Prix de Lausanne 2017 – Jour 4
Dernière ligne droite pour les candidats et candidates du Prix de Lausanne avant l’épreuve des sélections. Coaching des variations classiques et contemporaines, en studio ou sur scène, pas un instant n’est perdu pour répéter une dernière fois sa variation, avec entre les deux le cours de danse contemporaine noté par le jury. Longue journée pour les jeunes danseurs et danseuses, aussi pour les coachs Patrick Armand, Monique Loudières, Yohan Stegli et Laura Cazzaniga.
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Le lever s’est fait de bonne heure pour la candidate française Louise Coquillard : 6h du matin en ce quatrième jour de compétition. L’échauffement était à 8h, et son passage en scène pour le coaching de sa variation classique dès 9h du matin. Mais la jeune danseuse ne sent pas la fatigue, « l’adrénaline a pris le dessus« , assure-t-elle en souriant. Monique Loudières souligne les progrès de la candidate dans son travail de bras. Elle l’a reprend cette fois-ci sur son placement en scène, demande plus de précisions dans le placement des têtes et de se suspendre encore plus dans les arabesques. Un coaching plutôt positif pour la danseuse, qui « se sent bien » pour l’épreuve de sélection du lendemain. Hannaë Miquel, l’autre française du groupe, se concentre encore plus sur son placement dans sa variation de Gamzatti. « Allez, tu peux le faire, il faut juste que tu y penses« , l’encourage Monique Loudières. La danseuse répète les corrections un peu plus tard à l’arrière-scène, son beau tutu bleu enfilé pour l’occasion.
Le reste de la séance de coaching des variations classiques des filles se concentrent sur les plus jeunes, les 15-16 ans du groupe A. Toutes ont à peu près les mêmes défauts et qualités : leur danse est en général propre, les difficultés techniques sont maîtrisées. Mais il manque de la subtilité, le travail particulier des épaulements qui s’acquiert avec l’expérience, cette petite pointe de style. Le travail de Monique Loudières se porte donc en général non pas sur des soucis techniques, mais sur des détails dans le placement, dans la façon de se présenter en scène, de lier les mouvements avec la musique. « Un pas l’un après l’autre, ne presse pas, ne les escamote pas. Et fais les choses en grand ! Longues jambes ! Grandes jambes !« , lance-t-elle à la candidate espagnole Anna Torrequebrada qui a choisi Le Corsaire. Pour l’adorable Julie Pinheiro, qui propose une Ombre au charme certain sur scène, elle lui fait travailler ses différentes directions entre ses bras et ses jambes, et lui indique une légère torsion du buste dans une pose qui fait toute la différence.
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Les différentes Ombres – un grand classique pour le choix des plus jeunes des filles, se succèdent. Yuika Fujimoto propose une danse pleine d’énergie, parfois même un peu trop, son Ombre a des goûts de Kitri. « Respire, prends le temps, sois moins pressée« , explique Monique Loudières. « Et ça n’empêche pas de s’amuser en scène« . L’australienne Abby Morgan doit reprendre son passage qui mêle tours et sauts de chats, et qui manque de précision dans les changements de rythme. La jeune Jessi Seymour, déjà remarquée en cours, propose ensuite un très joli Cupidon. Le travail se fait là-aussi sur la précision, notamment le placement des mains qui donne tout le piquant – ou non – à cette variation. Diana Georgia Ionescu, la plus âgée du groupe, marque la différence avec une dans plus mûre dans Paquita, plus travaillée dans les détails. « Dans cette pose, tu as besoin de stabilité avant d’entamer ta diagonale« , lui indique Monique Loudières. Et quand la jeune danseuse a compris une correction, « C’est bien ça, garde-le« , l’encourage la pédagogue.
Toute une série de Fée Lilas enchaînent. Nanaka Mizuhara, une jeune japonaise, a une correction sur ses épaulements. « Un épaulement, ce n’est pas être tordu, ce n’est pas une torsion« . Et quand le mouvement est compris, « Beauty !« , lâche spontanément Monique Loudières. Pour l’australienne Isabella Wagar, « ton mouvement de bras doit être organique sur la musique« . Dernier conseil musical donné aussi pour Hai Yi et son Ombre. Monique Loudières ne calcule en tout cas pas son temps. Le passage des différentes filles est très précis, chacune a un horaire de passage à la minute près, et juste quelques minutes de correction. C’est souvent la régisseuse qui met fin à chaque session.
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Les garçons ont eu le droit à un cours de danse tous ensemble dans le grand studio 1, avec le plateau en pente comme la scène. Chacun a ensuite droit à un moment de coaching par Patrick Armand. Ce dernier est plus incisif. Pour chaque candidat, il donne une ou deux corrections, puis lui faire refaire sa variation, avant de lui serrer la main cordialement pour l’encourager. Solor, Siegfried, Désiré ou Basilio, les grands personnages des ballets mythiques sont tous représentés dans les variations classiques choisies par les garçons B. « Porte ton regard plus haut, n’oublie pas que tu s un guerrier« , glisse-t-il à Michele Esposito qui a choisi La Bayadère. Même réflexion pour l’australien Thomas Dilley, « Tu dois te battre dans ton manège« . Le japonais Yuki Nonoka propose un Basilio brillant, à suivre de près demain. Dans la même variation, Diogo de Oliveira a envie de montrer ce qu’il sait faire et en rajoute dans les sauts. Patrick Armand lui propose une autre combinaison pour la fin, aussi virtuose et qui lui convient mieux. Le brésilien Erivan Rodrigues Garioli est au contraire un peu en manque de confiance, le professeur l’encourage en soulignant ses réussites.
Dans le studio 1, le jury a terminé sa journée. Laura Cazzaniga reste tout de même un peu plus longtemps pour faire travailler deux des plus jeunes candidates du concours, Rose Dalton et Ayano Yoshino qui ont choisi Vaslaw. « Alors les filles, vous êtes prêtes à vous laisser aller ? Vous êtes des jeunes femmes fortes !« , les encourage-t-elle avant même qu’elles ne se mettent à danser. Même énergie sur scène pour Yohan Stegli qui donne une dernière répétition pour les filles dans leur variation contemporaine, et quelques derniers détails sur ces variations souvent lyriques et intenses. Caroline Perry, Fang Qi Li ou Marina Fernandes da Costa Duarte se démarquent dans cette façon de danser. À peine la dernière passée que l’arrière-scène, grouillante de bruits il y a encore une heure, s’est vidé. Les candidats et candidates sont allé.e.s se reposer avant la longue journée des sélections le lendemain. La scène n’attend qu’eux et elles.
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