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Les 10 questions de la saison au Ballet de l’Opéra de Paris

Le Ballet de l’Opéra de Paris fait sa rentrée, gala le 24 septembre, côté public le 26, avec son programme Shegal/Peck/Pite/Forsythe, comprenant bien sûr le Défilé. Et c’est une saison bien particulière qui s’ouvre, après les secousses de la saison dernière. Benjamin Millepied y était arrivé avec fracas, y était reparti avec autant de bruits, et était remplacé par surprise par Aurélie Dupont. Une nouvelle ère qui s’ouvre à l’Opéra de Paris ? En tout cas une saison qui va être scrutée. Voici les 10 questions (tout en humour bien entendu) qui vont se poser lors de ces prochains mois.

 

1 – Ça ressemblera à quoi, une direction d’Aurélie Dupont ?

On ne sait pas encore bien. La nouvelle directrice a donné de nombreuses interviews en cette rentrée, mais son projet artistique reste encore flou. Normal, elle ne veut rien dévoiler avant l’annonce de sa première saison en janvier prochain. Sa mission en tout cas aujourd’hui : rassurer les Étoiles, dont certaines ont été bousculées par la tornade Benjamin Millepied (qui avait la fâcheuse tendance à dire parfois un peu trop haut des choses à prononcer un peu plus bas, cf Relève – Oui, ce n’était pas faux. Mais de la part d’un directeur, c’était il est vrai assez maladroit). La programmation d’Aurélie Dupont devra servir à faire « briller les Étoiles » (qui a dit : encore faut-il qu’il-elle danse ? Espèce de mauvaise langue). Et elle respectera la hiérarchie dans les distributions. Pour plus de détails, il faudra attendre les prochains mois.

 

2 – Peut-on encore prononcer le nom de Benjamin Millepied à l’Opéra ?

Non. Maintenant, c’est Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom. Sinon ça porte malheur.

3 – Ça sera quoi la musique du Défilé à présent ?

Berlioz ! Benjamin Mille… Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom avait provoqué l’émoi dans le petit monde de la balletomanie en changeant la musique du Défilé et en mettant du Wagner à la place de Berlioz. Hurlement dans les loges. Tout le monde avait oublié que le premier Défilé avait eu lieu sur Wagner. Et tout le monde soupire de soulagement au retour du pompier Berlioz. Personne n’avait pu savoir ce que donnait le Défilé sur Wagner, puisque le seul Défilé Millepied a eu lieu lors d’un gala VIP. Mais ce n’est pas grave, soulagement quand même. Il y a des choses auxquelles il ne faut pas toucher.

Défilé du Ballet de l'Opéra de Paris

Défilé du Ballet de l’Opéra de Paris

4 – Et les distributions du Lac des Cygnes, ça ressemblera à quoi ?

Pour l’instant : mystère ! Le ballet est donné pour les Fêtes 2016, et toujours rien pour l’instant. Mais ces distributions seront éminemment scrutées et en diront beaucoup sur les choix d’Aurélie Dupont. D’abord sur les Étoiles qu’elle mettra en avant, qui aura la première, quels couples de scène seront formés. Et qui, à part les Étoiles, auront droit aux trois rôles principaux. Car sur une série aussi longue (et avec un programme Jiří Kylián en face), la directrice ne pourra que difficilement se passer de plusieurs Premiers et Premières danseur.se.s, voire de Sujets (suivez mon regard). Sur les séries de rentrée, les distributions ne sont pour l’instant pas extrêmement différentes de ce que pouvait proposer Benjamin Mi… Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom. À voir comment cela évoluera au fil de la saison. Les distributions du Songe d’une nuit d’été et de La Sylphide seront aussi révélatrices.

5 – Qui sera la première nomination d’Étoile d’Aurélie Dupont ?

La question qui découle de la précédente ! Les distributions du Lac des Cygnes en diront donc beaucoup sur ses choix. Et une nomination ne serait pas incongrue sur cette série d’un ballet si emblématique. Quatre danseurs et danseuses sont aujourd’hui étoilables : François Alu (qui aurait dû l’être depuis longtemps mais on ne va pas revenir sur cette Bayadère), Hugo Marchand qui a incroyablement avancé la saison dernière, l’éblouissante Hannah O’Neill (même si pas spécialement mise en avant lors des premières distributions) et la rayonnante et plus néo-classique Léonore Baulac. Seules trois séries cette saison pourraient, a priori, voir une nomination : Le Lac des Cygnes, Le Songe d’une nuit d’été et La Sylphide.

