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Saison 2024-2025 – La sélection Danse classique

La saison 2024-2025 a démarré et vous ne savez pas vraiment où donner de la tête. Beaucoup de spectacles vous tentent, mais vous n’avez ni le temps ni le budget de tout découvrir. Alors vers quoi se tourner ? DALP vous aide avec ses sélections thématiques, dont voici celle autour de la danse classique (répertoire, création, néo-classique, Grand Ballet…) : nos cinq coups de cœur de la saison et une sélection par mois un peu partout en France.

 

 

Les cinq spectacles incontournables

Onéguine de John Cranko – Ballet de l’Opéra de Paris

Où et quand ? Du 6 février au 4 mars 2025 au Palais Garnier (Paris)

Très souvent repris dans les années 2010, Onéguine de John Cranko a fait une petite pause dans le répertoire du Ballet de l’Opéra de Paris et n’a plus été présenté pendant sept ans. Une coupure bienvenue et qui annonce une reprise pleine de fraîcheur, avec beaucoup de renouvellement des distributions comme des artistes qui ont pu mûrir leurs propositions artistiques. Pièce emblématique de John Cranko, Onéguine porte mal son nom, puisqu’il suit surtout les tourments de Tatiana, amoureuse d’Onéguine, rejetée, puis le retrouvant des années plus tard. Cette magistrale adaptation de l’œuvre de Pouchkine n’a pas pris une ride, 60 ans après sa création. Elle est toujours aussi prenante, dramatiquement si bien construite, proposant quatre magnifiques rôles de solistes et un corps de ballet bien présent. Bref, l’on se réjouit déjà de retrouver ce ballet qui nous a laissé tant de souvenirs marquants. On ne manquera pas bien sûr la date du 1er mars, qui marquera les adieux à la scène de Mathieu Ganio dans l’un de ses plus beaux rôles.

 

Onéguine de John Cranko – Mathieu Ganio et Ludmila Pagliero (2018)

 

Coppélia de Jean-Guillaume Bart – Ballet du Capitole

Où et quand ? Du 18 au 25 avril 2025 au Théâtre du Capitole (Toulouse)

C’est l’une des grosses créations les plus attendues de la saison, pour ne pas dire la plus attendue. Plus de dix ans après La Source à l’Opéra de Paris, Jean-Guillaume Bart se voit enfin de nouveau proposer un projet d’envergure par une compagnie française. Beate Vollack, la directrice du Ballet du Capitole, lui a effet proposé de monter une nouvelle Coppélia. Amoureux tout autant que grand connaisseur de la grammaire académique, Jean-Guillaume Bart montera une version dans l’esprit de la tradition du grand ballet français d’Arthur Saint-Léon, le tout entouré d’une production soignée. Et porté par la belle troupe de Toulouse, qui voit là un défi à la hauteur de ses talents. Un projet vraiment séduisant.

 

Le Ballet National du Canada – Saison TranscenDanses

Où et quand ? Du 12 au 15 octobre 2024 au Théâtre des Champs-Élysées (Paris)

Il y a sept ans, le Ballet National du Canada nous avait enthousiasmés avec le formidable Nijinsky de John Neumeier. Pour son retour en France, toujours avec TranscenDanses, la compagnie propose un tout autre programme, autour de trois chorégraphes canadiens. L’incontournable Crystal Pite bien sûr, avec Angels’ Atlas créée pour la compagnie en 2020. Mais aussi deux noms moins connus en France : William Yong avec Utopiverse et James Kudelka avec Passion. Pour découvrir une autre facette de cette formidable troupe, que l’on retrouve avec plaisir en France après une longue absence.

 

Angels’ Atlas de Crystal Pite – Ballet National du Canada

 

Casse-Noisette de Rubén Julliard – Ballet du Rhin

Où et quand ? Du 6 au 13 décembre 2024 à l’Opéra de Strasbourg, du 20 au 23 décembre 2024 à La Filature (Mulhouse).

Encore une belle création ambitieuse à venir au Ballet du Rhin, et mettant à l’honneur la relève de la création classique. Rubén Julliard, danseur de la troupe, est en effet l’un des jeunes chorégraphes qui comptent. Il connaît bien Casse-Noisette, pour l’avoir très souvent dansé lorsqu’il était aux Grands Ballets Canadiens. Pour sa propre version, il transforme quelque peu l’action, tout en gardant le cœur de la trame du ballet. Drosselmeyer devient un couple, Monsieur et Madame, inventeurs excentriques. Le soir de Noël, ils accueillent dans leur atelier leur filleule Clara… Et que la magie de Noël arrive !

