Iolanta/Casse-Noisette par le Ballet de l’Opéra de Paris – Qui voir danser sur scène
C’était l’un des grands projets de Stéphane Lissner : recréer la double affiche Iolanta/Casse-Noisette, l’opéra d’un côté et le ballet de l’autre, signés Tchaïkovski, qui avaient été donnés pour la première fois ensemble en 1892. Cette production est de retour du 9 au 24 mai au Palais Garnier. Pour Casse-Noisette, il s’agit d’une version contemporaine, chorégraphiée par Sidi Larbi Cherkaoui, Edouard Lock et Arthur Pita, chacun ayant une partie bien distincte. Mais l’ensemble se tient par la superbe et impressionnante mise en scène de Dmitri Tcherniakov, qui relie les deux oeuvres (il n’y a pas d’entracte entre l’opéra et le ballet), crée une mise en abyme et des effets de scène vraiment somptueux. Au détriment, pour le ballet, de la danse, les chorégraphes ayant eu visiblement peu de place pour s’exprimer. Les Étoiles présentes lors de la création se sont d’ailleurs éclipsées. Ceux et celles qui ne raffolent pas d’art lyrique passeront donc leur chemin, surtout que les prix sont très élevés. Pour les amateurs et amatrices, faisons le point sur les deux distributions qui se relayent.
Marion Barbeau (Marie), Arthus Raveau (Vaudémont), Émilie Cozette (La Mère), Sébastien Bertaud (Le Père), Francesco Vantaggio (Drosselmeyer), Jean-Baptiste Chavignier (Robert) et Pauline Verdusen (la Soeur) : les 9, 10, 16, 21 et 24 mai.
Marine Ganio (Marie), Jérémy-Loup Quer (Vaudémont), Émilie Cozette (La Mère), Sébastien Bertaud (Le Père), Samuel Murez (Drosselmeyer), Jean-Baptiste Chavignier (Robert) et Jennifer Visocchi (la Soeur) : les 13, 15, 19 et 22 mai.
Marie est clairement le personnage qui porte tout le ballet. Et lors de cette création, Marion Barbeau avait indéniablement marqué la scène, montrant peut-être pour la première fois ses pleins talents de solistes. Présence, intelligence de jeu (malgré parfois la danse très pauvre), elle se faisait avec justesse une place dans la mise en scène parfois écrasante. Elle devrait de nouveau s’emparer de ce rôle avec brio. Idem pour Marine Ganio. Sujet pourtant brillante, elle n’a eu cependant que peu d’occasions de rôles de premier plan. Le rôle de Marie faisait exception. Vaudémont est aussi un personnage intéressant, avec une véritable intériorité, et proposant un très beau duo final avec Marie (peut-être l’un des moments chorégraphiques vraiment inspirés). Arthus Raveau sort enfin de l’ombre pour s’en emparer, il devrait là aussi le faire avec une grande justesse. Et son partenariat avec Marion Barbeau semble de fait très bien assorti. Jérémy-Loup Quer continue pour sa part sa belle progression dans les distributions, progression logique car proposant de belles choses en scène depuis déjà quelque temps. Les autres rôles sont un peu plus anecdotiques, et même les fortes personnalités ont parfois du mal à s’y démarquer.
jacques fabre
Je suis désolé mais j’ai vraiment trouvé ce spectacle nul vraiment honteux de présenter un tel ballet à l’Opera de Paris
Moi
Mélange des genres assez particulier, entre un opéra ressitué dans un intérieur bourgeois, suivi de plusieurs scènes de style très différent. Je n’ai pas du tout aimé la chorégraphie et la mise en scène de Pita, j’ai trouvé celle de Locke assez quelconque, en revanche, le dernier pas de deux de Sidi Larbi Cherkaoui est sensuel et magnifique.