Got to dance : résumé du premier épisode
Un nouvelle émission sur la danse a vu le jour : Got to dance, diffusée sur TMC depuis le mercredi 24 juin. Le concept faisait penser à celui de La Meilleure danse. Il s’agit d’un télé-crochet mélangeant tous styles de danse et tous les niveaux. Avec une touche The Voice en plus : les candidats et candidates sélectonné-e-s pour la demi-finale doivent choisir un mentor parmi les trois personnalités du jury.
Au final, le concept paraissait sympathique avec une grande place laissée à la danse. Mais une réalisation paresseuse et un jury qui ne trouve pas le rythme n’ont pas aidé à lancer l’émission. Résultat : l’on reste un peu sur sa faim.
Les candidats et candidates
Hip hop, contemporain, classique, jazz, flamenco et même danse « same-sex »… Les styles de danse proposés par les candidats et candidates de Got to dance sont effectivement très variés, montrant toute la diversité de la danse.
Malheureusement, le niveau global n’est pas forcément au rendez-vous. Beaucoup ont l’air d’être des très bons amateurs plutôt que des professionnels. Cela donne des prestations souvent sympathiques, mais qui ont du mal à être véritablement mémorables (et avec parfois des faiblesses techniques).
Toutefois, certains et certaines se démarquent. Yacnoy, un excellent danseur cubain de contemporain, a proposé une variation tout en sobriété et intensité. À l’inverse, Djamel a montré un amoncellement de virtuosité et d’acrobaties. Ça repassera pour l’émotion, mais le danseur sait faire le show. La compagnie MAM était aussi bluffante dans un numéro mêlant hip hop et contemporain. Julie, une ballerine de 11 ans, a remporté la palme de la mignonnitude. Sa variation semblait un peu trop compliquée pour elle, et je ne suis pas sûre que le sol soit adapté aux pointes, mais elle avait une jolie présence.
Le jury
Aïe aïe aïe… On le sait, pour une émission de télé-crochet, le jury est aussi important que les candidats et candidates. Et pour Got to dance, ça ne fonctionne pas. Ce n’est pas tant un problème de connaissance (pour certains) que d’attitude. Si l’on résume, tout est parfait, génial, nouveaux, ahurissant. Bienvenue au pays des bisounours.
Stéphane Jarny est peut-être le plus intéressant. S’il reste très gentillet dans l’ensemble, il apporte souvent la remarque qui fait mouche et met le doigt sur ce qui marche/fait défaut. Mia Frye a laissé sa personnalité explosive de côté pour plonger dans le compliment à outrance, sans jamais avoir peur d’en faire trop (« J’ai presque pleuré » devant le deuxième groupe, pourtant pas mémorable). David Carreira, la caution « grand public » du concours, n’a rien à dire. Et quand il le fait, sa méconnaissance de la danse fait mal (Il veut « si possible » de la technique. Mais dans la danse, l’émotion ne peut pas naître sans la technique).
Les trois étant dans le même registre, il ne pouvait donc y avoir de contre-coup et de remarques contradictoires, un jeu pourtant nécessaire dans ce type d’émission.
Le montage
Allait-on vraiment voir de la danse ? Oui et non. La réalisation fait de certains efforts pour montrer l’intégralité des prestations, ne pouvant toutefois se retenir de quelques contrechamps sur le jury. Mais il n’y a pas de véritable réflexion sur ce que l’on montre. Le cadrage mixe vues d’en haut, plans larges et plans resserrés, mais sans vraiment y réfléchir. Résultat : le mouvement perd de sa force pour le téléspectateur et la téléspectatrice, et les prestations peuvent paraître froides.
C’est aussi une façon de se rendre compte que Danse avec les stars, avec tous les défauts du concept, a vraiment réfléchi à sa façon de filmer la danse et de la mettre en valeur.
Résultat
L’émission dure 2h30, mais son manque de rythme fait que l’attention se perd vite. Encore une fois, la danse n’est pas assez mise en valeur (même si, en soi, les portraits et autres « à-côté » ne sont pas omniprésents). Si le niveau est un peu en-deça de La Meilleure danse, un jury plus punchy aurait pu apporter une autre dynamique.
Côté audiences, Got to dance a été vu par 417.000 personnes, soit 1.9% du public. Un petit score.
Cams
Oui émission assez décevante. Le même style que la Meilleure danse… mais en moins bien!
La façon de filmer ne permet pas vraiment d’apprécier les prestations et effectivement le jury n’est pas du tout crédible avec ses compliments totalement exagérés sur des prestations parfois moyennes.
Victor
Je vous trouve généreuse avec les candidats…
Pour ma part, je n’en ai vu que quatre, en zappant entre-temps. Rien pour m’accrocher, un plateau vulgaire (on en parle des étoiles ?), un jury qui pue la guimauve et le bon sentiment (mais d’accord avec vous sur Jarny qui a ses moments de lucidité)…c’était trop pour moi !
Après j’ai vu une danseuse qui dansait sur Chandelier, le groupe de flamenco (amateurs, clairement, et choix musical douteux), la petite danseuse classique (choupicrêpe mais je suis si déçu de voir le classique réduit à chaque fois à une petite fille en tutu essayant de faire des choses trop dures pour elle), et le groupe MAM. Sur ces derniers, c’était certes de bon niveau, voir excellent sur le travail du haut du corps. Mais des imprécision qui m’ont fait mal en bas: ils sont pas toujours ensembles, sur certaines poses certains ont les pieds écartés, d’autres joints, ça contraste avec ce qu’ils nous montrent sur leur travail de buste et de bras…
ENFIN BREF déception, marre que la bonne danse à la télé soit reléguée en deuxième partie de soirée, et que le goût de la précision du geste et du travail technique qui anime tout danseur soit oublié.
VOILA 😉
Franck
Oui je suis tout à fait d’accord ! c’est le monde des bisounours – Où est la réalité des jurys de danse dans la vraie vie, de la rigueur et de l’exigence des auditions de danse pour celles et ceux qui veulent devenir professionnels. Je suis un peu déçu par la première émission. En effet, la danse classique ne se résume pas à une petite frimousse qui tente des positions et enchainements trop durs pour son âge. C’est en effet, une émission d’amateurs qui tentent l’expérience du télé-crochet. Je crois que les étoiles resteront sur les pupitres du jury, certainement pas en sortie de l’émission. 50000€ à gagner certes mais en notoriété, je ne suis pas sûr qu’il faille préciser sur un CV ou un Book d’avoir participer à cette émission.
Dans l’émission « Grand Public » sur France 2 consacrée à l’opéra de Paris, son école et le ballet, Elisabeth Platel, la directrice de l’école de danse, dit qu’il ne suffit pas de faire 3 émissions pour faire de quelqu’un un danseur. C’est tellement vrai !
Amélie Bertrand
@ Cams : C’est ça, à force de s’enthousiasmer sur tout, ça n’a plus de sens.
@ Victor : Les castings se sont à mon avis surtout portés sur le monde amateur.
@ Franck : Elisabeth Platel a plus que raison. Toutefois, ce genre d’émission peut être un tremplin et/ou une façon de se faire connaître pour de bons danseurs. Pour « La meilleure danse », ils avaient vraiment réussi à attirer de bons groupes.