Brahms-Schönberg Quartet de George Balanchine à l’Opéra de Paris – Un avant-goût en répétition
Brahms-Schönberg Quartet de George Balanchine fait son entrée au répertoire du Ballet de l’Opéra de Paris, à voir du 2 au 15 juillet à l’Opéra Bastille avec une création de Justin Peck. Une répétition publique sur ce ballet a eu lieu quelques semaines avant la première. Sébastien Marcovici a fait répéter le premier mouvement à Valentine Colasante, Yann Chailloux et Séverine Westermann, accompagné par le pianiste Michel Dietlin.
Benjamin Millepied, grand amateur du répertoire américain, a plusieurs fois programmé George Balanchine cette saison, Brahms-Schönberg Quartet est l’une des entrées au répertoire. Le maître de ballet Sébastien Marcovici connaît très bien ce ballet : il a lui-même été Principal au New York City Ballet et est venu à Paris à la demande de Benjamin Millepied. La répétition est dense, les trois artistes passent tout le premier mouvement. Valentine Colasante et Yann Chailloux sont le couple principal, Séverine Westermann est la soliste. Les pas de deux ne cessent de s’enchaîner avec la soliste (entourée de tout un corps de ballet en scène). La répétition prend parfois des allures assez techniques. Mais Sébastien Marcovici, qui a visiblement pas mal dansé ce ballet, parle de vécu, de choses très concrètes.
Le maître de ballet évoque d’abord l’état d’esprit du ballet : « Tous les passages sont différents, même s’ils sont romantiques (ndlr : preuve en est avec les tutus longs de répétition des danseuses). Seul le dernier mouvement est plus de caractère« . Tout démarre avec l’entrée de Séverine Westermann. Sébastien Marcovici explique que la chorégraphie a été faite pour une grande danseuse, qui pouvait sauter haut. « Le challenge pour les danseurs : sauter aussi haut qu’elle !« . Il explique à la ballerine que sa danse doit donner un sentiment de liberté, de puissance, sans en oublier pourtant les positions précises. Le maître de ballet insiste aussi sur le travail des doigts. Dans le ballet académique, les doigts des mains sont plutôt resserrés, ce qui n’est pas le cas chez George Balanchine. Il disait ainsi : « Chaque doigt doit avoir son propre espace« .
Place ensuite au premier passage du pas de deux entre Valentine Colasante, Yann Chailloux, qui répètent pour la première fois ensemble. Sébastien Marcovici donne des conseils techniques pour mieux faire tourner la danseuse lors d’une promenade. « Il est important de ne pas avoir les bras au même niveau. Normalement, tu dois pouvoir réussir le tour d’une seule main. Si c’est le cas, c’est que tu es dans la bonne position« . Lors d’un autre extrait, le maître de ballet insiste encore sur l’importance du sentiment de liberté qui doit se dégager dans la danse.
Retour d’un solo de Séverine Westermann. « C’est un bon exemple de la danse de George Balanchine : quelque chose d’à la fois très féminin et très puissant« , explique Séverine Westermann. La danseuse doit à la fois rester gracieuse et assumer une forte présence en scène. « C’est toi qui dirige le corps de ballet (8 danseuses et 4 danseurs)« , rappelle le répétiteur. « Il faut être plus précise dans les attaques sans être agressive« . Valentine Colansante répète également un passage en solo. L’attention est là encore porté sur le travail des bras, des mains, toujours très musicaux. « Il y a toujours un côté très sophistiqué chez George Balanchine« , raconte le maître de ballet. Final enfin, avec un ultime porté à l’épaule, « délicat et énergique ! ». Valentine Colasante lance les applaudissements sur l’épaule de son partenaire, la répétition se termine.