[Prix de Lausanne 2024] La finale remportée par João Pedro Dos Santos Silva
La finale du Prix de Lausanne 2024 a eu lieu le samedi 3 février au Théâtre de Beaulieu. Elle a été remportée par le plus jeune des candidats, João Pedro Dos Santos Silva, tout juste 15 ans, élève d’une école de danse au Brésil. Le tout à l’issue d’une très belle finale où plusieurs jeunes talents auraient pu prétendre à la première place.
Résultats du Prix de Lausanne 2024
Lauréat du Prix de Lausanne 2024, prix du Public web : João Pedro Dos Santos Silva (201), 15 ans et deux mois – Brésil – Basileu França
Deuxième bourse, prix Contemporain : Martinho Oliveira de Lima e Santos (415), 17 ans et onze mois – Portugal – Académie Princesse Grace de Monaco
Troisième bourse, prix de la personnalité artistique, prix du Public : Paloma Livellara Vidart (317), 18 ans et cinq mois – Argentine, Académie Princesse Grace de Monaco
Quatrième bourse, prix d’interprétation contemporaine : Crystal Huang (106), 15 ans et trois mois – États-Unis – Bayer Ballet Academy / The Rock Center for Dance
Cinquième bourse : Airi Kobayashi (315), 18 ans et quatre mois – Japon, Deparc Ballet School
Sixième bourse : Jenson Blight (411), 17 ans et sept mois – Australie, Queensland Ballet Academy
Septième bourse : Juliann Fedele-Malard (417), 18 ans et un mois – France, Académie Princesse Grace de Monaco
Huitième bourse : Natalie Steele (302), 17 ans et deux mois – États-Unis – American Ballet Theatre, Jacqueline Kennedy Onassis School
Neuvième bourse : Taichi Toshida (207), 15 ans et huit mois – Japon, Architanz Training Program
Prix du jeune Espoir : Ruby Day (313), 17 ans – Australie, Queensland Ballet Academy
Prix du meilleur candidat suisse : Giuseppe Schillaci (407), 17 ans et six mois – Italie, Zurich Dance Academy
Compte-rendu
Démarrer par « Voilà une belle finale ! » est un peu cliché, mais on ne peut plus vrai pour cette 52e édition du Prix de Lausanne. Les 20 candidats et candidates se sont surpassés, la plupart meilleurs qu’en sélection. Et à la fin des épreuves, il était compliqué de dire qui aurait pu avoir la première place. Personnellement, sur la performance du jour, Martinho Oliveira de Lima e Santos est le candidat qui m’a le plus impressionné. Son Corsaire était brillant en Sélections, mais le candidat en faisait un peu trop. En finale, il a trouvé le juste ton et a vraiment créé un moment « Whaou », tout en étant très en place. Sa variation contemporaine avait de la présence aussi, même si elle ne resta pas ma préférée.
Mais João Pedro Dos Santos Silva fut la révélation de cette semaine. En cours, il montrait beaucoup de présence et d’envie, le faisait se remarquer, même si tout semblait parfois un peu brouillon. La veille en Sélections, il s’est révélé et a dansé avec talent et précision sa variation d’Harlequinade. Et a réitéré pour la finale, montrant une forte personnalité scénique évidente. Martinho Oliveira de Lima e Santos est dans la meilleure école de danse d’Europe, il ne devrait pas avoir de problème pour trouver un contrat, première place ou non. João Pedro Dos Santos Silva a lui tout juste 15 ans, vient d’une petite école brésilienne, et cette première place va littéralement changer sa vie. Il est l’exemple même des jeunes danseurs et danseuses que le Prix de Lausanne révèle.
