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[Programme TV] Lumière intérieure avec Marie-Claude Pietragalla

Dans l’écrin sobre de l’émission Lumière intérieure, Marie-Claude Pietragalla s’est prêtée à l’exercice de l’introspection face à la journaliste Priscilia de Selve. Pour ce rendez-vous hebdomadaire diffusé sur la chaîne KTO, des personnalités livrent leur regard « sur le monde, la vie, leur ressort intérieur, leur raison de se lever le matin« . Avec la retenue qui la caractérise, mais aussi beaucoup d’honnêteté sur la réalité de ce métier, la danseuse et chorégraphe qui fête ses quarante ans de scène est revenue sur son parcours et sur les rencontres qui l’ont marquée.

Lumière intérieure avec Marie-Claude Pietragalla

« La danse est plus grande que les artistes. Nous ne sommes que des passeurs. » Depuis quarante ans, Marie-Claude Pietragalla s’emploie sur scène, comme elle le dit joliment, « à remettre son ouvrage comme un artisan ». Celle qui se définit comme « une femme qui danse » a consacré sa vie à questionner le mystère de cet art. « Le plus important quand on danse est le sens et la qualité que l’on donne au mouvement », analyse-t-elle avec la constance qui la caractérise.

De ses débuts à l’école de danse de l’Opéra de Paris à son travail au sein de sa compagnie, le Théâtre du Corps, fondée avec son compagnon Julien Derouault, elle raconte comment elle a creusé son sillon avec obstination. « Je sais exactement pourquoi le rideau se lève et pourquoi il se baisse« , confie-t-elle au détour de la conversation avec un léger sourire qui en dit long sur les aléas d’une vie d’artiste et de directrice de compagnie.

Lumière intérieure avec Marie-Claude Pietragalla

Après une première partie d’échanges avec la journaliste, Pietra se retrouve seule face à des mots à commenter. Un exercice qui se rapproche de son travail quotidien. « Le premier dialogue du danseur est un dialogue avec lui même. » Sans grande surprise, elle se voit proposer Corps, Grâce ou plus intéressant Colère. On perçoit alors un bouillonnement intérieur qui tranche avec le calme apparent. Si le manque d’extraits dansés se fait sentir, on s’installe avec plaisir dans cette conversation qui tranche avec les émissions zapping où développer sa pensée se révèle une gageure impossible à tenir. Apparaît ainsi quelques fulgurances : « On tend toujours vers la perfection et comme on n’y arrive pas, c’est ce qui donne son humanité à la danse » qui lève un pan du mystère de l’art chorégraphique.

À la fin de cette émission, on a forcément envie de prolonger ce travail introspectif avec son spectacle Une femme qui danse qui devait être à l’affiche du théâtre de la Madeleine à Paris à partir du 12 novembre et en tournée en France. « Je suis un animal dansant, un être incarné et désincarné qui évolue au gré d’un rythme intérieur, d’un souffle musical, d’une conscience éclairée, écrit-elle dans la note d’intention. La danse est pour moi une pensée au quotidien, une douce dépendance, une nécessité de chaque instant. » Cette Lumière intérieure en est la juste illustration.

Lumière intérieure avec Marie-Claude Pietragalla. À voir sur KTO samedi 31 octobre à 20h55 et en replay

 

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