Agenda danse – Mai 2015
Que voir comme spectacle de danse au mois de mai ? Les adieux d’Aurélie Dupont ou Paquita au Palais Garnier, le Tanztheater Wuppertal de Pina Bausch à Paris, La Fille mal gardée à Lyon, les élèves du CNSMDP ou le festival Villette Street Festival.
Danse classique
L’Histoire de Manon de Kenneth Mac Millan par le Ballet de l’Opéra de Paris et les adieux d’Aurélie Dupont
Aurélie Dupont fait ses adieux à la scène dans L’Histoire de Manon de Kenneth MacMillan le 18 mai, soirée la plue attendue de l’année. Pour ceux et celles qui n’auraient pas de place, la soirée est retransmise en direct au cinéma. Cette série de L’Histoire de Manon est aussi l’occasion de découvrir des couples inédits sur scène, comme Dorothée Gilbert et Hugo Marchand (avec François Alu en Lescaut) pour la dernière le 20 mai.
Les photos des adieux d’Aurélie Dupont
Retour sur les adieux d’Aurélie Dupont
La carrière d’Aurélie Dupont en 30 vidéos
Toutes les infos sur la soirée d’adieux d’Aurélie Dupont
L’Histoire de Manon expliqué par ses pas de deux
Toutes les distributions de L’Histoire de Manon
Lire l’interview d’Aurélie Dupont
Lire le questionnaire « Le ballet ou le rôle qui » d’Aurélie Dupont
Lire la chronique du spectacle avec Laëtitia Pujol et Mathieu Ganio
Lire la chronique du spectacle avec Ludmila Pagliero et Josua Hoffalt
Lire la chronique du spectacle avec Aurélie Dupont et Roberto Bolle
Lire la chronique du spectacle avec Dorothée Gilbert et Hugo Marchand
Jusqu’au 20 mai au Palais Garnier.
Paquita de Pierre Lacotte par le Ballet de l’Opéra de Paris
Oui, les ballets qui portent une grande réflexion sur le monde, c’est passionnant. Mais parfois, l’on a juste envie de voir une bonne comédie romantique, bien ficelée et joyeuse. Paquita, c’est un peu ça : une histoire simplissime mais un plaisir de danser contaminant à chaque tableau. Tout y est, la jeune gitane pétillante qui se révèle être une princesse, le beau et fringuant officier courageux, le méchant très méchant mais très drôle aussi, un pas de trois virtuose, un grand pas superbe et 32 fouettés pour couronner le tout. De belles distributions sont programmées, entre Étoiles brillantes et jeunes talents.
Toutes les distributions de Paquita
Lire la chronique du spectacle avec Laura Hecquet, Karl Paquette et François Alu
Lire la chronique du spectacle avec Hannah O’Neill et Mathias Heymann
Lire la chronique du spectacle avec Amandine Albisson et Florian Magnenet
Lire la chronique du spectacle avec Léonore Baulac et Jérémy-Loup Quer
Du 2 au 19 mai au Palais Garnier.
La Fille mal gardée d’Ivo Cramér par le Ballet du Capitole de Toulouse
Une vraie originalité pour la Maison de la danse de Lyon, avec ce ballet presque baroque. Pour remonter cette Fille mal gardée, Ivo Cramér a en effet voulu se mettre au plus près de la version originale de Jean Dauberval. Pas de pointes, mais des talons Richelieu et des robes gonflantes, pour un ballet au charme irrésistiblement désuet d’une grande saveur. Le tout portée par une belle compagnie.
Du 4 au 7 mai à la Maison de la Danse de Lyon.
Danse contemporaine
Le Tanztheater Wuppertal Pina Bausch
Le Tanztheater Wuppertal Pina Bausch s’installe à Paris en mai, avec deux spectacles des deux côtés de la place du Châtelet. D’abord Nelken, qui a été réé en 1982. La pièce marque le début de la collaboration entre Pina Bausch et le scénographe Peter Pabst. Sur scène, 19 danseurs et danseuses, 4 cascadeurs et un immense champ d’oeillets… Puis Für die Kinder von gestern, heute und morgen, une pièce que l’on peut traduire par « Pour les enfants d’hier, d’aujourd’hui et de demain« . L’une des dernières créations de Pina Bausch (la pièce date de 2002) est à retour à l’enfance où à celui que l’on était.
