Mathilde Froustey : « J’aime l’idée que Clara se rêve en femme forte et puissante »
Mathilde Froustey, Danseuse Étoile au Ballet de l’Opéra de Bordeaux, tient le rôle principal de Clara dans le ballet emblématique de Noël, Casse-Noisette, que donne sa compagnie pour les Fêtes de fin d’année. L’occasion d’une nouvelle rencontre pour cette artiste à la carrière peu commune. Entrée en trombe au Ballet de l’Opéra de Paris à 16 ans, endossant des rôles d’Étoile à 17, elle stagne pourtant au grade de Sujet. Alors elle part pour le San Francisco Ballet en 2013. Pendant dix ans, en tant que Principal, elle y interprète tous les grands rôles. En 2023, après la crise Covid et la naissance de son enfant, elle revient en France et choisit le Ballet de l’Opéra de Bordeaux et ses racines familiales des Landes pour sa fin de carrière. Mais une méchante blessure, à peine quelques jours après son arrivée dans la troupe bordelaise, l’éloigne un an de la scène/ Son retour en juin dernier dans Notre-Dame de Paris a montré que Mathilde Froustey n’avait rien perdu de son brio. Rencontre avec une danseuse toujours aussi détonante.
Vous dansez en ce moment Casse-Noisette de Kaloyan Boyadjiev. Pouvez-vous nous raconter les spécificités de cette version ?
C’est une version traditionnelle avec la patte du chorégraphe. Nous sommes dans le Bordeaux des années 1870. Clara, dansée par une jeune danseuse du Ballet, voit les soldats rentrer de la guerre en Prusse. L’un d’eux se fait maltraiter dans la rue et Clara est très choquée de cette violence, tout en ayant un petit coup de cœur sur ce soldat très beau. Le jour de Noël arrive, elle reçoit son Casse-Noisette, une poupée qu’elle n’aime pas spécialement. Mais lorsque son frère le casse, elle se prend tout à coup de compassion pour ce jouet qui lui rappelle le soldat maltraté. Elle s’endort et alors qu’elle se réveille – et c’est là que je prends le relai du personnage de Clara – le Casse-Noisette se transforme en soldat. Ma Clara est moins naïve que celle qui démarre le spectacle. Elle ne comprend pas le chamboulement qui la traverse alors qu’un homme la regarde pour la première fois, tout en rêvant de cadeaux et de bonbons qui dansent ! Et elle finit par de la grande technique et le morceau de bravoure. J’aime l’idée que Clara se rêve ainsi en femme forte et puissante !
Vous avez comme partenaire Riku Ota, Danseur Étoile de 26 ans. Comment se passe votre travail à deux ?
Nous avons vraiment dansé ensemble sur Notre-Dame de Paris, même si, comme il dansait Frollo, nous n’avions pas forcément de grands pas de deux. Notre premier véritable duo classique remonte à cet automne, à Cuba, où nous avait envoyé notre directeur Éric Quilleré pour danser Delibes suite de José Martinez. C’était très chouette. J’ai vraiment découvert Riku lors de cette tournée en petit comité. Dans le travail, on s’oppose, on se ressemble et on se complète. Il a cette rigueur, cette discipline de travail que j’aime beaucoup, qui fait aussi partie de moi : en studio on est là pour bosser, on ne perd pas de temps en blabla et en potin, on est efficace. On se dit les choses, avec gentillesse, mais sans détour. On se stimule mutuellement, on apprécie notre pugnacité respective et on se tire vers le haut. Riku Ota a un travail très intelligent et précis, il prend le temps d’observer et de comprendre. Je lui fais une confiance absolue. Et moi aussi j’ai gagné sa confiance, un partenariat marche dans les deux sens. Il a enfin une immense maturité malgré son jeune âge, j’oublie parfois qu’il a plus de dix ans de moins que moi.
