Suresnes cités danse 2018 – 12 janvier au 11 février
La rentrée de janvier s’accompagne toujours, depuis maintenant 26 ans, du rendez-vous incontournable de la danse hip hop : Suresnes cités danse. Cette édition 2018 a lieu du 12 janvier au 11 février, avec au programme huit créations et quelques jolies reprises, pour 25 représentations menées par 12 chorégraphes, faisant danser 72 interprètes. Et toujours dans un souci de mélanger les genres et les noms, de l’incontournable au jeune talent, à des prix démocratiques et à l’ambiance festive. Présentation du programme de cette 26e édition de Suresnes cités danse.
Les créations
Suresnes cités danse 2018 démarre avec la création (S)acre de David Drouard. Le Sacre du Printemps n’en finit décidément plus d’inspirer les chorégraphes d’aujourd’hui. L’idée de l’Élue sacrifiée est ici remplacée par un groupe de femmes luttant et résistant aux puissances d’oppression. (S)acre se veut être tout autant un ballet qu’un concert (musique punk rock jouée en live) ou une installation végétale, avec décor naturel réalisé par le jardinier Gilles Clément. Sur scène, neuf danseuses et trois musiciennes-compositrices sont entourées pour les dernières minutes de danseuses amatrices de tous âges.
Place ensuite à Quintette de Jann Gallois, figurante montant de la jeune génération que l’on aime beaucoup chez DALP, qui s’est faite remarquer en tant que chorégraphe à Suresnes cités danse il y a quelques années, au sein des Cités danse connexions. Comme son nom l’indique, cette création met en scène cinq interprètes. Passionnée par les contraintes physiques, Jann Gallois travaille sur le thème de l’union et de la désunion, du grand bain de la fusion et de son contraire, en s’inspirant de la technique du phasing (procédé de composition musicale basé sur la répétition de séquences, utilisé par Steve Reich par exemple). Une création à suivre de très près.
Suresnes cités danse se terminera avec la création Finding Now du chorégraphe contemporain Andrew Skeels, lui aussi habitué du festival. Place ici à cinq danseurs hip hop recherchant l’intensité du geste, montrant qu’aussi éphémère soit-elle, la danse a le pouvoir de faire vibrer plus fort, plus profond en aiguisant la conscience de soi et du monde.
Les reprises
Mourad Merzouki, figure incontournable de la danse hip hop depuis de nombreuses années, revient à Suresnes cités danse avec un spectacle anniversaire, sa Carte blanche fêtant les 20 ans de sa compagnie Käfig. Pour ce spectacle, le chorégraphe a laissé la scène à six interprètes – Yann Abidi, Rémi Autechaud, Kader Belmoktar, Brahim Bouchelaghem, Rachid Hamchaoui et Hafid – qui ont à un moment croisé la route de Käfig et de Mourad Merzouki. Chacun se remémore, avec humour, émotion et virtuosité, des souvenirs de scène et de vie, pour un moment festif à ne pas manquer.
Autre spectacle anniversaire, celui des 25 ans de Suresnes cités danse créé l’année dernière par Farid Berki, qui est de retour pour un petit rab’ en cette 26e édition. Sur scène, 25 interprètes emblématiques, de trois générations et de tous styles (break, popping, locking, voguing…) enchaînent les tableaux dansés à la manière d’une revue avec convivialité, entrain et humour, faisant là encore défiler les souvenirs, entre humour et moment de grâce. Seul regret : avec uniquement des interprètes masculins, Carte Blanche n’est pas vraiment représentatif du hip hop de 2018.
Enfin Blanca Li propose Elektrik, mettant en scène la bande de danseurs et danseuses survolté.e.s avec qui elle travaille depuis sept ans, et qui a donné Elektro Kif. Ils ne sont plus les lycéens et lycéennes d’alors, mais n’ont rien perdu de leur gouaille et de leur énergie.
Cités danse connexions
Les Cités danse connexions sont des soirées mixtes, invitant au mélange des genres, provoquant des rencontres parfois improbables, laissant le plateau à de jeunes talents pour une création, dont certains et certaines se sont depuis retrouvés en haut de l’affiche, comme Jann Gallois évoqués plus haut.
Cités danse connexions 1 regroupe La partie immergée de l’iceberg de Sonia et Reflets de François Lamargot, deux créations. La première se place entre science-fiction et réalité sur un ton burlesque, la seconde évoque le thème du dédoublement : un homme, de multiples visages. Cités danse connexions 2 propose Le Jardin des cris d’Ibrahim Sissoko et S/T/R/A/T/E/S – Quartet de Bintou Dembélé. La première est une création, réfléchissant sur notre monde hyper-connecté ou l’identité de chacune explose sous le flux des informations, la deuxième explore les couches qui nous constituent, mémoire et inconscient étroitement imbriqués, pour forger nos histoires singulières. Enfin Cités danse connexions 3 mélange Dos au mur de Camille Régneault aka Kami et Julien Saint Maximin aka Bee D, Man Rec et Trait d’union d’Amala Dianor. Le premier duo de chorégraphes breakdance prend l’expression « se retrouver dos au mur » au pied de la lettre. Amala Dianor propose ensuite un duo entre une danseuse et un calligraphe, avant de reprendre son solo Man Rec, mélangeant hip hop, danse contemporaine et danse traditionnelles du Sénégal.
Avec le public
Suresnes cités danse propose un atelier d’initiation au hip hop le 13 janvier, pour les enfants de 7 à 9 ans, une répétition publique de Finding Now d’Andrew Skeels les 29 et 30 janvier et une rencontre avec Jann Gallois le 4 février.
Infos pratiques
Horaires, réservations, rencontres, etc sont à retrouver sur le site de Suresnes cités danse. Pour rappel, il existe une navette gratuite depuis-pour Paris chaque jour de représentation.