Une nouvelle appli mobile sur la danse est parue au début de l’année : l’appli Ballet, répertoriant en vidéo tous les pas de la danse classique française. Le premier volume, consacré à la danse féminine, est sorti courant janvier avec Myriam Ould-Braham en modèle. Le volume 2, sur la danse masculine avec Josua Hoffalt, est attendu pour fin février. Rencontre avec Clément Jouve, fondateur de société de production Capisco qui a développé cette application.

Comment est venue l’idée de créer cette application Ballet ?

C’est nous qui avons produit le documentaire Les Adieux sur Clairemarie Osta. Pendant le tournage, des danseurs et danseuses nous ont parlé de l’application qu’ils auraient aimée avoir étant enfant. Cette idée nous a parlé car nous avions aussi créé des applis pédagogiques pour enfants, mais qui n’avaient rien à voir avec la danse. Nous avions aussi une demande spécifique des enseignants sur le lexique de la danse, car il y a beaucoup de termes qui ne sont plus beaucoup employés aujourd’hui, ou plus employés correctement.

Que contient cette appli Ballet ?

L’appli Ballet répertorie tous les pas de la danse classique française, à travers 250 vidéos. Chaque pas (dégagé, pas de bourré…) est montré dans une courte vidéo, avec une vidéo pour chaque variante (première arabesque, deuxième arabesque, etc) et chaque position (plié en première, à la seconde, etc.). Dix exercices à la barre et 25 exercices au milieu sont aussi proposés, dans la tradition de l’école française. Le milieu est centré spécifiquement sur le travail de la danseuse, avec des exercices sur pointes.

Il y a deux modes de navigation. L’un purement lexical classé par grandes familles de mouvements (battements, fondus…), avec un exercice à la fin de chaque famille. Puis un mode carrousel, qui suit l’ordre d’un cours de danse. Sur certaines vidéos, il y a la possibilité de voir l’exercice ou le pas d’un autre angle, de le voir au ralenti, d’avoir un gros plan (sur les entrechats par exemple), ainsi qu’une option « l’oeil du danseur », filmé avec une GoPro fixée sur la danseuse. Il est possible de mettre des vidéos en favori pour se créer sa propre play-list. Enfin, sur chaque vidéo, il y a un onglet pour entendre le nom du mouvement correctement prononcé, pour les non francophones. Toutes les vidéos se font en musique, sur des compositions de Sylvain Durand.

À qui s’adresse cette appli ballet ?

C’est avant tout un outil pédagogique. Elle s’adresse aux enfants qui apprennent la danse et qui ont envie de voir un mouvement bien exécuté, un lexique qui permet de mettre le bon terme sur le bon mouvement. C’est aussi un outil pour les professeur-e-s. Mais de façon générale, cette appli s’adresse à tous les amoureux de la danse.

Qui s’est occupé de répertorier les pas et de créer les exercices ?

C’est Arnaud Dreyfus, danseur à l’Opéra de Paris, qui s’en est chargé. Il est professeur depuis ses 25 ans et est considéré aujourd’hui comme un pédagogue de référence. Il avait d’ailleurs déjà créé un lexique il y a quelques années en format papier, qu’il avait rédigé avec Attilio Labis. Pour cette appli, Arnaud Dreyfus a repris tous les pas qu’il a décomposés pour voir les variantes. Il les a classés par familles. Puis il a monté quelques exercices, ceux que lui a transmis Attilio Labis, qui les tenait lui-même de Serge Peretti. Tout a ensuite été revu par Attilio Labis. On est donc vraiment dans la transmission directe et la tradition de l’école française de danse.

Myriam Ould-Braham est le modèle de l’appli Ballet danseuse, Josua Hoffalt celui de l’appli danseur, qui sort dans quelques semaines. Pourquoi ce choix ?

Nous voulions des danseurs et danseuses professionnel-les, pour montrer les mouvements le plus parfaits possible. Notre choix s’est porté sur les deux plus récentes Étoiles, Myriam Ould-Braham et Josua Hoffalt à l’époque. Myriam Ould-Braham incarne parfaitement la danseuse française, la ballerine par excellence. Entre-temps, elle est de plus devenue l’égérie de Bloch, qui est notre sponsor. Elle s’est montrée très disponible pendant le tournage qui a eu lieu en septembre-octobre (à Éléphant Paname pour la barre et au CNSMDP pour le milieu), alors qu’elle dansait beaucoup à ce moment-là.

Josua Hoffalt aussi s’est montré très enthousiaste. Le tournage a eu lieu en décembre, une fois remis de sa blessure. Il s’intéresse beaucoup aux nouvelles technologies. Dès qu’il avait fini un pas, il vérifiait tous les cadres, demandait à faire une autre prise pour que tout soit parfait.

Quels sont vos prochains développements autour de cette appli Ballet ?

Le deuxième volume, consacré donc à la danse masculine avec Josua Hoffalt, sort fin février. La barre sera à peu près pareille, mais le milieu sera vraiment centré sur la technique du danseur, et le résultat est assez spectaculaire. Aujourd’hui, ces deux applis sont disponibles sur IPhone et IPad, nous aimerions aussi les sortir sur Android. Nous réfléchissons aussi à un deuxième tome. Le lexique est très complet, il n’y a rien à rajouter, mais nous pouvons proposer plus d’exercices.

Surtout, nous aimerions développer, sur le même modèle, une appli sur la danse anglaise avec le Royal Ballet et une appli sur la danse russe. Avec au final la possibilité de voir comment un même mouvement est dansé différemment, selon qu’il est exécuté par une Étoile française, une Étoile russe ou une Étoile anglaise.