Vous avez dansé plusieurs versions de Casse-Noisette : celle de Helgi Tomasson au San Francisco Ballet (SFB) et celle de Rudolf Noureev à l’Opéra de Paris. Comment ce ballet a-t-il traversé votre carrière ?
Casse-Noisette reste particulier : c’est mon premier rôle d’Étoile Noureev à 19 ans à l’Opéra, puis mon premier rôle d’Étoile au San Francisco Ballet, enfin mon premier rôle d’Étoile dans un pur classique à l’Opéra de Bordeaux. C’est le ballet de toutes les premières pour moi (sourire), et je ne l’ai jamais dansé dans le corps de ballet.
Comment était-ce de danser Casse-Noisette aux États-Unis, où ce ballet est tellement important en décembre ?
Le SFB danse deux représentations de Casse-Noisette par jour, pendant un mois. J’ai dû parfois danser 20 représentations sur une série… Et j’ai adoré ce Casse-Noisette, il n’y a jamais eu de lassitude. Au San Francisco Ballet, il marque notre retour en scène après six mois d’absence. Et c’est toute une ambiance ! Le théâtre sent la cannelle, les gens viennent de toute la région pour voir ce spectacle, en payant leurs places très cher, il y a des enfants partout, le sapin, c’est aussi Noël entre nous. Ce n’est que de la joie. Même si c’est difficile à danser, mais le Grand pas de deux est toujours très dur, quelle que soit la version.
Et le Casse-Noisette de Rudolf Noureev à l’Opéra de Paris ?
Pour ma prise de rôle de Clara, je dansais en même temps dans le corps de ballet de Paquita au Palais Garnier. Je n’ai pas pu faire une répétition avec orchestre, je n’ai pas pu voir le spectacle. J’arrivais à Bastille le jour de la représentation et reprenais Paquita le lendemain. Il faut vraiment avoir 19 ans pour faire ça ! Deux ans plus tard, j’ai repris ce rôle en dansant avec Karl Paquette et en travaillant avec Jean-Guillaume Bart. Et ça a été fabuleux. Je n’ai jamais été aussi sereine en scène que pour ce Casse-Noisette, aussi bien préparée. Je ne crois pas en la magie dans la danse. Je crois au travail et à une sublimation en scène. Si les choses ne sont pas acquises, ça ne va pas fonctionner. Jean-Guillaume Bart m’a donné ce goût pour le travail très profond, son coaching m’a beaucoup marquée. Pour l’interprétation, j’ai eu du mal à trouver le personnage de Clara. Je la dansais soit trop timide, soit trop ingénue. Je l’ai prise comme une pré-adolescence toute troublée par son oncle, qui fait un rêve interdit avec lui. Cette version est d’ailleurs compliquée à mener aujourd’hui. Mais il y a 20 ans, cela passait et c’est comme cela que j’ai trouvé le personnage de cette version très noire et effrayante. Les productions de Rudolf Noureev sont toutes comme cela : à la fois fabuleuses et monstrueuses.
Voilà un an et demi que vous êtes installée à Bordeaux. Maintenant que vous avez retrouvé un rythme normal après votre blessure au genou, quel est votre quotidien ?
Après avoir vécu dix ans à San Francisco, une immense ville où on prend la voiture pour tout, je voulais vraiment habiter au centre de Bordeaux, faire tout à pied et retrouver cette proximité. J’ai la chance d’habiter à cinq minutes de la Salle Franklin où le Ballet répète, à sept minutes du Grand-Théâtre où nous nous produisons, à deux minutes de l’école de mon fils. Ma blessure a changé le rythme de mes journées, on ne reprend pas de blessure à presque 40 ans comme à 25 ans. Alors après avoir déposé mon fils à l’école, je commence mes journées par 1h/1h30 de préparation physique dans un cabinet de kinés, qui se trouve à côté du Ballet et qui connaît bien les danseurs et danseuses. C’est aussi une habitude que j’ai pris au San Francisco Ballet : là-bas, tout le monde arrive 1h30 avant la classe pour une séance de gym, tout le monde a des préparateurs physiques, des coachs privés, des profs de pilates ou de gyrotonic, pris en charge par la compagnie. Puis je file prendre la classe de danse du matin avec le Ballet. Nos répétitions démarrent à 14h pour se terminer à 18h, sur la scène du Grand-Théâtre quand les spectacles arrivent. Je cours chercher mon fils à la garderie et je démarre ma deuxième journée, celle de maman. Et parfois, je ne sais pas laquelle de ces deux journées est la plus exigeante (sourire).