Nelken du 12 au 17 mai au Théâtre du Châtelet. Für die Kinder von gestern, heute und morgen du 21 au 30 mai au Théâtre de la Ville.
Russell Maliphant Company
Le public parisien peut voir plus ou moins régulièrement des oeuvres de Russell Maliphant, à travers les spectacles de Sylvie Guillem ou Nicolas Le Riche. Mais la propre troupe du chorégraphe britannique se fait plus rare. Il présente ici cinq de ces pièces – solo, duo et trio -, dansées par ses interprètes (le chorégraphe devait aussi être sur scène avant qu’une blessure ne l’en empêche). Une soirée idéale pour mieux découvrir ce chorégraphe incontournable de la scène contemporaine.
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Les 19 et 20 mai au Théâtre des Champs-Élysées.
Premières ! par le Ballet de l’Opéra de Lyon
Trois ballets : une création d’Ashley Wright, une création de Franck Laizet et une création de Tadayoshi Kokeguchi.
Une excellente initiative de la compagnie, qui le temps d’une soirée, laisse place à trois de ses danseurs et danseuses montrant leurs oeuvres chorégraphiques. Ashley Wright a rejoint le Ballet de l’Opéra de Lyon depuis deux ans. La danseuse chorégraphie depuis quelques années et a déjà reçu quelques prix. Pour cette création, elle cherche « avec un groupe restreint d’interprètes les contradictions et mystères de l’âme humaine« . Franck Laizet est dans la compagnie depuis huit ans. Chorégraphe depuis 2001, il souhaite dans cette création « miser sur la présence physique des corps« , avec treize interprètes. Enfin Tadayoshi Kokeguchi, dans la troupe depuis cinq ans, « mettra à profit sa double formation de pianiste et de danseur, dans une création inspirée par la figure des chimères« .
Du 27 au 30 mai à l’Opéra de Lyon.
Light Bird de Luc Petton
Après les cygnes, le chorégraphe Luc Petton travaille avec des grues de Mandchourie, « oiseau magnifique à la prédilection naturelle pour la danse« , selon le chorégraphe. Comme pour Swan, il a assisté à l’éclosion des oiseaux participant au spectacle, qui sont en train d’être apprivoisés. Light Bird « fera dialoguer deux termes, mélancolie et joie, non pas de façon opposée mais comme composantes fondamentales de l’existence« .
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Du 5 au 13 mai au Théâtre de Chaillot.
Paradoxe Mélodie de Danièle Desnoyers
Grande dame de la danse montréalaise, Danièle Desnoyers devrait séduire le public de Chaillot avec une nouvelle création d’envergure. Toujours au plus proche du corps, sa danse est un sismographe de nos émotions. Cette création réunit dix danseurs et une musicienne. La chorégraphe se focalise autour d’une double question : « Comment la danse permet-elle de se projeter dans la vie et comment la vie peut-elle se refléter dans un corps dansant ?« .
Du 28 au 30 mai au Théâtre de Chaillot.
Salue pour moi le monde de Joëlle Bouvier par le Ballet du Grand Théâtre
Dans Salue pour moi le monde, Joëlle Bouvier explore une nouvelle fois un des grands mythes sur des musiques de Richard Wagner, à savoir Tristan und Isolde. Elle désire faire partager des moments d’extase où la haine côtoie les flammes d’une passion extrême. Les souffrances et les antagonismes semblent trouver leur résolution dans la nuit, dans la mort. Une sublimation du romantisme exprimée par le langage des corps.
Du 21 au 31 mai au Grand Théâtre de Genève.