 

Soirée Ratmansky/Balanchine/Goecke – Ballets de Monte-Carlo

Où et quand ? Du 23 au 27 avril 2025 au Grimaldi Forum (Monaco)

Voilà une soirée classique très excitante pour les Ballets de Monte-Carlo, dans la ligne d’un certain retour à la technique académique dans son répertoire. Alexeï Ratmansky, maître de la danse classique de ce début de XXIe siècle, fait enfin son entrée dans la troupe, cette première collaboration est très attendue. Sa pièce Wartime Elegy, créée pour le Pacific Northwest Ballet en 2022, évoque la guerre et la dévastation que traverse actuellement le peuple ukrainien. La troupe reprend ensuite Les Quatre Tempéraments de George Balanchine, chef-d’œuvre du chorégraphe américain que les Ballets de Monte-Carlo recommencent à danser avec talent. On peut seulement regretter la présence de Marco Goecke pour une création, La Nuit Transfigurée. Le chorégraphe est talentueux. Mais une conduite problématique – il a jeté des excréments à la figure d’une journaliste en 2023 – pose question quant à sa présence.

 

 

Le choix d’octobre

L’Alvin Ailey American Dance Theater

Où et quand ? Du 18 au 265 octobre au Palais des Congrès

Avec la fin des Étés de la Danse, voilà longtemps que l’on avait vu à Paris le toujours séduisant Alvin Ailey American Dance Theater. C’est donc un plaisir de revoir la troupe, même dans un cadre qui n’est pas idéal pour la danse. Créée en 1958 par Alvin Ailey, la compagnie défend bien sûr le répertoire du chorégraphe, mais propose aussi de nombreuses créations, dans un registre néo-classique/danse moderne. Elle vient d’ailleurs avec deux programmes mêlant ces deux facettes. L’un se concentre autour de pièces à succès déjà vues : Following the Subtle Current Upstream d’Alonzo King et Dancing Spirit de Ronald K. Brown. L’autre sur des ballets inédits en France : Me, Myself and You d’Elizabeth Roxas-Dobrish, Century d’Amy Hall Garner, Survivors d’Alvin Ailey et Mary Barnett. Les deux programmes se concluent avec le tube Revelations d’Alvin Ailey dont on ne se lasse pas, sur des musiques gospels évoquant la culture afro-américaine.

 

L’Alvin Ailey American Dance Theater

 

Le choix de novembre

Jerome Robbins l’éternel – Ballet du Théâtre San Carlo de Naples

Où et quand ? Du 15 au 17 novembre à l’Opéra Royal de Versailles

On ne va pas se mentir : on ne se souciait pas vraiment du Ballet de Naples en France, avant que Clotilde Vayer (ancienne Maîtresse de Ballet à l’Opéra de Paris et associée à la Direction de la Danse) n’en prenne la direction en 2021. Stéphane Lissner, alors directeur de l’Opéra de Naples, voulait donner un nouvel élan au Ballet. La troupe s’est depuis agrandie, avec des contrats plus solides. Clotilde Vayer a choisi de venir en France avec une soirée consacrée à Jerome Robbins et trois pièces que le public connaît bien : In the Night, Afternoon of a Faun et En Sol. Une belle occasion de découvrir cette troupe italienne, dans l’une des plus belles salles possibles.

 

Le choix de décembre

Magie Balanchine – Ballet du Capitole

Où et quand ? Du 20 au 31 décembre 2024 au Théâtre du Capitole (Toulouse)

Le répertoire de George Balanchine a pendant longtemps été la base du Ballet du Capitole, sous la direction de Nanette Glushak. Kader Belarbi l’a ensuite souhaité le mettre de côté. Beate Vollack le reprend et propose une soirée de haute volée. Thème et variations met en valeur le corps de ballet comme les solistes dans la grande tradition académique. Tchaïkovski Pas de deux est un véritable bijou pour deux brillantes Étoiles, hit des Galas depuis sa création en 1960 et ce n’est pas pour rien. Who Cares? part dans une veine plus jazzy sur la pétillante musique de George Gershwin, dans une ambiance de comédie musicale. Un programme parfait pour les Fêtes.

 

Le choix de janvier

Paquita de Pierre Lacotte – Ballet de l’Opéra de Paris

Où et quand ? Du 5 décembre 2024 au 4 janvier 2025 à l’Opéra Bastille (Paris)

Passionné du répertoire romantique, Pierre Lacotte reconstitue en 2001 le ballet de Joseph Mazilier Paquita. Beaucoup dansé dans les années 2000, le ballet n’avait plus été repris depuis 2015, il était donc temps. Voilà en scène une parfaite comédie romantique, avec un personnage féminin plein de verve, un Prince charmant idéal, un méchant qui fait rire et un grand mariage à la fin aux multiples tutus resplendissants. Et une danse virtuose comme on n’en fait plus ! Un ballet comme un écrin idéal pour les Étoiles et jeunes talents de l’Opéra, qui plaît aussi bien aux néophytes qu’au public averti. Même si le choix de la scène de Bastille n’est pas forcément le meilleur écrin pour ce ballet.