L’Académie Princesse Grace ne peut pas gagner à chaque fois non plus. Et ses trois élèves ont tous raflé des bourses. Paloma Livellara Vidart, tout simplement irrésistible en finale que je voyais bien lauréate, a été un tout petit peu plus en-dessous en finale. Et c’est presque plus dans sa variation contemporaine qu’elle a montré toute sa personnalité. Difficile toutefois de ne pas tomber sous le charme de cette danseuse rayonnante, dont on suivra le parcours avec plaisir. Juliann Fedele-Malard, s’il n’était pas dans sa zone de confort avec Paquita, a montré une vraie poésie dans sa variation contemporaine. Et comme toujours quand on vient de Monaco, un travail abouti et d’une grande intelligence. Crystal Huang arrive logiquement en quatrième place. J’ai beaucoup aimé suivre cette danseuse tout au long de la semaine, qui semble n’avoir peur de rien ! Elle a surmonté sa fébrilité des Sélections pour offrir en finale une variation de Gulnara tout simplement savoureuse. Et a su montrer beaucoup de personnalité dans sa contemporaine. Airi Kobayashi n’avait pas la tâche facile avec Raymonda, mais elle a su y montrer une véritable maturité et une technique académique magnifiquement aboutie. Elle a également surpris en contemporaine, avec la bienvenue variation 1st Flash Solo (qui nous changeait de Do you Care ?… L’overdose a vite été atteinte, où elle fut percutante et marqua la scène.
Jenson Blight faisait aussi partie des récompensés attendus. Même si sa variation du Talisman manquait parfois de musicalité, sa grande technique de saut et son engagement en scène ont fait leur petit effet. Et il a su aussi tirer son épingle du jeu dans sa variation contemporaine. Natalie Steele, qui ne m’avait pas vraiment convaincue durant la semaine, montra pour cette finale une Aurore pleine de charme, avec un souci du style bienvenu et bien dosé. Taichi Toshida ne montre pas encore une personnalité hors du commun, mais sa technique brillante et déjà si aboutie lui assure logiquement une bourse. Ruby Day restait un peu sur la réserve en Medora, mais a néanmoins montré une jolie présence et un travail propre. Giuseppe Schillaci n’a pas démérité, sans non plus être une évidence au classement, et met en avant son école suisse.
J’aurais aimé y voir citer E-Eun Park pour son si joli travail en Cupidon. Et j’aurais plutôt donné le prix Contemporain à Léo Weber, très habité dans Tout va bien et sachant vraiment jouer avec plusieurs états. Il n’y a néanmoins pas d’oubli notable, même si les non-récompensés sont loin d’avoir démérité. Après la finale a eu lieu l’intermède. Madison Young et Julian MacKay furent un peu trop dans la démonstration dans Don Quichotte (et en même temps : quelle démonstration !), mais absolument magnifique dans Le Parc d’Angelin Preljocaj (on sent le coaching de Laurent Hilaire). Kinsun Chan a enfin proposé une pièce séduisante avec le Projet chorégraphique. Monter une pièce en cinq jours avec 25 interprètes ne se connaissant pas ne permet pas de créer un chef-d’œuvre. Mais le chorégraphe a su monter une pièce très efficace et théâtrale, ne manquant pas d’humour, et permettant à ses jeunes interprètes de s’exprimer. Un moment réussi en attendant les résultats.
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Noa B.
Bonjour. Merci infiniment pour le bulletin fidèle et détaillé que vous proposez chaque année sur le Prix de Lausanne. Cela fait maintenant cinq ans que je regarde le prix en ligne et vos articles m’aident toujours à repérer des candidats intéressants. Je suis souvent très contente de voir que mes pronostics rejoignent les vôtres ! 🙂 J’ai adoré Paloma Livellara Vidart cette année et je suis ravie de la voir autant récompensée. J’aurais aimé que Léo Weber ait le droit à son moment pour sa danse contemporaine qui m’a beaucoup émue. Je suis aussi très déçue que Shani Obadia (305) et Mélanie Mcintire (304) ne soient pas arrivées en finale. Leurs Esmeralda étaient toutes deux fascinantes sans être similaires et elles m’ont convaincu dans les variations contemporaines qu’elles ont choisie. Je trouve tout de même que le prix présente de fantastiques lauréats cette année (dont le français Juliann Fedele Malard, ça fait plaisir ^^) et j’ai hâte de suivre leur carrière. Encore merci et à bientôt ^^
Held
Dommage que le continent africain ne doit pas représenté hélas car il y a de nombreux talents mais sans bourses!
Enfin voilà c est dommage
Bien sincèrement pour un retour des talents africains
Cordialement
Jeanne
Held
A l époque il y avait des chorégraphies libres imaginées par leur chorégraphe c était beaucoup plus varié et plein de sens artistique avec un sens original et créatif
Voilà mon point de vue
Merci