Comment se sont passés vos premiers mois à Bordeaux, marqués par cette blessure ? Comment s’intégrer ainsi dans une compagnie ?
Avec cette énorme blessure, tout a été retardé d’un an. Je suis arrivée en juin 2023, mais je n’ai vraiment repris l’entraînement intensif en classique et les pointes pour Notre-Dame de Paris de Roland Petit, l’été dernier. J’ai eu des débuts difficiles. Je suis arrivée dans une ville inconnue, où ni moi ni mon fils n’avions nos repères. J’étais blessée, en béquilles, pas du tout mobile avec un enfant de deux ans… J’ai eu deux mois très compliqués en arrivant. J’en profite d’ailleurs pour remercier Audrey Lucero, la médecin du sport qui m’a suivie sur cette blessure. Elle est fabuleuse, je lui dois ma fin de carrière et je pèse mes mots.
Au Ballet de l’Opéra de Bordeaux, je devais tout de même connaître la moitié des artistes : beaucoup sont passés par l’Opéra de Paris, j’avais pu organiser des galas avec eux. L’intégration ne s’est pas faite tout de suite : je suis partie en centre de rééducation et je suis descendue dans les Landes pour être aidée par mes parents, je n’étais donc pas en studio. Mais tout le monde a été très bienveillant. Il y a plusieurs façons de s’imposer en tant qu’Étoile. On peut se mettre devant tout de suite mais je ne crois pas à ça, ça ne se passait pas comme ça au San Francisco Ballet où l’on n’est rien avant d’avoir fait ses preuves. Je pense que j’ai trouvé ma place naturellement en tant qu’Étoile une fois que les gens m’ont vue danser. Ils ont vu que j’avais retrouvé mon niveau, que je travaillais dur, que j’étais concentrée et que je faisais tout ce que je pouvais.
J’ai trouvé ma place naturellement en tant qu’Étoile une fois que les gens m’ont vue danser.
Y a-t-il eu ainsi une pression particulière au moment de danser Esmeralda dans Notre-Dame de Paris de Roland Petit, à l’été 2024 ?
Vous savez, la compagnie m’a vu danser tous les jours. Ils m’ont vu arriver, me blesser, ils m’ont vu en post-opératoire, en béquilles, revenir, répéter en scène, me planter sur un passage, puis le réussir, faire mon premier spectacle. Ils ne m’ont pas découvert lors de la première de Notre-Dame de Paris. Le public, par contre, m’a découvert à ce moment-là. La pression était plus à cet endroit. Mais cela fait plus de vingt ans que je fais ce métier, j’ai dansé des choses très compliquées, partout dans le monde. Être Principal au SFB n’est pas facile, il y a beaucoup de pression. Danser à l’Opéra de Paris, ce n’est pas facile non plus. J’ai déjà eu affaire à d’autres pressions, très jeune. Le solo d’Esmeralda est très dur : elle démarre dès qu’elle entre en scène et son premier pas est une pirouette arabesque, il faut avoir les nerfs accrochés dès le début. Mais j’aime ce genre de choses. Bien sûr que ce retour était une étape, j’étais nerveuse dans la coulisse avant la première. Puis je me suis revue un an plus tôt, en train de pleurer sur mon canapé avec mes béquilles… Le bonheur de revenir en scène a pris le pas.
Après Casse-Noisette, qu’est-ce qui vous attend pour le reste de votre saison ?
