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Un avant-goût de Siddharta d’Angelin Preljocaj

L’année dernière, j’ai découvert « en vrai » (sous-entendu : sur scène et pas sur Youtube) les ballets d’Angelin Preljocaj, avec Le Parc. J’ai eu un véritable coup de foudre pour ce chorégraphe, au langage délié, contemporain sans être archi-intellectualisé. J’attends donc avec une certaine impatiente sa nouvelle création, Siddharta, mi-mars à Bastille.
 
Samedi s’est tenue à l’amphithéâtre une répétition publique avec le chorégraphe, que je ne pouvais donc décemment pas rater.
Angelin Preljocaj a d’abord parlé de son ballet. Siddharta donc, ou la vie de celui qui deviendra Bouddha. Le ballet s’inspire fortement du roman de Hermann Hesse, que tout le monde dans le public semblait connaitre, sauf moi. Siddharta est à la recherche de son destin, incarnée par une danseuse, l’Elue.

Pour cette répétition, nous avons eu droit dans le rôle de l’Elue à Alice Renavand, que j’apprécie de plus en plus, et à Stéphane Bullion, qui est en train de remplacer dans mon cœur Jérémie Bélingard dans la catégorie « TC danseur beau gosse pas coiffé ».  

Angelin Preljocaj a fait travailler à ses deux danseurs un pas de deux qui arrive vers la fin du ballet, « où c’est presque l’Elue qui va vers Siddharta« , selon les mots du chorégraphe. 

Petit extrait filmé par mon iPhone qui a fait comme il pouvait.

« Cela va être ennuyeux« , n’a pas arrêté de dire Angelin Preljocaj au public. Pour ma part, j’ai trouvé cette répétition passionnante. On a pu voir pendant une heure un véritable aperçu du travail du chorégraphe. Il a dans la tête une vision très précise de ce qu’il veut, et tout va passer par la précision : un bas tendu plutôt que plié, un dos qui s’arrondit à un moment et pas à un autre, un porté légèrement plus décalé… Le moindre infime mouvement est passé au crible. Il réfléchit tout haut, change un mouvement, invente quelque chose… Et le changement se voit, imperceptiblement.

L’heure est passée sans que je m’en sois rendu compte. J’aurai aimé voir un autre passage, ou pourquoi pas poser quelques questions au chorégraphe, qui avait l’air de plutôt apprécier le public, en lui lançant quelques petites blagues. Au passage, Angelin Preljocaj est définitivement un  fan de Matrix. Il a encore une fois y fait référence pour illustrer la façon de faire un mouvement, comme dans un extrait du film de Frederick Wiseman.

La répétition s’est terminée sur le filage du pas de deux, en musique. Bon, la musique, elle risque d’être difficile à une oreille qui n’a pas l’habitude de la musique contemporaine. Mais la danse me fait plutôt envie, assez sensuelle et déliée. Pour précision, les danseurs ont pris un peu de temps au début pour intégrer les corrections, ce qui les a complètement décalés par rapport à la musique. Selon le chorégraphe en tout cas. 

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