Degeneration de Hofesh Shechter par la Hofesh Shechter Company
Hofesh Shechter est de retour en fin de saison, mais pour un programme très différent. Il propose ici trois pièces, encore jamais données à Paris : Cult (2004), Fragments (2003) et une création (2015). Le tout interprété par huit jeunes danseurs et danseuses de sa compagnie. Pour mieux découvrir l’univers du chorégraphe.
Du 14 au 20 mai au Théâtre des Abbesses.
Soirée Silk par le Ballet de l’Opéra du Rhin
Soirée mixte et éclectique pour leBallet de l’Opéra du Rhin, dernier programme de sa saison. Without de Benjamin Millepied, décidément incontournable, qui allie le brio du passé classique à l’urgence de la création actuelle. Untouched d’Aszure Barton, sur des extraits musicaux choisis de Curtis Macdonald, Njo Kong Kie et Ljova, entraîne le public de l’autre côté du rideau au plus près du mouvement et de la volupté des corps. Enfin Gemini, pièce virtuose de Glen Tetley pour quatre danseurs, offre un moment de danse pure sur une symphonie de Hans Werner Henze.
Les 6 et 7 mai au Théâtre municipal de Colmar et du 21 au 26 à l’Opéra de Strasbourg.
Avant les gens mouraient par le collectif La Horde
La Horde rassemble à sa direction quatre artistes : Marine Brutti, Jonathan Debrouwer, Arthur Harel et Céline Signoret. Pour le passage à Paris, ils dansent Avant les gens mouraient, pièce développée autour du mouvement Mainstream Hardcore en réinterprétant les gestes du Jump Style, du Hard Jump et du Gabber. Cette création a été faite pour les 15 danseurs finissants de L’École Contemporaine de Danse de Montréal.
La Horde propose aussi un autre projet à Paris, Tout commence par une gavotte, à destination d’un public adolescent. La danse populaire, de la gavotte au pantsula, en passant par le jumpstyle, est aujourd’hui enseignée et partagée grâce à Internet. En s’appuyant sur des tutoriaux en ligne, le collectif propose aux adolescents de vivre une expérience in situ mêlant danse, vidéo et mise en lumière. Les adolescents créent aussi leurs propres vidéos dansées qui seront diffusées après chaque atelier sur une chaîne Internet dédiée.
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Avant les gens mouraient les 8 et 9 mai à la Maison des pratiques artistiques amateurs de Paris, Tout commence par une gavotte du 13 au 27 mai au Centre Pompidou.
West Side Story de Katia et Marielle Labèque et Star Cross’d Lovers de Yaman Okur
Les sœurs Labèque s’entourent d’amis musiciens et danseurs pour revisiter West Side Story de Bernstein et Roméo et Juliette, le drame de Shakespeare qui l’a inspiré. En seconde partie, le danseur et chorégraphe Yaman Okur, ancien champion du monde de break-dance dont les chorégraphies et le style unique ont attiré l’attention de stars telle Madonna, revisite le drame shakespearien Roméo et Juliette sur une création musicale de David Chalmin.
Les 9 et 10 mai à la Philharmonie de Paris.
Babel 8.3
Babel 8.3 est un spectacle interprété par plus de 200 habitants des 8e et 3e arrondissements de Lyon, soit une mosaïque de portraits dansés en s’appuyant sur la beauté, la vitalité et la diversité des cultures.
Du 29 au 31 mai à la Maison de la Danse de Lyon.
École
Étudiance, opus 2 au CNSMDP
Dernier spectacle de la saison pour les deuxièmes cycles des classes de danse classique et contemporaine du CNSMDP. Quatre pièces sont présentées : Un Ballo de Jirì Kyliàn, Corridors de Hervé Robbe, Tatoo de Michel Kelemenis et L’infiniment dedans de Christine Bastin. Une dernière occasion de voir ces grands élèves avant leur entrée dans la vie professionnelle.