Je ferai le Gala d’Étoiles en février, où je devrais danser Delibes suite avec Riku Ota, ainsi qu’une deuxième pièce. Pour le programme Quatre tendances, je devrais normalement être sur la création Xenia Wiest qui réunira toutes les danseuses de la troupe, peut-être sur la création d’Ana Isabel Casquilho. Puis ce sera Le Corsaire de José Martinez. Si José n’était pas mon Petit père à l’Opéra, il a toujours été très important dans ma carrière. C’est avec son Delibes suite que j’ai gagné le Prix de Varna, avec ce même pas de deux que Helgi Tomasson, le directeur du SFB de l’époque, m’a remarquée la première fois lors d’un programme Jeunes danseurs et danseuses en 2006. José Martinez nous avait présentés mais je n’y avais pas fait attention à l’époque, obnubilée par l’Opéra. Quand il m’a vu un peu moins heureuse dans ma carrière, il m’a conseillé de recontacter Helgi Tomasson. Il m’a aussi beaucoup amené en gala. Et puis il m’a toujours guidée dans l’Opéra. Cette grande maison n’est pas facile, il faut savoir y naviguer. Certains savent très bien le faire, moi ça a toujours été compliqué. Il a toujours été là pour moi et dans mon camp.
Si l’on voit un peu plus loin : qu’est-ce qui vous fait envie pour vos dernières années de carrière ?
En peu de temps, j’ai vécu la crise du Covid, un enfant et deux autres grossesses qui ne sont pas allées à leur terme, une grosse blessure. J’ai été éloignée de la scène longtemps. Je crois que, à court terme, j’ai une soif et un besoin de me prouver que je suis encore là. Et si on regarde à 2, 3 ou 4 ans, j’aimerais trouver une sérénité dans mon travail : être là où est ma place, à mon stade de carrière, danser ce qui me va, ce qui me fait plaisir, ce qui ne me fait pas trop mal au corps. Et puis être une bonne personne, une bonne artiste, une bonne maman, avoir une vie.
Mes années à l’Opéra de Paris n’ont pas été les plus saines de ma vie, on nous poussait beaucoup et nous demandait beaucoup. Puis j’ai passé dix ans au San Francisco Ballet où on avait un rythme effréné. Aujourd’hui, j’ai envie de trouver l’équilibre entre mes cinq métiers. Je suis une athlète de haut niveau qui doit dormir 8 heures par nuit et manger équilibré. Et une artiste, qui donc doit sortir, rencontrer des gens et se cogner à la vie. Et être mannequin pour être belle dans son tutu. Et être une femme, le corps que j’ai envie d’avoir en tant que femme n’est pas forcément celui que j’ai en tant que danseuse et athlète. Et être maman avec la disponibilité que cela demande. Ces cinq métiers ne vont pas du tout ensemble, ils sont même en totale contradiction ! Vouloir essayer de tout faire parfaitement m’a rendue malheureuse. J’ai compris qu’on ne pouvait pas tenir ces cinq rôles à fond tout le temps : par moments je suis plus artiste, parfois plus athlète, le lendemain plus maman… Et c’est OK, le public ne verra sûrement pas la différence et moi je serai plus heureuse.
J’aimerais trouver une sérénité dans mon travail.
Le Ballet de l’Opéra de Bordeaux était une réponse à cette recherche d’équilibre ?
Le fait d’avoir des contrats à l’année au SFB nous pousse à nous donner à fond tout le temps, et c’est ce qui fait que les Principals de la troupe ont tous un niveau incroyable. Je peux vous dire que personne ne rate le cours du matin. Mais cette pression constante est difficile, d’autant plus avec un enfant. Je voulais aussi que mon fils ait une éducation et des valeurs françaises. C’est ce qui m’a poussé à rentrer.
Tamara Rojo arrivait au même moment à la direction du San Francisco Ballet, vous n’aviez pas envie de travailler avec elle ?
