Dans les coulisses du Prix de Lausanne – Vendredi 6 février, les sélections
Les sélections du Prix de Lausanne ont eu lieu le vendredi 6 février, au Palais de Baulieu. Récit cette journée de concours.
10 heures
Les plus jeunes des candidats et candidates passent sur scène leur variation classique. Si l’ambiance est au travail et à la concentration à l’arrière-scène, elle n’en est pas moins détendue. C’est comme ça chaque année au Prix de Lausanne : les participant-e-s répètent, il y a bien une certaine pression, mais le tout reste très sain.
11 heures
Un-e candidat passé-e est un candidat changé-e. À peine sortent-ils de scène qu’ils filent passer leur costume de contemporain. Dans l’espace consacré à l’échauffement se mêlent ainsi toutes les variations, et il est toujours magique d’en repérer des instants particuliers, un équilibre, un geste. Les candidats et candidates sont jeunes mais comme tout autre artiste avant une performance, ils sont bien s’imprégner de leurs rôles.
Alors qu’elle a présenté ses deux variations, Rebecca Blenkinsop (Australienne de 15 ans) se confie, souriante : « Je me sens bien, je crois que ça s’est bien passé. Bien sûr quelques petites choses n’ont pas forcément joué mais dans l’ensemble je suis contente. Cette semaine, même si elle a été éprouvante, m’a énormément appris« . Quelques heures plus tard, Rebecca Blenkinsop apprend qu’elle est finaliste.
12 heures
Alors que les plus jeunes terminent gentiment les sélections, les candidat-e-s 17-18 ans sont de plus en plus nombreux dans le foyer. Tout le monde s’échauffe, se détend. On tire sur ses jambes ou l’on fait sa barre, dans l’attirail traditionnel « survêtement – doudoune – couches de laine – écouteurs – cheveux laqués – couronne ou fleur en option ». La presque totalité des candidat-e-s est alors présente, l’effervescence et l’application sont palpables. Le stress est là chez les danseurs et danseuses, et leurs parents et professeurs ne sont pas en reste. Chacun a quelqu’un pour ajuster son costume, retoucher une coiffure mais surtout veiller sur soi d’un œil attentif.
Dans le foyer, tout le monde se croise, Monique Loudières discute, les directeurs et directrices d’écoles se concertent, les candidat-e-s reprennent des forces…
12 heures 30
Paquitas, Albrechts, Aurores, Corsaires et autres Raymondas sont sur scène pour leur classe de danse, que donne Stefanie Arndt. Et c’est vite l’heure des premiers passages classiques.
Le niveau, chez les filles comme les garçons, est très élevé. Comme toujours, certaines variations ont la cote, et il n’est pas toujours aisé de suivre le troisième Tableau du rêve de Raymonda d’affilée… Des personnalités émergent clairement : Lou Spichtig, Miko Fogarty ou encore les Coréennes EunHye Lee et Gaeyong Lee. Ainsi que, chez les garçons, Julian McKay, Ito Misturu ou ou Shogo Hayami.
Alexandra Burman a livré très belle interprétation de Giselle, cette fille a vraiment quelque chose malgré une technique encore un peu fragile. Avant de rentrer en scène, elle se confie. « Je porte un costume très important pour moi. C’est celui de Julie Kent, c’est elle qui m’a coachée pour le concours. Je suis donc extrêmement honorée. Et c’est ma seconde fois à Lausanne, c’est également un grand honneur pour moi d’être à nouveau ici« .
Puis vient le tour des garçons. Pierre Karbowiak, élève de l’école Rosella Hightower de Cannes trépigne à l’arrière-scène. « Je me réjouis vraiment de passer. J’ai envie de sentir les spots sur moi, se sentir la scène, d’y être !« . Et de s’écrier : « À nous la scène !« .
Les variations modernes sont, chez les filles, moins nuancées que les classiques. Le choix tout d’abord est moins large, et les candidates ne font pas forcément beaucoup de contemporain au sein de leurs écoles respectives. La plupart d’entre elles semblent dépassées par la puissance de la musique du Sacre du Printemps, elles sont trop gracieuses. Lou Spichtig elle celle qui s’en sort le mieux, réussissant tout de même à mater Stravinsky. Ses longs cheveux blonds en pagaille ne font qu’accentuer son interprétation.
17 heures
L’arrière-scène se vide peu à peu, tout le monde se d’étend alors que les sélections touchent à leur fin. Certains candidat-e-s restent à discuter, retrouvent des amis ou partent se promener en ville…
18 heures 30
Tout le monde attend, les yeux rivés sur le grand écran blanc de l’arrière-scène. Les rétroprojecteurs s’allument, les résultats s’affichent. Attentes confirmées, bonnes surprises à certains endroits, ou déceptions à d’autres. Certains résultats peuvent peut-être surprendre, en premier lieu le fait que Miko Fogarty n’accède pas à la finale, alors qu’elle y avait gagné le prix de la meilleure Suisse deux ans auparavant. Deux leçons à en tirer deux choses : le niveau est toujours meilleur et Lausanne n’est pas un concours comme les autres.
Les candidat-e-s sont divisé-e-s entre finalistes et non finalistes, une responsable du Prix explique comment se déroulera pour chacun la suite du concours. Une jolie photo de groupe est prise de tous les finalistes.
19 heures
C’est maintenant l’heure de partir se reposer. Le théâtre se vide petit à petit. Jamais la bonne ambiance ne s’estompe. Certains candidat-e-s bien sûr sont déçu-e-s mais chacun est content pour ses amis et reste heureux de son parcours, quel que soit le résultat.