Cendrillon d’Olivier Chanut par les classes de danse du CRR de Paris
La partition de Cendrillon de Prokofiev n’en finit plus d’inspirer. C’est au tour d’Olivier Chanut de s’y mettre, pour une version créée tout spécialement pour les classes de danse du CRR de Paris. Les jeunes danseurs et danseuses seront accompagné-e-s de leurs camarades de l’Orchestre symphonique du CRR de Paris. Ces classes de danse bénéficient d’une scolarité à mi-temps. Beaucoup de ces élèves entrent à l’École de l’Opéra, au CNSM ou autres grandes écoles comme Rudra. Un beau projet et une belle salle pour ces élèves du CRR de Paris.
Le 6 mai au Théâtre du Châtelet.
Festival
Villette Street Festival
Pour sa deuxième édition, Villette Street Festival fait peau neuve et revient pour deux semaines entièrement dédiées à la street culture sous toutes ses formes : musique, danse, street art, sports, gaming, lifestyle, mode mais aussi des blocks parties et des food trucks. Cette année le festival met un coup de projecteur sur les danses urbaines avec une programmation voguant au rythme de battles et de shows chorégraphiés. Figures de proue et jeunes pousses de la scène internationale s’y côtoient dans des univers aussi énergiques et décalés que le krump, le voguing ou encore le waacking.
Spectacle
Murmures des murs de Victoria Thierrée-Chaplin
La famille Thierrée-Chaplin a le don du spectacle dans le sang. Que ce soient les parents (Victoria), le fils (James) ou la fille (Aurélie), chacun de leur spectacle est un régal de poésie et d’inventivité. Dans Murmures des murs, il est question de voyage, de départ, de découvertes. « Aurélia Thierrée fuit, échappée au pays des merveilles dans une Venise déserte. Danses, acrobaties et fantasmagories, les murs prennent vie, elle en est l’actrice ou la spectatrice. Avec deux complices, la fugueuse organise les métamorphoses, invite au voyage au centre d’une terre fabuleuse« .
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Du 4 au 23 mai au Théâtre du Rond-Point.
Effet Bekkrell (titre instable)… par le Groupe Bekkrell
Elles ont choisi d’emprunter leur nom au célèbre physicien français Henri Becquerel découvreur de la radioactivité, et nous promettent une œuvre aussi énergisante que la fission nucléaire, dans un espace qui ne cesse de se construire et déconstruire. Sur le plateau devenu laboratoire de leurs expériences, ces quatre jeunes artistes viennent questionner l’infini, armées d’une bascule, d’un mât chinois, d’une corde lisse et d’un fil. De jeux en épreuves, c’est avec une humeur blagueuse et une bonne dose d’absurde qu’elles explorent les mystères de l’infiniment grand et de l’infiniment petit.
Du 4 au 16 mai à au Monfort Théâtre.
Spectacle de Bharata Natyam par Manjula de Maricourt
Danseuse et chorégraphe née à Bangalore en Inde, Manjula de Maricourt grandit en France. Elle commence son long apprentissage du Bharatanatyam en Inde à 3 ans et poursuit avec Vidya, professeur au centre Mandapa. Son style de Bharata Natyam est dans le plus pur style de la cour du palais de Mysore. Le Bharata Natyam est considérée comme la danse la plus ancienne au monde. Ses origines remontent à la culture tamoule ancienne, dans laquelle les « virali » chantaient et dansaient en l’honneur du souverain de leur pays. Plus tard, les danseuses du temple appelées devadâsi venaient servir dans les temples et les cours royales. Le Bharata Natyam est ponctué par un art dramatique unique, connue sous le nom de abhinaya, où la danseuse utilise les expressions du visage, précisés par les mudras, la gestuelle gracieuse des mains.
Le 28 mai à l’Espace Jemmapes de Paris.
Et vous, quel est votre programme danse pour ce mois de mai ?
Jade Larine
Le ballet Light Bird m’intéresse quant à sa démarche et puis, quelle ironie ! En 1913 lors de la première mouvementée du Sacre du printemps l’on avait crié « Taisez-vous les grues du 16e » aux puritaines outrées. Et voilà qu’en 2015, l’on fait danser de vraies grues, dans le 16e.
Amélie Bertrand
@ Jade : Joli 😉