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Aurélie Dupont vue par Cédric Klapisch

Je pense que ceux et celles qui viennent ici ont compris un truc : j’aime la Danse. Ceux et celles qui me lisent un peu plus attentivement auront même pu saisir que parmi les danseuses qui savent me toucher, Aurélie Dupont occupe un belle place.

J’aime bien aussi les films de Cédric Klapsisch, ça je sais pas si je l’ai déjà dit. Disons que L’auberge espagnole est sortie quand j’étais étudiante et Les poupées russes quand je commençais à bosser. Donc forcément, je suis pile dans la cible. Et même sans l’effet générationnel, j’avais beaucoup aimé Paris (et je peux l’appart de Romain Duris dedans). 

Donc, quand j’ai su que Cédric Klapisch préparait un documentaire sur Aurélie Dupont, forcément, je me suis précipitée dessus. Aurélie Dupont, l’espace d’un instant, est diffusé mardi 2 mars sur France 3 à 22h40. Juste après la Nouvelle Star, le programmes tv sont bien faits tout de même. 


Plus que la danseuse, Cédric Kaplisch a voulu s’intéresse à la personne, la femme. Elle semble être comme tout le monde, elle prend le métro, elle tombe enceinte, elle porte un bonnet rasta ou des escarpins Louboutin. Elle a peur de ne pas être au point, de décevoir. Elle essaye de concilier vie pro et vie privée. Et c’est une danseuse Etoile, l’une des plus brillantes. Elle est sur le point de pleurer lorsqu’elle n’arrive plus à faire ses 32 fouettés, que les représentations arrivent, même si elle a déjà dansé Odette/Odile un tas de fois.

Tout commence là où la Danse doit commencer : à la barre, à l’Ecole de Danse. Merci au passage Les Enfants de la Danse et ses nombreuses archives avec Aurélie Dupont ado. Puis la caméra revient à notre époque. Aurélie est à la barre, refait les mêmes gestes. Et explique que c’est normal, que c’est comme ça que commence la journée, même si on a fait la fête la veille. Que tout démarre par le cours. Mais faire sa barre tous les matins ne veut pas dire être coincée. Et à la voir dire ça, en rigolant avec Marie-Agnès Gillot, clope au bec, personne n’a de mal à la croire. 


La première partie est consacrée à son retour après sa grossesse, et son travail dans Raymonda. La caméra n’est pas du côté de la Danse, on ne va donc pas disserter sur le ballet, sur le rôle et sur Noureev. On va par contre la voir souffrir, douter, cette ultime peur dans son regard quelques secondes avant de monter sur scène, après un an d’arrêt. Et la magie vient un peu de là. Car la caméra ne parle pas beaucoup d’artistique, elle se penche plutôt sur les doutes. Et pourtant, dès qu’Aurélie monte sur scène, on est happé par son personnage, par l’émotion, même à travers un écran de télévision.

L’autre partie est réservée au travail de répétition et à son partenariat avec Manuel Legris. La Dame aux Camélias et Le Parc. On suit les répétitions, sans mot. Le travail de précision des danseurs et la complicité entre les deux. Angelin Preljocaj me passionne toujours autant décidément. Preuve de l’importance de Manuel Legris dans la vie d’Aurélie, le documentaire se termine sur ses adieux à la scène. Et quelques vagues mots d’Aurélie sur son futur. Le présent et la danse semble plus l’intéresser. Générique, Pas de deux de La Dame aux Camélias

Cédric Klapisch est discret, très discret. Peut-être même un peu trop. Je m’attendais à un documentaire un peu moins classique sur la forme. Bien sûr, on évite les sempiternelles visites des couloirs de Garnier. Mais on ne retrouve pas la patte du cinéaste, peut-être intimidé devant son sujet.