Blake Works 1 de William Forsythe - Hugo Marchand et Léonore Baulac

Blake Works 1 de William Forsythe – Hugo Marchand et Léonore Baulac

6 – Va-t-on avoir le retour de la clochette au Concours de promotion ?

Benjam… Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, contre l’idée du Concours de promotion, avait au moins essayé de le faire évoluer un peu. Il avait juste réussi à supprimer la clochette (indiquant au.à la danseur.se. que c’était à son tour), la remplaçant par une petite lumière verte. Aurélie Dupont a beaucoup insisté là-dessus : elle veut respecter la hiérarchie et laisser le Concours de promotion tel qu’il est. Donc moi je dis que le retour de la clochette, ce n’est pas surréaliste. Lançons les paris, tiens.

 

7 – Quand est-ce que le public va se plaindre qu’il manque une pièce de Benja… de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom ?

Pfff, il y a eu tellement de changements dans la programmation depuis février qu’on ne s’y retrouve plus. En gros, toutes les créations de Benjamin Millepied sont passées à la trappe. Il reste la reprise de Daphnis et Chloé, avec Aurélie Dupont dedans, au Japon. Mais le public français, personne n’y pense ? Il a reçu une overdose de création de Benjami… de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom pendant un an, et là, tout à coup plus rien ? Des regrets devraient commencer à se faire entendre lors de la reprise du Boléro de Sidi Larbi Cherkaoui.

8 – Ce seront qui les chorégraphes tendances pour les saisons suivantes ?

Deux noms reviennent déjà avec insistance dans le discours d’Aurélie Dupont, et par effet boule de neige dans les interviews des danseurs et danseuses : Paul Lighfoot et Alexander Ekman. Et dit comme ça, hé bien cela fait plutôt envie ! Ces deux chorégraphes ne sont pas encore vus partout (même s’ils sont loin d’être des inconnus comme le dit parfois la directrice), un univers bien à eux, cela pourrait bien fonctionner avec la troupe parisienne. Une création et/ou une entrée au répertoire de ces deux chorégraphes la saison prochaine, ça ne serait donc pas surprenant.

9 – En fait, ça aura l’air de quoi une saison d’Aurélie Dupont ?

La directrice veut plus de classique, elle a sorti le chiffre de trois productions de ballet classique par an (ce qui est aussi le cas sur cette saison construite par Benj…Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom). Reste à voir ce que l’on inclut dans ces termes (on compte aussi les oeuvres néo-classiques comme Onéguine ?). Il y a aura aussi du néo-classique, du contemporain, des créations… Oui, bon, d’accord, on ne sait pas encore bien en fait. Deux ballets ont déjà été annoncés cependant : Roméo et Juliette de Sasha Waltz pour les adieux de Hervé Moreau et Orphée et Eurydice de Pina Bausch pour les adieux de Marie-Agnès Gillot.

Stéphane Bullion et Marie-Agnès Gillot - Orphée et Eurydice

Stéphane Bullion et Marie-Agnès Gillot – Orphée et Eurydice de Pina Bausch

10 – Et sinon aujourd’hui, c’est quoi le niveau de la troupe ?

Ben… Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom disait qu’il n’était pas encore satisfait de la façon dont la compagnie dansait, notamment dans le répertoire classique. Aurélie Dupont a dit que la troupe était « la meilleure compagnie classique du monde« . Aurélie Dupont a parlé (méthode Coué ?).

 

Commentaires (12)

  • Joelle

    Faisant partie des 4 Balletomanes ayant pu assister l’an dernier à la Générale du Défilé 2015, je confirme que Wagner c’était pas top !

    La répétition du Défilé avec les 4 « Etoilisables » vendredi dernier a généré de pieux hurlements parmi les quelques afficionados présents !

