (Colas), Simon Valastro (Mère Simone) et Adrien Couvez (Alain) : les 27 et 30 juin, le 4 juillet.
Au départ, Dorothée Gilbert devait danser avec François Alu et l’on s’enthousiasmait déjà. Mais le jeu des chaises musicales a finalement placé Germain Louvet, et le couple paraît beaucoup plus déséquilibré. Dorothée Gilbert est au sommet de son art, tout feu tout flamme dans ce genre de rôle, si brillante en scène. Germain Louvet paraît toujours vert, surtout dans les ballets narratifs, où il a encore du mal à prendre sa place dans un personnage. Cela sent Lise qui mange Colas tout cru ! D’autant plus que Germain Louvet est plus naturellement un prince et qu’il n’a pas forcément ultra-convaincu en Basilio, un rôle plus de demi-caractère. Mais cela peut prendre forme sur scène, il peut ainsi être boosté par le fort tempérament de sa partenaire. À voir en tout cas pour Dorothée Gilbert, la Grande Étoile de la Maison ces dernières années, ou pour Simon Valastro et Mère Simone et Adrien Couvez et Alain, toujours très justes.
Et vous, quelle distribution allez-vous voir ? Laquelle vous tente le plus ?
sabandca
Alu/Renavand ce soir, je croise les doigts !!
habanita
Toujours pas… Il doit réellement y avoir un sérieux problème…
Méliroze
Dorothée Gilbert et Germain Louvet!
Marion
Dorothée Gilbert et Germain Louvet
Je n’avais pas prévu d’aller revoir ce ballet mais quand Dorothée Gilbert a annoncé qu’elle danserait avec François Alu je me suis ruée sur les places….. bref déception de ne pas les revoir tous les deux qui forment un couple tellement glamour plein de peps….
Mansard
Bon après les trois représentations Renavand / Alu avec une interprétation drôle, complice et techniquement parfaite, toujours pas de nomination pour François Alu. Je n’y comprends plus rien. Quelqu’un parmi vous aurait-il une explication ?
Mona
Gilbert/Louvet, j’espère être agréablement surprise !
Évidemment J’aurais adoré Gilbert/Alu… Je rêve de ce que ces deux là auraient pu apporter au ballet!
Pascale Maret
Mansard, l’explication est simple : la patronne n’apprécie pas Alu, qui a une forte personnalité à la ville comme sur scène. On a, paraît-il, entendu à la sortie Clotilde Vayer lui dire « Tu ne vas quand même pas nommer quelqu’un qui va t’emmerder »… C’est moche. J’ai vu 3 des 4 distributions, et l’article me fait regretter d’avoir manqué le couple Myriam-Mathias, toujours impeccable. J’ai trouvé Alu bluffant et bien en phase avec Alice, j’ai été très déçue par Louvet, distribué à contre-emploi et pas du tout dans le personnage, si bien que Dorothée Gilbert avait du mal à mettre un peu de pers dans tout ça. Quant à Léonore et Paul, ils étaient en effet charmants , Léonore en particulier, excellente comédienne.