 

Paquita de Pierre Lacotte – Ballet de l’Opéra de Paris

 

Le choix de février

Le Lac des cygnes Fábio Lopez – Compagnie Illicite

Où et quand ? Les 15 et 16 février à la Salle Lauga (Bayonne)

Voilà dix ans que Fábio Lopez porte la compagnie Illicite, troupe indépendante, qui défend le répertoire comme la création classique. Après la réussite de sa relecture de La Belle au bois dormant, le chorégraphe s’attaque à un autre mythe : Le Lac des cygnes. Il devrait revoir la dramaturgie, notamment le rôle de Siegfried, et nous faire découvrir de nouvelles choses de la partition que l’on pense connaître par cœur. Une création à suivre.

 

Le choix de mars

Soirée William Forsythe – Ballet du Rhin

Où et quand ? Du 27 février au 2 mars 2025 à l’Opéra de Strasbourg, les 14 et 16 mars 2025 à la Filature (Mulhouse)

Le vocabulaire du ballet classique n’est pas, ne sera jamais vieux : c’est l’écriture qui date. Si son écriture évolue, il n’y a aucune raison pour que le ballet classique disparaisse”. Voilà ce que disait William Forsythe en 1988. La soirée que propose le Ballet du Rhin résume bien cet adage, avec trois pièces emblématiques de la danse de cette immense chorégraphe. Quintett (1993), Trio (1996) et Enemy in the Figure (1989) sont autant de bijoux qu’on ne se lasse pas de voir et revoir. Un vrai défi pour les artistes du Ballet du Rhin, à même de le relever haut la main.

 

Quintett de William Forsythe – Ballet du Rhin

 

Le choix d’avril

Quatre Tendances – Ballet de l’Opéra de Bordeaux

Où et quand ? Du 8 au 16 avril 2025 au Grand-Théâtre (Bordeaux)

Le Ballet de l’Opéra de Bordeaux a l’habitude bien ancrée maintenant de proposer au printemps une soirée mixte néo-classique/contemporaine, avec souvent des chorégraphes qu’on ne voit pas ailleurs, ou peu, en France. C’est de nouveau le cas cette saison, avec pour ces Quatre tendances 2025 deux créations. L’une sera de Xenia Wiest, chorégraphe talentueuse travaillant beaucoup en Allemagne, qui avait remporté le Prix du Concours de jeunes chorégraphes de Ballets en 2016. L’autre sera signée de Ana Isabel Casquilho, qui a gagné l’édition 2024. Le tout est entouré de deux belles reprises : Obsidian Tear de Wayne McGregor et Sleight of Hand de Sol León & Paul Lightfoot.

 

Le choix de mai

Sylvia de Manuel Legris – Ballet de l’Opéra de Paris

Où et quand ? Du 8 mai au 4 juin 2025 au Palais Garnier (Paris)

Un choix pour mai, qui est aussi pleinement un coup de cœur ! Manuel Legris l’a créé en 2018 pour le Ballet de Vienne, qu’il dirigeait alors. Il en propose une version tout ce qu’il y a de plus traditionnelle, en mettant un peu plus en valeur les personnages masculins, dans laquelle devraient briller les Étoiles de la Maison. Ballet un peu oublié dans sa version classique – celle de John Neumeier a été très présente à l’Opéra dans les années 2000 – Sylvia a pourtant été le tout premier ballet créé sur la scène du Palais Garnier. Son retour est un clin d’œil bienvenu.

 

Le choix de juin

La Belle au bois dormant de Rudolf Noureev – Ballet de l’Opéra de Paris

Où et quand ? Du 27 juin au 12 juillet 2025, aussi du 8 mars au 23 avril 2025, à l’Opéra Bastille (Paris)

Voilà plus de dix ans que le Ballet des Ballet, La Belle au bois dormant, n’avait été dansé par l’Opéra de Paris. Une reprise devenait donc urgente de ce grand ballet classique comme un immense divertissement, portant la danse académique au sommet. Même s’il reste une petite appréhension face à la production de Rudolf Noureev, très chargée dans la danse comme les décors, dont on se demande si elle a bien résisté à cette décennie. Peut-être faudra-t-il un peu de temps pour que la compagnie l’ait pleinement. Cette série devrait en tout cas proposer de magnifiques prises de rôle, notamment chez les femmes – on attend avec déjà beaucoup d’impatience l’Aurore de Sae Eun Park.

 

La Belle au bois dormant de Rudolf Noureev – Amandine Albisson

 

Le choix de juillet

Le Corsaire de José Martinez – Ballet de l’Opéra de Bordeaux

Où et quand ? Du 2 au 13 juillet 2025 au Grand-Théâtre (Bordeaux)

Quelle belle et ambitieuse entrée au répertoire que propose le Ballet de l’Opéra de Bordeaux pour sa fin de saison ! La compagnie avait dansé avec succès le Don Quichotte de José Martinez il y a quelques saisons, place maintenant au Corsaire, ballet classique important du répertoire, qui n’a cependant pas une grande place dans chez les Ballets français. José Martinez en propose une relecture dans la lignée de Marius Petipa, portée par une belle production. Un grand ballet classique virtuose et divertissant pour bien terminer la saison.

 

 

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