[Suresnes Cités danse 2019 ] La finale de Josette Baïz
Pour ouvrir de manière festive et joyeuse la 27e édition de Suresnes Cités Danse, son directeur Olivier Meyer a commandé à la chorégraphe Josette Baïz une pièce pour huit danseurs et danseuses en l’associant avec le compositeur Thierry Boulanger. Menée tambour battant, cette Finale met en scène de jeunes interprètes aux multiples facettes maîtrisant différents styles de danse dans un simulacre d’audition. L’occasion pour chacun de faire montre, « comme pour de vrai », de l’étendue de son talent et de sa motivation.
Garçons et filles sont assises en fond de scène arborant dans le dos ou en brassard un numéro. Celui qui va leur permettre d’être identifié.e par la voix mécanique et tranchante qui mène l’audition. Ce type d’épreuves est le lot des artistes : mesurer la performance, leur niveau, leur faculté d’adaptation, leur personnalité en quelques minutes en les soumettant à des exercices variés. Apparemment, ces huit-là ont été retenus pour le casting final. C’est la dernière ligne droite ! Rien à perdre, tout à gagner.
L’idée, déjà exploitée dans des pièces chorégraphiques ou dans la célèbre comédie musicale Chorus Line, reste une excellente toile de fond pour mettre en valeur des personnalités dansantes. Et il faut dire que les huit en présence sur le plateau, connus pour certains de la chorégraphe, ont du répondant. Exubérant.e ou plus introverti.e, ces danseur.seuse.s manient un vocabulaire artistique très éclectique. S’il puise dans le registre des danses urbaines (breakdance, krump, popping), il se mâtine aussi de danse classique, contemporaine, africaine et de claquettes. Une explosion de styles qui dessine un kaléidoscope énergique, fantaisiste et séduisant, sur une partition musicale pétillante et truffée de clins d’œil. Au fil de la pièce, chacun semble en apparence se plier aux contraintes de l’audition, mais rapidement s’en soustrait pour prendre des chemins de traverse plus intéressants que les consignes dictées par la voix off.
Bien sûr, la tentation est grande de céder à l’envie de citer quelques un.e.s des huit participant.e.s. Parce qu’il ou elle tire davantage son épingle du jeu. C’est la loi du genre. Mais chacun.e a, pour des raisons diverses, amplement mérité sa place dans la short-list de de cette Finale au rythme enlevé. Chacun s’est coulé dans les styles imposés, obligé d’investir des territoires inexplorés pour certains. La pièce permet de révéler leur singularité et d’écrire des mouvements collectifs baignés de métissage. Je me permets tout de même une mention spéciale à la danseuse Sonia Bel Hadj Brahim. L’expressivité débridée de cette petite boule d’énergie crève littéralement la scène.
La finale de Josette Baïz au Théâtre de Suresnes Jean Vilar dans le cadre de Suresnes Cités Danse. Musique originale : Thierry Boulanger. Avec Sonia Bel Hadj Brahim, Wilfried Blé, Matthieu Corosine, Kim Evans, Adrien Goulinet, Axel Loubette, Mwendwa Marchand et Amel Sinapayen. Samedi 12 janvier 2019. Suresnes Cités Danse continue jusqu’au 3 février.