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  • MUC

    La clochette je trouve sympa ! Clochette ou lumière verte pour moi cela revient au même. Berlioz est pompier, il y a certainement une marche moins pompier dans le répertoire, mais je pense qu´il y a des sujets plus importants que la musique du défilé. Pour H: Marchand, H. O´Neil et E. Baulac, c´est peut être encore un peu tôt. Pour F. Alu je ne sais pas, il excelle dans des rôles de caractère et dans le contemporain, mais les grands rôles classique…..

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  • Est-il possible de cesser de gloser sur BM !!!!!!!!!..

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  • Jérôme

    MUC: la clochette est humiliante et déshumanise encore plus le concours et les danseurs, déjà assez traités comme des bêtes par leur supérieurs .
    Et sinon, oserai-je dire merci Benjamin Millepied pour les créations de Forsythe et Pite qui montre la compagnie comme on ne l’avait pas vu depuis longtemps? ah non , c’est vrai , il est responsable de tous les maux du monde…;) en tout cas le Forsythe nous montre une chose, ces que les p’tits jeunes n’ont nul besoin d’attendre d’avoir trente ans pour être en scène et assurer comme des pros; le professionnalisme justement ne se construit il pas sur des années et des années d’expérience? vive la jeunesse! Que la nouvelle direction sache en prendre soin !

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    • MUC

      Jérôme, quelle est votre proposition pour remplacer la maudite clochette ou l´horrible lumère verte ? Pensez vous qu´il faille que le préseident du jury aille personnellement chercher le candidat et lui demander s´il veut bien danser son solo ? Je crois que vous exagérez un tout petit peu en disant que l´OdP traite les danseurs comme des bêtes. Ils sont intelligents, personne ne les oblige a rester et ils n´auraient aucune difficulté a trouver une place dans une autre compagnie.

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  • crazyttl

    Merci pour cet instant de pure divination qui m’a bien fait rire.
    Le point 6 est tout simplement et purement un instant de chamanisme ! ^^ D’un autre côté, une Clochette, une Fée Verte… C’est pas un peu la même chose, non ? (amis buveurs d’absinthe, suivez mon regard…)
    Oui, le Ballet de l’Opéra de Paris est un immense navire, dur de faire la poussière à tous les étages et beaucoup se sont cassés les dents… On dirait cependant que les filles y arrivent mieux que les garçons (sur les xx dernières années, ça s’est un peu fini dans le sang pour ces Messieurs)
    J’ai hâte de voir ce que nous réserve Mademoiselle Dupont, car je n’ai pas pris d’abonnement cette année, effrayée sans doute par la disparition du bal des pompiers… euh ! Le Défilé avec la musique de Berlioz (bon, OK, les prix aussi, mais c’est un autre débat, quand on aime, on ne compte pas et on mange des pâtes)
    Je cagnotte aussi pour les futures Etoiles, mais je pense qu’on c’est pas loin du Quarté gagnant.
    Merci pour vos billets qui sont aussi pointus qu’agréables à lire, en (quasi presque) toute objectivité (mais quand on aime…)

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  • a.

    La clochette est française, fait partie de l’école française – même à l’agrégation de philosophie, il y a la clochette (je ne sais pas si elle y est toujours – je ne crois pourtant pas que Celui dont on ne doit plus prononcer le nom ait été président du jury). La manière de sonner la clochette, elle-même, est française. Na! :))

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  • a.

    C’est une blague, hein.

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  • Bulldog45

    Si Hugo Marchand étoffe un peu l’artiste en lui, je dirai BINGO. C’est déjà un ravissement de le voir danser, mais … Il aura peut-être mûri ses qualités d’acteur d’ici un ou deux ans ? On peut en dire de même d’Hannah O’Neill, chez qui le sens artistique fait encore défaut à mon avis !

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  • Bulldog45

    Sinon, je trouve qu’il y a de magnifiques danseurs dans la troupe, et qu’on ne vit pas dans une période pauvre en talent.

    Mais ce n’est que mon avis.

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  • Aventure

    Merci pour cet article vraiment drôle ! Par contre la clochette, je suis même surprise qu’elle n’ait pas été supprimée avant BM… Il me semble me rappeler d’ailleurs, qu’une fois (n’était-ce pas le reportage sur F2, sur les jeunes danseurs qui montent ?), François Alu avait vivement regretté qu’elle soit toujours d’actualité, en disant que c’était horriblement stressant !

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