J’aurais adoré travailler avec elle. Il y a quelque temps, après 5-6 ans au SFB, je me disais que, si je voulais changer une dernière fois de compagnie, c’était maintenant. Tamara Rojo dirigeait l’English National Ballet à l’époque et je l’avais contactée mais elle n’avait pas de poste à ce moment-là. Alors qu’elle arrivait à San Francisco, je suis restée bloquée en France pendant plusieurs mois par des problèmes de visa. Au SFB, nous répétons de juillet à décembre, on danse Casse-Noisette en décembre et nous enchaînons avec la saison de janvier à juin. Quand je suis revenue, nous étions début janvier : le temps de répétition était passé, les distributions étaient faites pour les trois prochains mois, je ne connaissais aucun des ballets programmés. Je ne pouvais donc pas me produire en scène. Et puis il s’agissait d’une saison de transition entre Helgi Tomasson et Tamara Rojo. Mais elle a été compréhensive, elle m’a proposé de profiter de ce temps pour me remettre en forme, profiter de mon fils pour repartir sur de bonnes bases la saison suivante. Entre-temps, j’ai ressenti le besoin de revenir en France, de me rapprocher de mes parents après dix ans à l’autre bout du monde. Le Ballet de l’Opéra de Bordeaux a publié son annonce de recrutement d’une Danseuse Étoile et j’ai envoyé ma candidature.
Que retenez-vous de ces dix ans à San Francisco ?
J’ai adoré travailler là-bas. J’ai tout dansé grâce au répertoire très vaste de la troupe : : les premiers rôles des grands classiques comme Giselle, Aurore, Odette/Odile, Tatiana dans Onéguine, beaucoup de George Balanchine et Jerome Robbins, aussi Serge Lifar, William Forsythe. Et puis tant de chorégraphes d’aujourd’hui avec qui j’ai eu de vrais échanges : Cathy Marston, Alexeï Ratmansky qui fut un énorme coup de coeur, Christopher Wheeldon, Annabelle López Ochoa, Arthur Pita qui créa pour moi Salomé. J’ai adoré la façon de travailler en studio au SFB, très efficace, sans drame de l’extérieur qui vient s’y immiscer. À l’Opéra de Paris, nous nous côtoyons depuis tout petit, nous sommes comme une famille, et dans toute famille il y a des conflits. Au San Francisco Ballet, on est une compagnie, on est solidaire en scène pour faire le meilleur spectacle possible, on peut être ami, mais on n’est pas une famille. On a choisi d’être ensemble, et si on n’est pas content, on s’en va. Avec forcément cette épée de Damoclès d’être clairement remplaçable et qui est parfois dure. Même si tout cela nous pousse en avant.
Diriger des danseurs et danseuses, monter une programmation sont des choses que j’aime beaucoup.
Quelles sont vos envies à long terme, après votre carrière ? Dans une interview il y a quelques années, vous aviez évoqué de votre envie de devenir cheffe d’orchestre.
À San Francisco, le chef d’orchestre de la compagnie m’avait dit : « J’ai mis dix ans à comprendre la danse, toi tu vas mettre dix ans à rattraper tes connaissances en musique ». Le SFB était enthousiaste sur cette idée et m’avait payé une formation en accéléré au Conservatoire de la ville. Mais le Covid est arrivé, les effectifs des professeurs ont été très réduits. En rentrant en France, j’ai contacté le Conservatoire près de chez moi et c’est tout juste si on ne m’a pas ri au nez, en me disant de reprendre le cursus normal depuis le début. C’est la différence entre les États-Unis et la France et c’est devenu un frein. Mais je suis toujours dans l’idée de diriger quelque chose : une compagnie, un centre d’art comme j’avais pu le faire avec La Maison Auckland, créer une troupe. J’ai toujours organisé des spectacles, produit des choses. Diriger des danseurs et danseuses, monter une programmation sont des choses que j’aime beaucoup.