La caméra se pose et filme. Sans aucun commentaire. Les images sont parfois entrecoupées d’une interview d’Aurélie, et c’est tout. Une femme filmée « L’espace d’un instant », comme dirait le titre. Et c’est peut-être la meilleure forme pour un documentaire sur la Danse. Car on a beau parler et discourir, rien n’explique vraiment la magie qui se crée sur scène, et que l’on voit vraiment dans le travail de Cédric Klapisch.

Nous ne sommes pas dans le film de Frederick Wiseman. Aurélie « dans la vraie vie » ou dans sa loge prend plus de place que des extrait de ballets. Mais il y a néanmoins quelques jolis moment. Pas mal d’extraits de Raymonda ou de La Dame aux Camélias. Et puis le pas de deux du Parc, filmé tellement prêt que l’on distingue les légers déséquilibres des danseurs. Cela s’emporte et ça tourbillonne, qu’est-ce que c’est beau !


Peu de sous-titre également, il faut s’y connaitre un peu pour savoir qui est à l’écran. Dieu, comme on l’appelle maintenant, apparaît bien sûr fréquemment. Pas mal de répétitions avec Clothilde Vayer ou Laurent Hilaire aussi. Un tout petit peu de Nicolas Le Riche. Un geste de complicité volé avec Jérémie Bélingard pendant un cours de danse… Marie-Agnès Gillot occupe une certaine place aussi, car la caméra ne peut faire autrement que d’être happée par cette danseuse à partir du moment où elle se pose sur elle. C’est comme ça dans chaque documentaire sur le ballet de l’Opéra de Paris. Mathias Heymann apparait aussi quelques minutes, éclaboussant de facilités. Cela aussi, ça devient un habitude.  

Au final, Aurélie Dupont, l’espace d’un instant de Cédric Klapsich risque peut-être de décevoir les puristes, car la Danse pure n’y a pas forcément une grande place. Moi je l’ai aimé, parce que contrairement à beaucoup d’autres documentaires sur la Danse, il film ce qu’est à la base Aurélie Dupont : une personne.  

Aurélie Dupont, l’espace d’un instant de Cédric Klapisch, sur France 3 le mardi 2 mars à 22h40.

Commentaires (7)

  • Superbe photo très belle lumière

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  • Ca donne envie de le voir ! faut dire que j’aime aussi la danse et Klap­­sich 🙂

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  • Je suis absente ce jour là mais je vais l’enre­gis­trer ! Cet uni­vers me fas­cine depuis que je suis toute petite, le bal­let que j’ai vu à l’Opéra Gar­nier m’a faite pleu­rer… et Auré­lie Dupont est vrai­ment extra­or­di­naire ! Merci pour cette belle info 🙂

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  • laure

    tu as bien rai­son, elle est magni­fi­que, magni­fi­que­ment humaine et pour­tant si fée­ri­que. bon vision­nage

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  • Je ne dois pas être puriste, j’ai a-do-ré. La Dame aux camé­­­lias, le Parc, Auré­­­lie Dupont, Manuel Legris – c’est juste le cast par­­­fait, et magni­­­fi­­­que­­­ment filmé, de près, avec des cou­­­pes, on sent la peau qui est effleu­­­rée, le mou­­­ve­­­ment qui affleure…


    > Je vois que je ne suis pas la seule à avoir aimé ce doc et à appré­­cier Auré­­lie Dupont 🙂

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  • nico

    Pour moi qui ait fait et refait de la danse sublime por­­trait d’Auré­­lie mer­­veilleuse dan­­seuse et tel­­le­­ment sim­­ple une artiste.
    NICOLE HER­­VIEU

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  • isa2010

    j’ai beau­coup aimé ce docu­men­taire ; depuis je regarde sans arrêt sur inte­net des vidéos où l’on voit Auré­lie Dupont, je n’ai qu’une hâte : pou­voir la voir dan­ser à Gar­nier. En effet quand j’ai vu “la dame aux camé­lias” ce n’était pas elle. Je vou­drais bien voir la Baya­dère en mai avec Auré­lie. Voilà ce film est excel­lent, il m’a donné le goût du bal­let et de voir cette grande artiste.

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