Soirée Robbins/Balanchine/Cherkaoui par le Ballet de l’Opéra de Paris – Qui voir danser sur scène
Le Ballet de l’Opéra de Paris propose du 2 au 27 mai une soirée mixte autour du compositeur Maurice Ravel, comprenant une reprise de En Sol de Jerome Robbins, La Valse de George Balanchine et Boléro de Sidi Larbi Cherkaoui et Damien Jalet, créé en 2013. Voilà une soirée un peu fourre-tout, avec deux chorégraphes déjà bien vus cette saison et la reprise d’une création qui n’avait pas créé un franc enthousiaste. Il faut bien le dire, le programme ne passionne pour l’instant pas beaucoup le petit monde de la balletomanie. Les différentes distributions mettront-elles un peu de piment ? Passage en revue des quelques castings qui se succèderont (n.b. : les distributions, non encore parues sur le site de l’Opéra de Paris, viennent de Dansomanie).
En Sol de Jerome Robbins
Léonore Baulac et Germain Louvet : les 2, 6, 11, 16 et 18 mai.
Myriam Ould-Braham et Mathias Heymann : les 3, 10, 14, 17, 19, 20 et 24 mai.
Amandine Albisson et Josua Hoffalt : les 20 (matinée), 23, 25, 26 et 27 mai.
En Sol de Jerome Robbins, c’est un peu le ballet idéal pour célébrer le printemps, avec son parfum des stations balnéaires d’antan, son humour et ses clins d’oeil irrésistibles aux comédies musicales. Myriam Ould-Braham et Mathias Heymann seront le couple à ne pas manquer sur ce ballet, complices en scène et à l’aise dans ce répertoire, la première y faisant état d’un humour et d’un certain glamour qu’on ne lui soupçonne pas forcément. Léonore Baulac et Germain Louvet ont l’honneur de la première. Elle devrait être à l’aise dans ce rôle solaire et enjouée, lui toujours aussi bon partenaire. Leur duo n’avait pas forcément convaincu dans les précédentes reprises de George Balanchine, restant un peu trop en surface, mais l’humour de Jerome Robbins peut les emmener ailleurs. Josua Hoffalt est un excellent danseur de Jerome Robbins, mais son partenariat avec Amandine Albisson ne fonctionne pas toujours. À voir en scène.
La Valse de George Balanchine
Dorothée Gilbert et Mathieu Ganio (première valse) : les 2, 6, 11, 17 et 18 mai.
Ludmila Pagliero et Karl Paquette (première valse) : les 3, 10, 14, 16 mai.
Laetitia Pujol et Stéphane Bullion : les 19, 20, 24 et 26 mai.
Léonore Baulac et Hugo Marchand : les 20 (matinée), 23, 25 et 27 mai.
La Valse de George Balanchine est un faux ballet abstrait. Tout démarre pourtant sur ce ton, avec une danse musicale ciselée sur la musique de Ravel. Et puis le drame arrive, la mort aussi, une sorte de cauchemar au milieu des robes froufroutantes. Voilà un ballet au charme certain, aux multiples tiroirs et laissant toute sa place aux interprètes, si ces derniers.ères n’ont pas peur de se saisir de cette liberté (ce qu’oublie parfois de faire la compagnie parisienne). La distribution à ne pas manquer est indéniablement Dorothée Gilbert et Mathieu Ganio, couple brillant et bien assorti, intelligent et musicien, formidable dans Mozartiana ou Brahms-Schönberg Quartet de ce même George Balanchine. Léonore Baulac et Hugo Marchand seront le « couple surprise », peu (jamais ?) associé.e.s jusqu’à présent, il sera intéressant de les découvrir ensemble. Laetitia Pujol aura là l’un de ses derniers rôles (le dernier si elle n’est pas sur La Sylphide) avant ses adieux, associée à Stéphane Bullion. La danseuse a parfois tendance à en faire trop dans le drame, ce qui n’est pas forcément une bonne idée dans ce type de ballet, à voir selon son parti pris sur scène. Ludmila Pagliero et Karl Paquette enfin, le couple qui décidément ne fonctionne pas, et vraiment rien n’y fait.
Boléro de Sidi Larbi Cherkaoui et Damien Jalet
Alice Renavand, Ida Viikinkoski, Letizia Galloni, Juliette Hilaire, Charlotte Ranson, François Alu, Vincent Chaillet, Marc Moreau, Daniel Stokes, Adrien Couvez et Alexandre Gasse : les 2, 3, 6, 10, 11, 14, 17, 17, 18, 19, 20 (matinée), 20, 23, 24, 25, 26 et 27 mai.
Une seule distribution est proposée pour cette reprise du Boléro de Sidi Larbi Cherkaoui et Damien Jalet, comme lors de la création. Ce Boléro est de toute façon une oeuvre de groupe, où les personnalités ne sont pas forcément là pour se distinguer, et untel à la place d’unetelle ne change pas grand-chose. Les Étoiles sont d’ailleurs bien moins présentes que lors de la création. La plupart des interprètes de 2013 sont de retour, avec l’ajout de François Alu (mais que vient-il faire dans ce ballet ?). À sa création, Boléro avait eu un joli accueil du public dans la salle, mais des critiques assez vives dans la presse et sur les blogs (pour DALP, il n’y avait là rien d’autre que de la poudre aux yeux). Au-delà de la proposition artistique, la danse tout en spirale de Sidi Larbi Cherkaoui (en soi un chorégraphe souvent passionnant) met un temps à s’acquérir, et les artistes de l’Opéra de Paris semblaient y être passés à côté.
Et vous, quelle distribution allez-vous voir ? Laquelle vous tente le plus ?
Catherine
Magiques Myriam Ould Braham et Mathias Heyman dans Sol ce samedi 20 mai, la salle retenait son souffle …
Carifalis
Le Boléro : les effets speciaux de Marina Abramovic ne permettent pas de voir les pieds des danseurs.
Quant aux costumes ils ne laissent pas voir les corps…
Est-ce encore un ballet ?
Dûr a voir après Béjart !!