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[Photos] Retour en images sur la saison 2018-2019 du Ballet de l’Opéra de Paris

De la Martha Graham Dance Company à Tree of codes de Wayne McGregor, de la longue série du Lac des cygnes à quelques Boléro, des adieux de Karl Paquette aux jeunes révélations, du Concours de promotions aux créations, la saison 2018-2019 du Ballet de l’Opéra de Paris a eu son lot de belles surprises, même si le programme est resté déséquilibré.  

 

Retour en images sur les moments forts de la saison 2018-2019 du Ballet de l’Opéra de Paris : 

La saison 2017-2018 du Ballet de l’Opéra de Paris avait été marquée par une crise interne. Presque de vague pour la saison 2018-2019 (si ce n’est l’affaire Sergueï Polounine), mais pas un franc enthousiasme non plus. La faute à une programmation très déséquilibrée qui a laissé de nombreux talents sans grand-chose à danser, ou des distributions parfois hasardeuses. Mais l’Opéra reste l’Opéra. Et la beauté n’est jamais bien loin. La saison a ainsi très bien commencé par la Martha Graham Dance Company, compagnie invitée qui se fait rare en France, et pourtant en grande forme. La compagnie parisienne a fait sa véritable rentrée avec une belle soirée hommage à Jerome Robbins. On y retiendra François Alu dans les étoiles avec Fancy Free (le cas François Alu, on en parle ?), la sensibilité de Mathias Heymann dans A Suite of dances (blessé par la suite malheureusement, il a manqué cette saison) ou la très réussie reprise de Glass Pieces porté par un magnifique corps de ballet.

Un corps de ballet magnifique également lors de la longue série du Lac des cygnes de Rudolf Noureev, avec des ensembles au cordeaux portés par une âme et une sensibilité communes. Les distributions des rôles principaux ont été plus aléatoires, mais l’on retient le formidable partenariat entre Hugo Marchand et Dorothée Gilbert, ainsi que la prometteuse prestation de Thomas Docquir en Rothbart. Quant à Paul Marque, il est passé de jeune Premier danseur à étoilable possible en endossant avec brio Siegfried. Autre jeune espoir : Bianca Scudamore, qui est passée Sujet et a raflé tous les prix. Dans l’attente maintenant de la voir un peu mieux distribuée. L’École de Danse a aussi tenu son rang avec un beau programme hommage à la danse française (ce qui a tout de même manqué cette saison pour la compagnie), avec de jeunes talents à suivre chez les jeunes danseuses. La soirée Mats Ek a aussi tenu ses promesses, même si pas forcément avec la pièce que l’on attendait, avec l’entrée au répertoire d’une très belle Carmen. Tree of codes de Wayne McGregor s’est aussi revu avec plaisir en fin de saison, mais l’on aurait préféré un ballet classique sur la scène de l’Opéra Bastille, trop peu présent cette saison. 

Glass Pieces de Jerome Robbins – Cyril Chokroun, Thomas Docquir, Antonio Conforti, Matthieu Botto, Florent Melac et Julien Meyzindi

Que retient-on également ? La Dame aux camélias de John Neumeier. Là encore, les distributions furent trop aléatoires et déséquilibrée pour une série d’excellence dans sa globalité, mais proposèrent de temps de temps de très belles soirées, comme l’impeccable distribution portée par Eleonora Abbagnato et Stéphane Bullion. Les distributions étaient mieux vues pour Cendrillon d Rudolf Noureev, mais le ballet qui a bien trop mal vieilli ne donne pas grand-chose à danser. Mais que ne ferait-on pas pour voir une dernière fois Karl Paquette danser ? L’Étoile, qui tient une place particulière dans le cœur du public, a fait ses adieux à la scène le 31 décembre. Généreux et partenaire attentionné jusqu’à la dernière minute en scène, Karl Paquette a décidément fait honneur à son titre. Autre adieux, plus tristounets : celui de Josua Hoffalt le 30 octobre, pour un dernier Défilé avant une soirée Hommage à Jerome Robbins. Cassé par de nombreuses blessures, peu motivé par une direction changeante, cet interprète précieux et digne représentant de l’école française part bien avant les 42 ans. Comme un goût de gâchis…  Et comme un goût de pourquoi pour la compagnie invitée Rosas. Un spectacle d’excellence, mais la troupe d’Anne Teresa de Keersmaeker se voit déjà avec plaisir (et pour bien mois cher) au Théâtre de la Ville.

Ce que l’on a déjà oublié… Le gala d’ouverture qui a réuni le gratin mondain mais certes pas passionné les amateurs et amatrices de danse. L’entrée au répertoire de Decadance, pièce majeure d’Ohad Naharin, n’a pas fonctionné. La soirée Goecke/ Lidberg/Cherkaoui est déjà oubliée, malgré le très beau Faun de ce dernier. Quelques rues plus loin au Théâtre des Champs-Elysées, les Ballets de Monte-Carlo proposaient aussi une soirée autour des Ballets russes, avec le même Marco Geocke. Une programmation brillante menée par une véritable direction artistique, qui ne se contente pas d’aligner quelques noms en pensant que cela crée une soirée. Le programme León-Lightfoot/Van Manen, malgré aussi des pièces intéressantes, a vite disparu des esprit… si ce n’est son prix très élevé pour à peine une heure de danse, 20 artistes en scène et sans orchestre. Iolanta/Casse-Noisette n’a pas attiré les balletomanes pour cette reprise, qui, pour la danse, avait déjà déçu à sa création. Emilie Cozette y jouait la mère en se faisant doubler pour les scènes dansées. Ce qui fait penser à Hervé Moreau, toujours indiqué dans l’effectif mais qui n’est plus monté sur scène depuis trois ans. Paraît-il que l’on manque de place pour nommer des Étoiles. Quitter la scène sur blessure n’est jamais réjouissant, mais il faut à un moment prendre la responsabilité de son titre.  

Le Lac des cygnes de Rudolf Noureev – Hugo Marchand et Dorothée Gilbert

Mais n’est-ce pas aussi symptomatique d’une direction qui n’arrive toujours pas à imposer son leadership ? Sur scène, Aurélie Dupont a dansé pour la première et la dernière date de la saison, et a été la seule Étoile en scène pour le gala d’ouverture. Trop interprète pour être directrice ? En coulisse, elle a toujours du mal à s’imposer. Preuve en est de la grosse tournée asiatique de la troupe, où la directrice était présente deux jours sur les trois semaines de spectacle. Après trois ans, l’on cherche encore une ligne directrice (que ce soit dans la programmation ou les distributions) et une autorité. Pour la suite ? Au vu de la programmation, une bonne partie de la troupe ne reprendra le chemin de la scène qu’en décembre, pour les ballets des fêtes. Mais la saison prochaine s’annonce toutefois un peu plus équilibrée. Avec ou sans Aurélie Dupont ? Le probable prolongement de mandat de Stéphane Lissner devrait mener vers la première réponse. Ce qui ne va pas donner le coup de fouet dont la troupe a de plus en plus besoin. 




 

 

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